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mouvement des femmes Iraniennes

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Tuesday, March 12, 2013

Etre femme dans une Méditerranée en pleine mutation, enjeux pour la démocratie



                                                                                                   Briseida Mema
En ce début de XXIème siècle, les pays de la Méditerranée sont parcourus par des mutations politiques et sociologiques fondamentales,  qui ont et qui auront sans aucun doute des conséquences durables sur la place des femmes dans  la construction d’un espace démocratique de la région.  Elle demeure imprégnée  par les conflits ethniques ou politiques (les Balkans, le Liban, Israël Palestine), des dizaines d’années de régime dictatoriaux fondées sur des projets idéologiques différents mais tout aussi oppressants pour les défenseurs des droits humains et des droits des femmes (Espagne Franquiste, Portugal de Salazar, l’Albanie isolationniste de Hoxha, les régimes autoritaires issus du panarabisme ou post coloniaux en Egypte, Syrie, Libye, Tunisie, Algérie ou Maroc).
 Dans ce contexte de  grande mutation, de transition  économique et politique les femmes  ont prové et prouvent qu’elles veulent trouver leur place. Les organisations de femmes, les journalistes, la société civile en général sait qu’il ne faut pas manquer cette chance, qu’il en va de l’avenir démocratique des rives de cet espace riche d’histoire et de culture. En même temps, elles savent que rien n’est jamais acquis, que les traditions restent encore utilisée à l’encontre de leur émancipation, et que même le concept de démocratie peut être instrumentalisé de manière perverse contre leur propres droits.
En effet, les femmes qui dans leur histoire se sont battues pour l’éducation d’abord, puis pour le droit de vote, peuvent-elle se contenter de l’idée de démocratie réduite au seul suffrage ? Une constitution, une élection, peut-elle être seule garante du droit fondamental à devenir sujet de l’histoire, et ne plus être uniquement définie par rapport aux clichés inscrits dans des traditions ancestrales. D’un autre côté, dans une période de crise économique qui n’a pas de frontières, les femmes demeurent les premières victimes de la précarité économique et sont dans des situations de grande  vulnérabilité lors des processus migratoires,  pouvant déboucher sur la traite et l’expansion des industries du sexe. Malgré la prise en compte  des violences faites aux femmes par les instances internationales, et régionales, l’impunité dont continuent de bénéficier trop souvent les auteurs de ces crimes sur tous les continents constitue la faille qui empêche les femmes de devenir durablement, des citoyennes à part entière.
Il serait trop facile cependant de réduire les femmes à une position victimaire. En effet, être une femme en Albanie, en Algérie, en France, au Maroc, au Liban, en Italie, en Egypte n’est pas juste synonyme d'intolérance, de discrimination, de violence et d'injustice mais surtout  du combat pour plus de droits, plus de libérté,  plus de démocratie.
Il ne peut exister de démocratie sans les femmes . La vraie démocratie doit être le reflet de leurs visages,  de leurs coeurs, de leurs dignités pour avoir traversé, souvent  dans la pénombre et hors projecteurs médiatiques, les grands bouleversements qui ont touché les sociétés malgré la diversité des situations, des évolutions et même des révolutions ! C’est donc dans ce jeu de clair-obscur que surgissent les femmes symboles qui vont faire la une des médias, et devenir des modèles des contextes politiques les plus contradictoires.  Les exemples parlent d’eux même :
Une femme en niqab au chevet d'un blessé comme icône des " printemps arabas ",  a été le choix du World Press 2011. Cette photo a été prise le 16 octobre 2011 par Samuel Aranda dans une mosquée de Sanaa au Yémen, transformée en hôpital de campagne lors des affrontements avec les forces du président Saleh.
En octobre 2001, le prix Nobel de la Paix a été décernée à  la Yéménite Tawakul Karman, adversaire acharnée  d'un pouvoir autoritaires arabes partagés des rives de l'Atlantique aux eaux du Golfe, qui a crée le groupe de défense des droits humains des Femmes journalistes sans chaînes en 2005 ,pour défendre en premier lieu la liberté de pensée et d'expression conjointement avec les Libérienne Ellen Johnson Sirleaf et Leymah Gbowee[1].
Ces trois femmes furent   dans  l'espoir que ce prix " contribuera à mettre fin à la répression dont les femmes sont toujours victimes dans de nombreux pays et à exprimer le grand potentiel  qu’elles peuvent représenter pour la paix et la démocratie".
Porteuse de l'espoir, de la vie et d'inspiration, l'Albanie a aussi eu l’honneur de voir une de ses femmes recevoir le prix Nobel de la Paix, et pas des moindre ! Mère Teresa , religieuse catholique indienne, d'origine albanaise, fut récompensée en 1979 pour son engagement caritatif auprès " des plus pauvres " en Inde où elle avait fondé la congrégation de religieuses " les Missionnaires de la Charité ", avec qui elle entreprit  partout dans le monde sa mission en faveur des plus démunis.
 "Par mon sang, je suis albanaise. Par ma nationalité, indienne. Par ma foi, je suis une religieuse catholique. Pour ce qui est de mon appel, j'appartiens au monde ", avait-t-elle écrit peu avant sa mort en 1997, à l'âge de 87 ans.
Ces femmes icônes du temps présent, qui ont fait de leur vie un combat pour la dignité  ne représentent que la partie immergée de l’iceberg. Derrière elle, il y a des millions d’anonymes qui comme elles mènent un combat au quotidien pour plus de liberté, plus de  dignité, plus de démocratie malgré  des situations sociales, politiques et culturelles qui sont souvent autant d’obstacle dans leurs parcours déterminé.
La condition des femmes reste l’enjeu central de la démocratie partout dans le monde, que ce soit dans des pays développés comme la France mais aussi dans des pays avec des démocraties fragiles comme le Maroc ou l'Albanie :
Plus de 120 femmes sont mortes  en 2012 en France sous les coups de leur conjoint. Selon les derniers chiffres officiels, près de 2% des femmes  en France ont subi, en l'espace de deux ans, des violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint.

