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mouvement des femmes Iraniennes

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Wednesday, January 26, 2011

Le féminisme contre la charia.

Le féminisme contre la charia.

Nous sommes plus de mille dans en ce 18 décembre 2010, dans cette salle, réunis pour « Les assises internationales sur l’islamisation de l’Europe ». Ils/elles sont venus de l’Europe entière, des USA, de diverses régions de France, malgré la neige et le froid. Sur 24 intervenants à cette tribune, deux féministes seulement : Michele Vianes et moi.
Mais où son passées les féministes ?
Et pourtant la progression de l’islamisme menace en premier lieu les femmes. Mais nos féministes hexagonales préfèrent regarder le doigt qui montre la lune plutôt que la lune. Leur obsession de l’extrême droite, incarnée soi disant pas les identitaires, avec lesquels nous avons fait ponctuellement alliance, leur cache la réalité du véritable danger : l’islamisation progressive des pays d’Europe.
Voilà comment une féministe historique, ( c’est ainsi qu’on me nomme), à l’origine du MLF, à l’initiative du Manifeste des 343, pour l’avortement libre, ( que le journal « Minute » avait surnommée Ste Anne de l’avortement), compagne de route de Simone de Beauvoir et j’en passe, se retrouve aujourd’hui aux côtés de certaines associations ou personnalités, qui en d’autre temps, furent sur certains plans, ses adversaires. La question fait jaser dans le Landernau gaucho féministe. Que n’ai je reçu comme anathèmes de mon camp parce que je figurais aux côtés de ces « gens là » ! Que de leçons de pureté ne m’a t on pas assénées ! Comment pouvais je me commettre avec eux ? Ah ! le purisme ! Spécialité de la gauche, grande donneuse de leçons, il est souvent la forme masquée d’une intolérance méprisante et le paravent de l’impuissance.
Je fais en effet exception au sein du mouvement féministe français. La plupart de mes consoeurs, formatées par l’idéologie gauchiste, abreuvées à l’altermondialisme, s’arrêtent à la dénonciation de l’islamisme, qui serait sans relation avec l’islam. Elles veulent bien s’indigner sur le sort d’une Taslima Nasreen, d’une Aya Hirsi Ali, d’une Sakineh, elles ne trouvent rien à redire à leur dénonciation du Coran, mais ne supportent pas qu’ici, on pointe du doigt les mêmes signes d’alerte. L’esprit colonisé par les dogmes attardés du gauchisme, elles produisent la même analyse paramarxiste depuis des décennies, et n’ont pas remarqué que le monde avait changé depuis les années 70. En faisant silence sur la progression de l’islam et la menace qu’il représente pour la libération des femmes, non seulement elles mettent en danger des siècles de lutte pour elles et leurs filles, mais elles trahissent leurs soeurs d’ailleurs, qui appellent au secours. Celles ci attendent de nous, féministes occidentales des signes d’encouragement. Que leur servons nous ? Le respect et l’équivalence des cultures, la priorité de la lutte antiraciste, le pas touche à mes religions. Par un retournement insensé de situation , voilà que la laïcité est devenue respect des religions, au mépris de ce qu’elle est censée être : neutralité de l’espace public et séparation du religieux et du public.
La gauche, dont je suis issue, par le biais du féminisme, est donc incapable de prendre en charge la menace pour nos libertés que représente cette progression d’un islam radical. Bien pire, elle cautionne ce phénomène et a contribué largement à le favoriser. Il y a bien longtemps qu’elle désespère ce « peuple » qu’elle était censée défendre.
Alors que faire ? Rester seule mais pure de toute « contamination » ? Pour constituer une force, il faut s’allier. Mais s’allier n’est pas s’aligner. On peut faire alliance ponctuellement, tout en gardant sa spécificité et ses divergences. J’ai déjà par le passé fait alliance avec des catholiques contre la porno, qui avait la bénédiction de la gauche pour laquelle elle était une forme de la liberté d’expression. Ce qui m’importe toujours dans un combat, c’est l’objectif. Je me donne les moyens de l’atteindre. Alors, adversaire déclarée de tout obscurantisme, depuis toujours hostile aux religions et particulièrement à l’islam, qui plus que tout autre, organise la soumission des individus, consciente depuis plus de 20 ans de sa progression en France, je fais cause commune sur ce point avec ceux qui partagent mes craintes. Depuis quand est on obligé d’être d’accord sur tout pour agir ensemble ?
