Briseida Mema
En ce début de XXIème siècle, les pays de la Méditerranée sont parcourus
par des mutations politiques et sociologiques fondamentales, qui ont et qui auront sans aucun doute des
conséquences durables sur la place des femmes dans la construction d’un espace démocratique de
la région. Elle demeure imprégnée par les conflits ethniques ou politiques (les
Balkans, le Liban, Israël Palestine), des dizaines d’années de régime dictatoriaux
fondées sur des projets idéologiques différents mais tout aussi oppressants
pour les défenseurs des droits humains et des droits des femmes (Espagne
Franquiste, Portugal de Salazar, l’Albanie isolationniste de Hoxha, les régimes
autoritaires issus du panarabisme ou post coloniaux en Egypte, Syrie, Libye,
Tunisie, Algérie ou Maroc).
Dans ce contexte de grande mutation, de transition économique et politique les femmes ont prové et prouvent qu’elles veulent trouver
leur place. Les organisations de femmes, les journalistes, la société civile en
général sait qu’il ne faut pas manquer cette chance, qu’il en va de l’avenir
démocratique des rives de cet espace riche d’histoire et de culture. En même
temps, elles savent que rien n’est jamais acquis, que les traditions restent
encore utilisée à l’encontre de leur émancipation, et que même le concept de
démocratie peut être instrumentalisé de manière perverse contre leur propres
droits.
En effet, les femmes qui dans leur histoire se sont battues pour
l’éducation d’abord, puis pour le droit de vote, peuvent-elle se contenter de
l’idée de démocratie réduite au seul suffrage ? Une constitution, une
élection, peut-elle être seule garante du droit fondamental à devenir sujet de
l’histoire, et ne plus être uniquement définie par rapport aux clichés inscrits
dans des traditions ancestrales. D’un autre côté, dans une période de crise
économique qui n’a pas de frontières, les femmes demeurent les premières
victimes de la précarité économique et sont dans des situations de grande vulnérabilité lors des processus
migratoires, pouvant déboucher sur la
traite et l’expansion des industries du sexe. Malgré la prise en compte des violences faites aux femmes par les
instances internationales, et régionales, l’impunité dont continuent de
bénéficier trop souvent les auteurs de ces crimes sur tous les continents
constitue la faille qui empêche les femmes de devenir durablement, des
citoyennes à part entière.
Il serait trop facile cependant de réduire les femmes à une position
victimaire. En effet, être une femme en Albanie, en Algérie, en France, au
Maroc, au Liban, en Italie, en Egypte n’est pas juste synonyme d'intolérance,
de discrimination, de violence et d'injustice mais surtout du combat pour plus de droits, plus de
libérté, plus de démocratie.
Il ne peut exister de démocratie sans les femmes . La vraie démocratie doit
être le reflet de leurs visages, de
leurs coeurs, de leurs dignités pour avoir traversé, souvent dans la pénombre et hors projecteurs
médiatiques, les grands bouleversements qui ont touché les sociétés malgré la
diversité des situations, des évolutions et même des révolutions ! C’est donc
dans ce jeu de clair-obscur que surgissent les femmes symboles qui vont faire
la une des médias, et devenir des modèles des contextes politiques les plus
contradictoires. Les exemples parlent
d’eux même :
Une femme en niqab au
chevet d'un blessé comme icône des " printemps arabas ", a été le choix du World Press 2011. Cette photo
a été prise le 16 octobre 2011 par Samuel Aranda dans une mosquée de Sanaa au
Yémen, transformée en hôpital de campagne lors des affrontements avec les
forces du président Saleh.
En octobre 2001, le prix
Nobel de la Paix a été décernée à la Yéménite Tawakul Karman, adversaire acharnée d'un pouvoir autoritaires arabes partagés des
rives de l'Atlantique aux eaux du Golfe, qui a crée le groupe de défense des droits humains des Femmes
journalistes sans chaînes en 2005 ,pour défendre en premier lieu la liberté de
pensée et d'expression conjointement avec les Libérienne Ellen Johnson Sirleaf
et Leymah Gbowee[1].
