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mouvement des femmes Iraniennes

mouvement des femmes Iraniennes

Tuesday, February 19, 2013

LIGUE DU DROIT INTERNATIONAL DES FEMMES

 
Association créée par Simon de Beauvoir
6 place Saint-Germain des Près, 75006 Paris

                                                                COMMUNIQUE                   18/2/2013

Droit des pères contre droit des mères ?
La souffrance d’un père qui en vient à se retrancher au sommet d’une grue en plein hiver, pour protester contre le refus de la justice de lui accorder un droit de garde pour sa petite fille est sans doute sincère  et respectable.Ce qui l’est beaucoup moins ce sont les  commentaires indignés  et caricaturaux  à l’encontre d’une justice qui,  par simple habitude  ou en raison d’un modèle qui daterait des  siècles passés, donnerait systématiquement la garde à la mère au prétexte « qu’on ne peut  séparer un enfant de sa mère ».C’est oublier que  ce droit accordé aux mères et relativement récent, et qu’il n’y  a pas si longtemps en France, les mères  avaient besoin de l’autorisation du père pour pouvoir sortir du territoire avec leur enfant.  C’est oublier aussi que le prix à payer pour toute « inconduite » de la  femme était la séparation à jamais des ses enfants. Il n’est que de se  souvenir du fameux roman de Tolstoï Anna Karenine. De nos jours encore, dans nombre de pays dominés par des lois religieuses profondément ancrées dans la tradition patriarcale, la mère n’est que la nourrice temporaire de l’enfant, dont la garde appartient qu’au père.C’est  oublier  enfin que,  si le droit a évolué en occident  dans un sens plus équitable vis-à-vis des femmes, ce qui  fait encore et toujours la différence , c’est la  prise en charge matérielle des enfants : les femmes assurent majoritairement le travail ménager  ( 64% des heures consacrés aux tâches ménagères sont assumées par les femmes) . Et  selon la ministre des droits des femmes  les choses n’ont guère changé au cours des dernières décennies : : «  en vingt-cinq ans le travail domestique des hommes n’a augmenté que de six minutes ». La  soi-disant plus grande « disponibilité »  des femmes à ces tâches,  elles  la payent  par  une immense  précarité  professionnelle : 82% des salarié(e)s à temps partiel sont des femmes,  quant à l’inégalité salariale elle est criante (27%) et se répercute sur les retraites dont l’écart moyen avec celle des hommes est de 42%. Autre chiffre révélateur : les familles monoparentales qui sont à 85% des femmes seules avec leurs enfants.Non  un fait d’actualité aussi dramatique soit-il ne doit pas alimenter  une guerre des sexes  fantasmé par ceux qui ne comprennent pas le sens d’une véritable révolution féministe. Il ne s’agit ni de se venger du passé ni de refuser le présent..C’est au contraire l’occasion d’affirmer qu’il faut en finir avec les résidus d’un modèle patriarcal dépassé.
Le regard des juges dans ce type de conflit ne changera qu’à une double condition : que les hommes (massivement) assument  
effectivement la  part qui leur revient dans les tâches ménagères et  que les femmes,  dès le départ de leur relation avec leur compagnon,  marquent leur volonté de ne pas considérer que la prise en charge de l’’enfant est de leur responsabilité.Habituellement quand on parle du droit des femmes le public masculin ne se sent pas concerné.  Pourtant toutes les grandes conquêtes des féministes ont été obtenues en faisant alliance avec les hommes qui ont compris que c’était aussi leur intérêt de faire évoluer le droit car il y allait de leur propre libération : droit au divorce, droit à la libération sexuelle, droit à la double économie dans un foyer, … Et maintenant : reconnaissance des droits et des devoirs partagés du père et de la mère.Annie Sugier, présidente
 

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