Au moins 23 femmes ont été tuées aussi en  2012 suite aux violences conjugales  en Albanie, pays qui ne compte que trois millions d'habitants. Selon des chiffres des organisations non -gouvernementales en Albanie une femme sur  trois est  victime des violences.
Au Maroc, pays de 32 millions d'habitants, près de six millions de femmes sont victimes de violences, dont plus de la moitié dans le cadre conjugal, selon des chiffres récemment fournis par le gouvernement.
Entre privations, frustration et statut supérieur de l'homme reconnu par l'islam les femmes en Egypte  sont également objet   d’agressions quotidiennes . Face à la montée des  extrémismes religieux et à la régression de leurs droits, la liberté des Égyptiennes est plus que jamais un combat.
En tant que femmes journalistes, nous gardons en mémoire les images diffusées par les médias sur la place Tahir au  Caire où lorsque  la journaliste de France 3, Caroline Sinz, a été agressée. Elle a été frappée, dénudée, traînée au sol, et agressée sexuellement ;c’est la liberté d’expression et d’information de toutes les femmes qui ont choisi cette profession qui est aussi en jeu.
 À la lisière de Boulak, le quartier de la presse où siègent les plus grands quotidiens, six salafistes ont investi un salon de coiffure, lançant des menaces de mort à l'encontre des femmes aux cheveux découverts.
Dans un supermarché de Nasser City, des femmes voilées agressé physiquement celles  qui faisaient leurs courses tête nue. À Alexandrie, des bandes de salafistes ont saccagé des plages et détruit les cabines de bain pour dissuader les femmes de se baigner.
Des cas qui nous font poser des questions .Comment devenir sujet, quand les femmes sont à  ce points réduites à la violence , à leur apparence corporelle  ou  soumise au diktat du religieux?
Dans les même temps, le tourisme sexuel et la traite des femmes aux fins d’exploitation sexuelle continue à se développer dans notre bassin méditerranéen en pleine mutation.  Chypre, demeure une plaque tournante des réseaux criminels organisés. La Grèce, l’Espagne, la Croatie, la Serbie, le Liban, et l’Albanie sont à la fois lieu d’origine, de transit et de destination de ces femmes, objectivées à l’extrême, pour une demande masculine liée à une vision archaïque de la sexualité humaine, dont tirent profit à la fois l’industrie du sexe officielle et les réseaux criminels transnationaux organisés.  La plupart des programmes internationaux de prévention  se centrent principalement sur les pays d’origineEt on oublie :cette forme de violence est un tango à deux. Sans pays de destination, il n’y aurait pas de pays d’origine. Sans demande, il n’y aurait pas d’offre.
 …Le 25 novembre 2012  plusieurs milliers de personnes manifestaient à Paris  contre les violences faites aux femmes. Le même jour pour les mêmes raisons  à Tirana plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées  dans une marche silencieuse humaine..  Le 8 décembre 1012, à Rabat une chaîne humaine  à également protesté contre les violences faites aux femmes pour dire que"Les droits de la femme sont des droits humains ».
Il en fut de même dans d’autres lieux du monde et de la Méditerranée.Ce mouvement contre les violences ne s’arrête pas là. Où elles peuvent l’exprimer, les femmes  savent se mobiliser .