Ces trois femmes furent dans l'espoir que ce prix " contribuera à
mettre fin à la répression dont les femmes sont toujours victimes dans de
nombreux pays et à exprimer le grand potentiel qu’elles peuvent représenter pour la paix et
la démocratie".
Porteuse de l'espoir, de
la vie et d'inspiration, l'Albanie a aussi eu l’honneur de voir une de ses femmes recevoir le prix Nobel de la
Paix, et pas des moindre ! Mère
Teresa , religieuse catholique
indienne, d'origine albanaise, fut
récompensée en 1979 pour son engagement caritatif auprès " des plus
pauvres " en Inde où elle
avait fondé la congrégation de religieuses " les Missionnaires de
la Charité ", avec qui elle entreprit
partout dans le monde sa mission en faveur des plus
démunis.
"Par mon sang, je suis albanaise. Par ma
nationalité, indienne. Par ma foi, je suis une religieuse catholique. Pour ce
qui est de mon appel, j'appartiens au monde ", avait-t-elle écrit peu avant sa mort en 1997, à
l'âge de 87 ans.
Ces femmes icônes du temps présent, qui ont fait de leur vie un combat pour
la dignité ne représentent que la partie
immergée de l’iceberg. Derrière elle, il y a des millions d’anonymes qui comme
elles mènent un combat au quotidien pour plus de liberté, plus de dignité, plus de démocratie malgré des situations sociales, politiques et
culturelles qui sont souvent autant d’obstacle dans leurs parcours déterminé.
La condition des femmes reste l’enjeu central
de la démocratie partout dans le monde, que ce soit dans des pays développés comme la
France mais aussi dans des pays avec des démocraties fragiles comme le Maroc ou
l'Albanie :
Plus de 120 femmes sont
mortes en 2012 en France sous les coups
de leur conjoint. Selon les derniers chiffres officiels, près de 2% des
femmes en France ont subi, en l'espace de
deux ans, des violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ou
ex-conjoint.
Au moins 23 femmes ont été tuées aussi en
2012 suite aux violences conjugales
en Albanie, pays qui ne compte que trois millions d'habitants. Selon des
chiffres des organisations non -gouvernementales en Albanie une femme sur trois est
victime des violences.
Au Maroc, pays de 32
millions d'habitants, près de six millions de femmes sont victimes de
violences, dont plus de la moitié dans le cadre conjugal, selon des chiffres
récemment fournis par le gouvernement.
Entre privations,
frustration et statut supérieur de l'homme reconnu par l'islam les femmes en
Egypte sont également objet d’agressions quotidiennes . Face à la montée
des extrémismes religieux et à la régression
de leurs droits, la liberté des Égyptiennes est plus que jamais un combat.
En tant que femmes journalistes, nous gardons en mémoire les images
diffusées par les médias sur la place Tahir au
Caire où lorsque la journaliste
de France 3, Caroline Sinz, a été agressée. Elle a été frappée, dénudée,
traînée au sol, et agressée sexuellement ;c’est la liberté d’expression et
d’information de toutes les femmes qui ont choisi cette profession qui est
aussi en jeu.
À la lisière de Boulak, le quartier de la
presse où siègent les plus grands quotidiens, six salafistes ont investi un
salon de coiffure, lançant des menaces de mort à l'encontre des femmes aux
cheveux découverts.
Dans un supermarché de
Nasser City, des femmes voilées agressé
physiquement celles qui faisaient leurs
courses tête nue. À Alexandrie, des bandes de salafistes ont saccagé des plages
et détruit les cabines de bain pour dissuader les femmes de se baigner.
Des cas qui nous font poser des questions .Comment devenir sujet,
quand les femmes sont à ce points
réduites à la violence , à leur apparence corporelle ou soumise au diktat du religieux?
