Récentes tendances Extrémistes
juives
1° Depuis
peu, des publicistes cèdent aux demandes d’un groupe d’extrémistes à Jérusalem
et ne postent plus des photos de femmes dans leurs affiches dans cette ville.
Des femmes et hommes luttent contre cela en prenant des photos de femmes et en
les affichant à travers la ville. Ils expliquent que le fait d’éliminer les
images des femmes revient à renforcer l’idée que les femmes doivent être
cachées. Ils et elles se rebellent contre cette idée, qui obéit clairement à
des buts d’extrémisme religieux inacceptables. Ils proclament leur solidarité
avec les femmes de Jérusalem et envoient aux extrémistes le message que le
pluralisme religieux et les droits des femmes sont une partie intégrale d’une
société libre et ouverte. Le contraire met la société sur la pente dangereuse
de l’érosion du statut des femmes.
2° Des
groupes d’extrémistes avaient exercé des pressions sur des lignes de bus
publiques pour que l’on
fasse entrer et s’asseoir les femmes à l’arrière des bus, le devant étant pour
les hommes.
Naomi Ragen, une écrivaine très connue, féministe quoique
orthodoxe, avait dit « Si nous n’y mettons pas fin immédiatement, ils
changeront le Judaïsme et le rendront méconnaissable. » En 2007 après
avoir été harcelée dans le bus en rentrant chez elle, elle avait porté plainte
devant la Haute Cour de justice. D’autres femmes, victimes de ce harcèlement,
l’ont rejoint, ainsi que le Centre pour le pluralisme religieux.
Le
6 janvier 2011, la Cour Suprême a rendu son jugement en disant que les femmes
avaient le droit de s’asseoir où elles voulaient. Le juge Rubinstein, en
annonçant la décision, a exprimé sa surprise qu’en l’an 2011 la Cour devait
déclarer une évidence : le droit des femmes de choisir librement
leurs sièges dans les bus. Il a rappelé qu’il n’y avait jamais eu de
ségrégation et que cette situation fut créée par un groupe d’extrémistes
religieux qui demandaient aussi que les femmes s’habillent
« modestement ».
La Cour a demandé que le Ministre des transports crée une Commission
d’enquête qui a présenté ses conclusions fin 2009, déclarant que des bus
ségrégués étaient illégaux, que tout harcèlement de femmes, verbal ou physique,
serait pénalisé criminellement. Le Juge Rubinstein a cité des sources de loi
juive et a dit que le respect de la dignité humaine était fondamental dans le
Judaïsme.
Le Ministère des transports et la compagnie des bus publics,
Egged, sont rendus responsables de l’application de la décision et ont dû faire
des annonces publiques très largement diffusées. De plus, les conducteurs
doivent être formés pour cette application. La Cour a acté que toute ligne
n’appliquant pas correctement le jugement serait fermée.
Les
féministes se battent aussi pour que la
décision soit bien appliquée. Les femmes ont lancé
une campagne nationale « Les passagères de la liberté » pour
encourager les femmes à noter leur vécu dans les bus.
3° Un
3ème problème, beaucoup plus ancien, est l’acte de divorce
religieux, le guet, qui doit être accordé par le mari.
Une association de femmes croyantes
et pratiquantes, mais luttant pour une totale égalité des femmes, Kolech (sa voix), s’est créée. Kolech
aide des femmes « agounot » (en attente de leur acte de divorce
juif) en mettant à leur disposition des avocates ou conseillères auprès des
tribunaux rabbiniques avec lesquels elles ont établi un dialogue afin de
trouver des dispositifs pour abolir ce genre d’iniquité. Elles conseillent aux
couples de signer l’accord prénuptial avant le mariage [1].
Par ailleurs elle publie chaque semaine sur
son site Internet un feuillet, distribué aussi dans des centaines de
synagogues, qui met en exergue des paroles de femmes sur les passages de la
Torah, et elle organise des cours de leadership pour les femmes. Elle porte
aussi assistance à des femmes victimes de violences ou de harcèlement sexuel
dans les milieux pratiquants.
Kolech organise des discussions,
débats, conférences, évènements et un symposium tous les deux ans à Jérusalem
pour faire le point sur les avancées des droits des femmes dans le judaïsme.
Ces femmes sont insérées dans le tissu social orthodoxe et leur questionnement
est donc relayé dans le monde juif. Le dernier symposium de Kolech a touché à
des sujets encore quelque peu tabous comme l’homosexualité féminine dans les
milieux orthodoxes ou la transsexualité.
Une récente séance intéressante fut celle
où Léah Shakdiel, féministe orthodoxe connue, a invité des femmes
musulmanes féministes du Neguev. Elles font partie d’un groupe de dialogue de
femmes religieuses juives et musulmanes. Le débat comparait les tribunaux
pratiquant les lois de charia avec le système des tribunaux rabbiniques. Il y
eut une discussion très libre sur la lutte que les deux groupes de femmes
mènent contre l’obligation de se couvrir la tête et/ou le corps.
[1]
L’accord prénuptial est signé par les deux conjoints devant un notaire. Il
stipule que, si l’un des conjoints souhaitait le divorce, l’homme s’engage à
donner le « guet » à sa femme et sa femme à l’accepter. Si cela n’est
pas respecté, le mari devra payer une forte somme mensuelle de dédommagement.
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