 Femmes et démocratie participative

La démocratie a besoin des femmes pour être véritablement démocratique, et les femmes ont besoin de la démocratie pour pouvoir changer les systèmes qui les empêchent, et empêchent les sociétés dans l'ensemble, de réaliser l'égalité.(ONU/Femmes et démocratie)
C'est au travers de la représentation démocratique que les intérêts des femmes peuvent être représentés et leur voix entendue. L'article 7 de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDEF) réaffirme l'importance de la représentation des femmes dans la vie politique, sociale et culturelle de leurs pays :
Les  femmes n’ignorent pas ce qu’elles doivent  à la démocratie  .Car la démocratie pour exister vraiment et activement doit  briser les murs de la propagande, de la manipulation , des barrières politiques, sociales et culturelles.La démocratie ne peut exister que si elle est véritablement  paritaire et participative.
                    Une femme entre autres
Le cas de l’Albanie est à ce titre tout à fait intéressant à travers ces quelques cas qui ont été porteurs de messages importants pour toute la société albanaise.
" Une enseignante de Burrel, candidate de l'opposition socialiste, a réussi à arracher la victoire des mains des hommes, qui depuis plus de vingt ans, contrôlaient la ville ", explique, souriante, Tatjana Suka, une habitante de Burrel.
En effet, Adelina Farrici, 43 ans, mère de deux enfants a battu, avec 3 658 voix contre 3 119, le maire sortant Skender Lleshi, candidat de la droite, qui briguait un quatrième mandat.
" C'est une double victoire, pas seulement politique, se réjouit Alisa Bengu, une jeune étudiante. L'important est qu'elle ait réussi après des années à détrôner un homme. C'est un vrai triomphe ! C'est l'esprit d'une ville qui se réveille ! ".
Plutôt que la victoire d'une femme candidate de la gauche à la tête de la mairie de Burrel, son élection a marqué une vraie rupture avec la mentalité de cette ville du nord du pays où l'homme est considéré comme le seul capable d'affronter les problèmes administratifs alors que les femmes  d’ordinaire travaillent dans les champs, s'occupent des enfants et servent leur époux.
" La place de la femme est à la maison, pas à la tête d'une mairie ! ", s'exclama Lulash Marku, ancien employé municipal, manifestement très mécontent de cette nouvelle direction.
" Très peu de gens ont cru dans ma candidature, très peu pensaient que j'étais en mesure de gagner, explique Adelina Farrici, la nouvelle maire, enseignante en mathématiques dans une des écoles de cette petite ville. Nous vivons dans une société dominée par les hommes et pour gagner, il faut faire preuve d'audace et ne pas laisser aux autres décider de notre destin ".