Dans les même temps, le tourisme sexuel et la traite des femmes aux fins
d’exploitation sexuelle continue à se développer dans notre bassin
méditerranéen en pleine mutation.
Chypre, demeure une plaque tournante des réseaux criminels organisés. La
Grèce, l’Espagne, la Croatie, la Serbie, le Liban, et l’Albanie sont à la fois
lieu d’origine, de transit et de destination de ces femmes, objectivées à
l’extrême, pour une demande masculine liée à une vision archaïque de la
sexualité humaine, dont tirent profit à la fois l’industrie du sexe officielle
et les réseaux criminels transnationaux organisés. La plupart des programmes internationaux de
prévention se centrent principalement
sur les pays d’origine. Et on oublie :cette forme de violence est un
tango à deux. Sans pays de destination, il n’y aurait pas de pays d’origine.
Sans demande, il n’y aurait pas d’offre.
…Le 25 novembre 2012 plusieurs milliers de personnes manifestaient à Paris contre les violences faites aux femmes.
Le même jour pour les mêmes raisons à
Tirana plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dans une marche silencieuse humaine..
Le 8 décembre 1012, à Rabat une chaîne humaine à également protesté contre les violences
faites aux femmes pour dire que"Les droits de la femme sont des droits
humains ».
Il en fut de même dans d’autres lieux du monde et de la Méditerranée.Ce
mouvement contre les violences ne s’arrête pas là. Où elles peuvent l’exprimer,
les femmes savent se mobiliser .
Femmes et démocratie participative
La démocratie a besoin
des femmes pour être véritablement démocratique, et les femmes ont besoin de la
démocratie pour pouvoir changer les systèmes qui les empêchent, et empêchent
les sociétés dans l'ensemble, de réaliser l'égalité.(ONU/Femmes et démocratie)
C'est au travers de la
représentation démocratique que les intérêts des femmes peuvent être
représentés et leur voix entendue. L'article 7 de la Convention sur
l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes
(CEDEF) réaffirme l'importance de la représentation des femmes dans la vie
politique, sociale et culturelle de leurs pays :
Les femmes n’ignorent pas ce
qu’elles doivent à la démocratie .Car la démocratie pour exister vraiment et
activement doit briser les murs de la
propagande, de la manipulation , des barrières politiques, sociales et
culturelles.La démocratie ne peut exister que si elle est véritablement paritaire et participative.
Une femme entre autres
Le cas de
l’Albanie est à ce titre tout à fait intéressant à travers ces quelques cas qui
ont été porteurs de messages importants pour toute la société albanaise.
" Une enseignante de
Burrel, candidate de l'opposition socialiste, a réussi à arracher la victoire
des mains des hommes, qui depuis plus de vingt ans, contrôlaient la ville
", explique, souriante, Tatjana Suka, une habitante de Burrel.
En effet, Adelina Farrici, 43
ans, mère de deux enfants a battu, avec 3 658 voix contre 3 119, le maire
sortant Skender Lleshi, candidat de la droite, qui briguait un quatrième
mandat.
" C'est une double
victoire, pas seulement politique, se réjouit Alisa Bengu, une jeune étudiante.
L'important est qu'elle ait réussi après des années à détrôner un homme. C'est
un vrai triomphe ! C'est l'esprit d'une ville qui se réveille ! ".
Plutôt que la victoire
d'une femme candidate de la gauche à la tête de la mairie de Burrel, son élection
a marqué une vraie
rupture avec la mentalité de cette ville du nord du pays où l'homme est
considéré comme le seul capable d'affronter les problèmes administratifs alors
que les femmes d’ordinaire travaillent dans les champs, s'occupent
des enfants et servent leur époux.
" La place de la
femme est à la maison, pas à la tête d'une mairie ! ", s'exclama Lulash Marku, ancien employé municipal,
manifestement très mécontent de cette nouvelle direction.
