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mouvement des femmes Iraniennes

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Sunday, June 17, 2012

La vie SACREE

 Pour ceux qui l'ignorent, l'auteure est fille d'un grand mufti de la république et petite fille de l'auteur de la dernière (et sans doute plus intéressante, d'après les spécialistes) exégèse du Coran (El Tahrir wal Tanwir). Ça en augmente l'intelligence.
Atteinte au sacré?  Qu'est-ce qui est sacré? Moi, je ne comprends pas. J'ai toujours pensé que la vie est sacrée, j'ai toujours cru que ceux qui s'érigent en juges et en prophètes, qui s'investissent d'un pouvoir divin ou se substituent carrément à Dieu offensent les croyants, Dieu et ses prophètes.
On se réunit dans les mosquées –même lorsque le couvre-feu est décrété-, on y prône la haine, on y appelle au meurtre de certains intellectuels, artistes, syndicalistes, hommes politiques et des juifs, car le meurtre, comme chacun sait, n’est pas une atteinte au sacré ! Mais peindre une toile qui transforme la laideur en beauté, qui humanise les expressions menaçantes des djihadistes et qui donne un visage aux « niqabées » est considérée comme une faute abominable. Critiquer le terroristes, en insistant sur leur fascination de la mort, c’est, d’après nos gouvernants, dépasser la ligne rouge, ligne qui, au demeurant,  zigzague, change de direction, d’épaisseur et de couleur au gré des événements.
Que les barbus s’en prennent aux artistes est compréhensible, ce sont des ennemis de l’art et de la pensée, mais que le Ministre de la culture, M Mabrouk,  conforte ces fauteurs de trouble et va jusqu’à incriminer les artistes et justifier par conséquent le terrorisme salafiste, par l’argument de l’atteinte au sacré, est un vrai scandale. Là est l’abomination.
M. Mabrouk tient le même langage que le Ministre des affaires religieuses, M. Khadmi, dont on connaît les accointances avec les extrémistes  religieux. Acteur actif dans le déclenchement des manifestations et les actes de violence qu’a déclenchés  la diffusion du film Persépolis sur la chaîne de télévision Nessma, ce dernier a attisé par des propos tendancieux, près d’une heure après son intervention à la télévision nationale, la vague de violence qui, partie de la Marsa où se tenait l’exposition, a atteint l’ensemble de la banlieue nord, puis certaines localités dans le gouvernorat de Tunis avant de s’étendre à d’autres gouvernorats à l’intérieur du pays. Étrange coïncidence !
En voulant disculper le gouvernement de la Troïka des erreurs qu’il n’a cessé d’accumuler et dont la plus grave est la protection constante des extrémistes islamistes, en faisant endosser la responsabilités des dérives sécuritaires aux médias et aux artistes, « aux anciens détenus, aux dealers, aux partis politiques d’extrême gauche et d’extrême droite, aux nostalgiques du RCD », ils révèlent leur double projet de mettre le pays au pas et d’y instaurer un ordre moral conforme à la vision nahdhaouie du monde.
À qui profite le chaos ne cesse de s’interroger nos dirigeants ?
Il profitera assurément à ceux qui y mettront fin par la force de la police et de l’armée. Il profitera à ceux qui déjà tracent les lignes rouges. Il suffira alors, dans un avenir proche ou lointain,  de dessiner une caricature ou d’émettre une opinion critique pour tomber sous la loi qui protégeant l’atteinte au sacré, comme le préconise le Ministre de la culture, musellera  les intellectuels, les artistes, les journalistes et tous ceux qui simplement pensent et aiment la vie.  
                                                                                                                                                  amp; nbsp;    Rabaâ Abdelkéfi

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