Je suis ici parce que la gauche ne veut pas ouvrir les yeux sur la réalité d’un danger pour nos traditions républicaine. Je suis ici parce que la gauche a trahi sa mission et mes espoirs.
En cela je suis fidèle à mes engagements depuis plus de 40 ans dans le combat féministe. Tout ce qui menace des acquis chèrement conquis, mobilise aujourd’hui comme hier, mes forces. Or la progression d’une idéologie ancrée sur la soumission et la relégation d’une moitié de l’humanité est un intolérable camouflet à ces années de lutte. La question des femmes est au cœur de la stratégie de conquête de l’islam. Ce n’est pas un hasard si le voile a symbolisé dès 1989, son symptôme le plus évident.
Les combats que j’ai menés ont toujours suscité dans un premier temps, rejet et incompréhension. Puis ils sont devenus une évidence. Réclamer l’avortement libre et gratuit il y a 40 ans était aussi iconoclaste qu’aujourd’hui, s’opposer à la progression de la charia en France. Et j’ai essuyé alors les mêmes accusations de « collabo » et pute », de la part des puristes en place, parce que je pactisais avec la presse bourgeoise pourrie par définition.
Quel est l’objectif du féminisme ? Compagnon de route de la démocratie, il contribue à civiliser nos mœurs. Il est agent civilisateur, il œuvre à rapprocher hommes et femmes, si longtemps maintenus dans une séparation douloureuse. Le féminisme travaille à en faire des humains semblables, capables ensemble d’assumer les difficultés de la condition humaine. Or, la charia est une des formes les plus extrêmes de l’apartheid des femmes, il forge leur malheur comme celui des hommes. Il crée des déserts affectifs où hommes et femmes sont dressés les uns contre les autres, empêchés de se rejoindre. Le degré de civilisation d’une société se mesure au statut des femmes et à la bonne harmonie entre ses membres. Ce seul fait, la relégation et le mépris des femmes en islam, oblitère pour moi tous les autres signes de civilisation, indéniables, du monde arabo- musulman. C’est la tache irrémédiable.
Dans notre coin du monde, depuis des siècles, des hommes, des femmes se sont battus contre les obscurantismes et ont tenté de faire advenir plus de lumière sur le chemin ardu de l’humanité vers moins d’inhumanité. J’appartiens à ce courant, je suis fille des Lumières. Notre espèce n’avance pas au même pas. Non, toutes les civilisations ne se valent pas. Hypocrisie et malhonnêteté que de prétendre le contraire. Une culture n’est pas un tout, à prendre ou à laisser. Tel un être humain, elle a ses zones d’ombre. Le métissage n’a d’intérêt que s’il est tissé du meilleur de chacun, et non si prévaut le pire sur le meilleur.
Or la culture machiste venue d’islam est une grave menace pour notre difficile marche vers plus d’égalité des sexes. Elle vient réveiller les vieux démons tout proches du machisme hexagonal. Notre libération est encore bien fragile, la preuve en est cette dégradation des relations filles/garçons, à l’école, bien au delà des zones sensibles. Je ne peux accepter que sur ce territoire de France, où des décennies de luttes ont réussi à faire reculer la discrimination sexiste, une idéologie venue d’ailleurs tente d’imposer ses modèles archaïques de séparation des sexes et d’oppression des femmes. Le respect élémentaire du territoire de l’autre et de ses us, impose de ne pas mettre en avant des coutumes qui les bafouent : polygamie, mariages forcés, port des voiles, relégation et mépris des femmes, soumission aveugle à une religion particulièrement obscurantiste.
Nous sommes réunis ici, à cause de l’impuissance des politiques et de l’omerta des medias. A travers cette interpellation de l’isamisation, c’est leur aveuglement et leur lâcheté que nous mettons en cause. Quand les élites sont incapables d’apporter des réponses aux craintes et aux attentes de la population, il faut s’organiser et prendre ses affaires en main. Aujourd’hui, je souhaite que cette rencontre historique soit un début. Le début de la constitution d’une troisième force, au delà de la gauche et de la droite, une force alternative qui réponde aux défis de la réalité : le monde change et une recomposition des forces s’impose.


Anne Zelensky.



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