Cet élection prend  du coup une dimension symbolique forte dans un pays où les femmes sont encore peu représentées politiquement. " Ma victoire est dédiée aux femmes et aux filles de Burrel, qui, cette fois, se sont senties motivées pour sortir et voter ", poursuit-elle.
En Albanie, surtout dans les régions du nord, il n'est pas rare en effet de voir l'homme de la famille décider et voter à lui seul pour tous les autres membres du foyer.
" Je pense qu'elles se voyaient en moi, elles voyaient également un avenir pour leurs propres filles. Si elles osent, elles réussiront… Voilà le message que je fais passer et pour lequel je vais combattre ", affirme-t-elle.
Mais Adelina Farrici dit qu'elle doit sa victoire aussi à sa campagne réaliste : " Je n'ai pas voulu faire des promesses que je ne peux pas réaliser, je ne veux pas tromper mon électorat. " Pour elle, son élection est un vrai défi dans une région où la femme doit confier son bulletin de vote à son homme.
Une pratique qui a menée plusieurs organisations internationales à diffuser des campagnes, fortement critiquées, car au lieu d'encourager à mettre fin aux discriminations envers les femmes elles les ont plutôt banalisées (1).
Adelina Farrici a réussi à donner une vraie dimension citoyenne à sa campagne électorale, loin des conflits politiques et des incidents qui ont émaillé la campagne et le scrutin dans plusieurs régions du pays.
Mais le chemin en Albanie la représentation des femmes dans la vie politique reste faible est loin d’être achevé.
" Sur les 140 députés qui siègent au Parlement, 23 seulement sont des femmes ", explique Arta Sakja, responsable du département de la communication auprès du corps législatif albanais. Seulement 16 %… malgré la loi qui oblige les partis politiques à avoir 30 % de femmes parmi leurs candidat-e-s.
Lors des élections du 8 mai, seules 14 des 872 candidat-e-s étaient des femmes.
Selon les résultats préliminaires, sur 65 maires de villes (2), seulement trois femmes, candidates de la gauche, ont réussi à remporter les élections.
Toutefois, il existe une pression croissante des groupes de femmes et de la société civile, des institutions étatiques et des organisations internationales présentes en Albanie en faveur de la promotion de l’égalité des chances. L’opinion publique prend conscience du fait que les femmes sont dignes concurrentes face aux hommes et qu’elles sont capables de réussir.(2).(Les femmes d’Albanie/Regard sur l’Est/Fatime Neziroski)

 De la nécessité de l’implication médiatique sur ces thèmes

Dans une campagne, diffusée par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) lors de la campagne électorale pour sensibiliser les électeurs contre le vote par l'homme de la famille, un personnage féminin dit : " Cette maison c'est mon mari qui l'a achetée, la vache c'est mon mari qui l'a achetée, le mari c'est ma famille qui me l'a donné, le vote c'est la démocratie qui me l'a donné ! "
Mais  une question se pose :A quoi sert " le vote donné par la démocratie " si c'est pas pour se débarrasser  d'une réalité imposée par les autres et qui porte atteinte aux droits élémentaires?A qui sert le vote si ce n’est pas pour changer avant tout la situation à l'intérieur de ta famille,pour transformer  le contexte social, économique, politique ?
Une compagne  de sensibilisation menée sur la base des stéréotypes,entrave la participation effective des femmes à la vie publique et politique et la mise en place de mécanisme spécifiques qui favorisent l'augmentation de la participation politique des femmes.
Les droits des femmes  ne doit pas  être instrumentalisée par  des politiques du  moment, encore moins pour être prises en otages par les politiques  de gauche et  comme de  droite, afin d’uniquement correspondre à des critères démagogiques.
La démocratie  exige  que soient renversés les murs des préjugés et d’établir  un Nouvel Ordre de Droit des femmes prenant pour base les conventions internationales, prenant compte la réalité du terrain, le nécessaire changement des mentalités, pour que la citoyenneté pleine et entière des femmes et des hommes et que l’égalité des chances ne soit pas un vain mot vai mais qui soit vu dans toute la complexité.  Y compris la démographie :