" Très peu de gens
ont cru dans ma candidature, très peu pensaient que j'étais en mesure de
gagner, explique Adelina Farrici, la nouvelle maire, enseignante en
mathématiques dans une des écoles de cette petite ville. Nous vivons dans une
société dominée par les hommes et pour gagner, il faut faire preuve d'audace et
ne pas laisser aux autres décider de notre destin ".
Cet élection prend du coup une
dimension symbolique forte dans un pays où les femmes sont encore peu
représentées politiquement. " Ma
victoire est dédiée aux femmes et aux filles de Burrel, qui, cette fois, se
sont senties motivées pour sortir et voter ", poursuit-elle.
En Albanie, surtout dans
les régions du nord, il n'est pas rare en effet de voir l'homme de la famille
décider et voter à lui seul pour tous les autres membres du foyer.
" Je pense qu'elles
se voyaient en moi, elles voyaient également un avenir pour leurs propres
filles. Si elles osent, elles réussiront… Voilà le message que je fais passer
et pour lequel je vais combattre ", affirme-t-elle.
Mais Adelina Farrici dit
qu'elle doit sa victoire aussi à sa campagne réaliste : " Je n'ai pas
voulu faire des promesses que je ne peux pas réaliser, je ne veux pas tromper
mon électorat. " Pour elle, son élection est un vrai défi dans une région
où la femme doit confier son bulletin de vote à son homme.
Une pratique qui a menée
plusieurs organisations internationales à diffuser des campagnes, fortement
critiquées, car au lieu d'encourager à mettre fin aux discriminations envers
les femmes elles les ont plutôt banalisées (1).
Adelina Farrici a réussi
à donner une vraie dimension citoyenne à sa campagne électorale, loin des
conflits politiques et des incidents qui ont émaillé la campagne et le scrutin
dans plusieurs régions du pays.
Mais le chemin en Albanie la représentation des femmes dans la vie politique
reste faible est loin d’être achevé.
" Sur les 140
députés qui siègent au Parlement, 23 seulement sont des femmes ", explique
Arta Sakja, responsable du département de la communication auprès du corps
législatif albanais. Seulement 16 %… malgré la loi qui oblige les partis
politiques à avoir 30 % de femmes parmi leurs candidat-e-s.
Lors des élections du 8
mai, seules 14 des 872 candidat-e-s étaient des femmes.
Selon les résultats
préliminaires, sur 65 maires de villes (2), seulement trois femmes, candidates
de la gauche, ont réussi à remporter les élections.
Toutefois, il existe une
pression croissante des groupes de femmes et de la société civile, des
institutions étatiques et des organisations internationales présentes en
Albanie en faveur de la promotion de l’égalité des chances. L’opinion publique
prend conscience du fait que les femmes sont dignes concurrentes face aux
hommes et qu’elles sont capables de réussir.(2).(Les femmes d’Albanie/Regard
sur l’Est/Fatime Neziroski)
De la nécessité de l’implication médiatique sur ces
thèmes
Dans une campagne,
diffusée par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE)
lors de la campagne électorale pour sensibiliser les électeurs contre le vote
par l'homme de la famille, un personnage féminin dit : " Cette maison
c'est mon mari qui l'a achetée, la vache c'est mon mari qui l'a achetée, le
mari c'est ma famille qui me l'a donné, le vote c'est la démocratie qui me l'a
donné ! "
Mais une question se pose :A quoi sert " le
vote donné par la démocratie " si c'est pas pour se débarrasser d'une réalité imposée par les autres et qui
porte atteinte aux droits élémentaires?A qui sert le vote si ce n’est pas pour changer avant tout
la situation à l'intérieur de ta famille,pour transformer le contexte social, économique,
politique ?
