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mouvement des femmes Iraniennes

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Monday, July 02, 2012

La Marche Mondiale des Femmes fait partie du réseau "Abolition 2012"

  COMMUNIQUÉ DE PRESSE Planning Familial
                                              28 juin 2012

        Oui, on peut être féministe et contre la pénalisation des clients
!

Le discours abolitionniste qui prévaut aujourd’hui, largement repris
dans la presse, ne signifie plus l’abolition de la réglementation de la
prostitution mais la suppression pure et simple de la prostitution.
Or ce discours hautement symbolique n’apporte aucune réponse ni aux
causes du système prostitueur ni aux personnes en situation de
prostitution. Au contraire, et l’on ne peut purement et simplement
décréter du jour au lendemain la fin de la prostitution !
La prostitution se développe aujourd’hui du fait des conditions
d’injustices économiques croissantes, notamment l’écart croissant entre
riches et pauvres, et de l’impact désastreux sur les conditions de vie
des femmes, toujours en première ligne. La prostitution est l’un des
aspects de cette injustice économique sur la forme exaspérée du terreau
des rapports de domination du masculin sur le féminin.
Les politiques successives mises en place pour enrayer les systèmes
d’exploitation sexuelle ne protègent pas les victimes voire les
fragilisent un peu plus : très peu de condamnations de proxénètes,
surexposition des personnes prostituées... Et si les femmes sont
incitées à dénoncer leur proxénète, elles ne bénéficient pas des
protections et des droits promis en échange.
La répression par le délit de racolage passif, rétabli dans le cadre de
la loi de sécurité intérieure de 2003 a fait la preuve de ses effets
délétères sur les conditions de vie des personnes qu’elle est censée
protéger. Leur relégation loin des centres villes, leur exposition plus
grande aux violences, l’augmentation des risques de contracter des
maladies infectieuses faute d’accès aux associations et aux outils de
prévention ne met absolument pas en péril les réseaux de proxénétisme.
La pénalisation des clients procède de cette même illusion. Comment
peut-on imaginer régler par la répression des situations qui relèvent
des conditions économiques et des rapports sociaux de sexe ? Tout au
plus, parvient-on à invisibiliser le phénomène ou à le déplacer
géographiquement.
Le Planning Familial, en tant que mouvement féministe, replace la
prostitution dans ce continuum de la domination masculine et à ce titre,
lutte contre les violences de genre. Les alternatives qu’il propose
visent, dans toute la société, à prendre en compte les rapports de
domination, à lutter contre les inégalités femmes/hommes et à développer
l’éducation sexualisée pour construire d’autres représentations du
masculin et du féminin.
Fidèle à son engagement de mouvement d’éducation populaire, il agit pour
que la parole des personnes concernées soit prise en compte pour, avec
elles, refuser la discrimination subie dans l’application des lois sur
les violences sexuelles, d’agression, de voies de fait et de harcèlement.
L’Etat doit sortir de la posture répressive qui est la sienne depuis
trop longtemps pour jouer son rôle de protecteur en garantissant aux
personnes en situation de prostitution, les droits sociaux communs à
tous, en mettant en place des aides réelles pour celles qui veulent se
sortir du système prostitutionnel. A ce jour, c’est loin d’être le cas !
Pour Le Planning Familial, cela n’épuise évidemment pas le travail
global à mener contre ce système d’exploitation des êtres humains qu’est
la prostitution pour peu que l’on sorte de l’opposition sclérosante
entre abolitionnisme et réglementarisme, dans une impasse moralisante.
Tout au moins ouvrons ce débat en inscrivant, comme le suggère le
sociologue Lilian Mathieu, la prostitution en tant que question sociale
et économique.

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