               Les filles indésirables

Roza est dans son quatrième mois de grossesse, mais elle se dit prête à risquer sa vie pour ne pas mettre au monde ce bébé.
"La dernière fois, mon mari a failli me tuer, tellement il était violent quand il a appris que je ne pourrais pas lui donner un garçon. Ma belle-mère aussi", confie cette femme de 28 ans, qui ne cache pas son désespoir.
Le futur père entre dans la pièce et apprend la nouvelle. Il ne cache pas sa fureur, parle de chasser sa femme et ses filles du foyer, et apostrophe le médecin: "vous êtes sûr? Dans ma famille, on n'a que des garçons..."
Cet incident, auquel on a pu assister, de nombreux médecins albanais reconnaissent en avoir été témoins, reflétant des schémas traditionnels toujours très ancrés dans les mentalités du pays.
L'écart se creuse à la naissance entre filles et garçons dans des pays d'Asie, comme la Chine et l'Inde, qui forment 40% de la population mondiale, ou le Pakistan ou le Vietnam, en raison des infanticides de filles et des avortements sélectifs de foetus féminins.
Les échographies permettant de connaître (quoique sans certitude) le sexe de l'enfant à naître, en se répandant depuis les années 80, ont accru le phénomène.
Mais cette tendance existe aussi dans les pays du Caucase (Arménie, Géorgie, Azerbaïdjan) ,en Albanie,  selon le Conseil de l'Europe mais aussi  au Monténégro,au Royaume-Uni  ou dans d’autres pays   riverains  de la Méditérranée où ces pratiques sont plus cachées.
"Les familles albanaises, traditionnellement, préfèrent les garçons aux filles pour deux raisons principales: la perpétuation du nom de famille et l'idée que les garçons, devenus adultes, seront des soutiens de famille", relevait en 2005 un rapport réalisé pour le compte du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
"Une fille est perçue parfois comme un lourd fardeau", notamment dans certaines régions rurales, confirme l'anthropologue Aferdita Onuzi.
L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) s'est inquiétée le mois dernier des "proportions inquiétantes" de l'écart entre les naissances de filles et de garçons dans le pays.
Le ratio naturel est en moyenne de 105 garçons pour 100 filles. Mais en Albanie, il s'établit actuellement à 112 garçons pour 100 filles, a indiqué la parlementaire suisse Doris Stump dans un rapport publié en octobre.
Des chiffres contestés par les autorités albanaises qui parlent d'un taux de 100 filles pour 101 garçons.
L'avortement, légalisé en Albanie à la veille de la chute du régime communiste, au début des années 90, est autorisé jusqu'à la douzième semaine de grossesse. Un rapport signé par trois médecins est ensuite nécessaire pour un avortement thérapeutique, censé être réservé aux cas d'anomalie du foetus ou de danger pour la mère.
Depuis 2002, la législation spécifie que la sélection prénatale en fonction du sexe est interdite, expliquent les autorités albanaises. Doris Stump déplore toutefois qu'aucune sanction ne soit prévue pour sanctionner les infractions à la loi.
Dans les hôpitaux, "tout est strictement contrôlé", assure le ministre albanais de la Santé, Petrit Vasili. Le ministre assure que la préférence pour des garçons se manifeste surtout dans les régions rurales, mais qu'elle "n'a influencé en rien la démographie albanaise".
"Certains de ces avortements sont pratiqués dans des cliniques privées ou parfois chez des particuliers qui ne disposent d'aucune autorisation pour le faire", reconnaît toutefois Rubena Moisiu, directrice de l'hôpital spécialisé dans l'obstétrique Koço Glozheni à Tirana.
Elle préfèrerait que les médecins ne révèlent pas aux parents le sexe de l'enfant.
À 15 euros (21$), une échographie est à la portée de tous, quand un avortement en clinique privée coûte 150 euros (210$).
Dans une résolution adoptée à la suite du rapport de Doris Stump, l'APCE a appelé l'Albanie, l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Géorgie, membres du Conseil de l'Europe, à enquêter sur "les causes et les raisons" de ce phénomène et à collecter des "données fiables" pour mieux le cerner.
Doris Stump déplore en effet que les données soient encore insuffisantes.
Les quatre pays sont également appelés à sensibiliser l'opinion publique et le corps médical sur la question.
Selon des experts, le déséquilibre entre femmes et hommes va affecter la démographie, provoquer un recul de la natalité, encourager le trafic de femmes et provoquer insatisfaction et violence chez des hommes qui ne trouvent pas à se marier.

                1)Briseida Mema/prof.dr/Journaliste/Correspondante de l’Agence France Presse à Tirana
                                                                                               



[1] Ellen Johnson Sirleaf est la première femme à avoir été élue présidente d'un Etat africain. Sa compatriote Leymah Gbowee est récompensée pour son travail de mobilisation et d'organisation des femmes de toutes ethnies et de toutes religions pour mettre fin à la guerre civile et garantir la participation des femmes aux élections.

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