Une compagne de sensibilisation menée sur la base des
stéréotypes,entrave la participation
effective des femmes à la vie publique et politique et la mise en place de
mécanisme spécifiques qui favorisent
l'augmentation de la participation politique des femmes.
Les droits des
femmes ne doit pas être instrumentalisée par des politiques
du moment, encore moins pour être prises en otages par les
politiques de gauche et comme de
droite, afin d’uniquement correspondre à des critères démagogiques.
La démocratie exige que soient renversés les murs des préjugés et
d’établir un Nouvel Ordre de Droit des
femmes prenant pour base les conventions internationales, prenant compte la
réalité du terrain, le nécessaire changement des mentalités, pour que la
citoyenneté pleine et entière des femmes et des hommes et que l’égalité des
chances ne soit pas un vain mot vai mais qui soit vu dans toute la complexité. Y compris la démographie :
Les filles indésirables
Roza est dans son
quatrième mois de grossesse, mais elle se dit prête à risquer sa vie pour ne
pas mettre au monde ce bébé.
"La dernière fois,
mon mari a failli me tuer, tellement il était violent quand il a appris que je
ne pourrais pas lui donner un garçon. Ma belle-mère aussi", confie cette
femme de 28 ans, qui ne cache pas son désespoir.
Le futur père entre dans
la pièce et apprend la nouvelle. Il ne cache pas sa fureur, parle de chasser sa
femme et ses filles du foyer, et apostrophe le médecin: "vous êtes sûr?
Dans ma famille, on n'a que des garçons..."
Cet incident, auquel on a
pu assister, de nombreux médecins albanais reconnaissent en avoir été témoins,
reflétant des schémas traditionnels toujours très ancrés dans les mentalités du
pays.
L'écart se creuse à la
naissance entre filles et garçons dans des pays d'Asie, comme la Chine et
l'Inde, qui forment 40% de la population mondiale, ou le Pakistan ou le
Vietnam, en raison des infanticides de filles et des avortements sélectifs de
foetus féminins.
Les échographies
permettant de connaître (quoique sans certitude) le sexe de l'enfant à naître,
en se répandant depuis les années 80, ont accru le phénomène.
Mais cette tendance
existe aussi dans les pays du Caucase (Arménie, Géorgie, Azerbaïdjan) ,en
Albanie, selon le Conseil de l'Europe
mais aussi au Monténégro,au Royaume-Uni ou dans d’autres pays riverains
de la Méditérranée où ces pratiques sont plus cachées.
"Les familles
albanaises, traditionnellement, préfèrent les garçons aux filles pour deux
raisons principales: la perpétuation du nom de famille et l'idée que les
garçons, devenus adultes, seront des soutiens de famille", relevait en
2005 un rapport réalisé pour le compte du Programme des Nations unies pour le
développement (PNUD).
"Une fille est
perçue parfois comme un lourd fardeau", notamment dans certaines régions
rurales, confirme l'anthropologue Aferdita Onuzi.
L'Assemblée parlementaire
du Conseil de l'Europe (APCE) s'est inquiétée le mois dernier des
"proportions inquiétantes" de l'écart entre les naissances de filles
et de garçons dans le pays.
Le ratio naturel est en
moyenne de 105 garçons pour 100 filles. Mais en Albanie, il s'établit
actuellement à 112 garçons pour 100 filles, a indiqué la parlementaire suisse
Doris Stump dans un rapport publié en octobre.
Des chiffres contestés
par les autorités albanaises qui parlent d'un taux de 100 filles pour 101
garçons.
L'avortement, légalisé en
Albanie à la veille de la chute du régime communiste, au début des années 90,
est autorisé jusqu'à la douzième semaine de grossesse. Un rapport signé par
trois médecins est ensuite nécessaire pour un avortement thérapeutique, censé
être réservé aux cas d'anomalie du foetus ou de danger pour la mère.
Depuis 2002, la
législation spécifie que la sélection prénatale en fonction du sexe est
interdite, expliquent les autorités albanaises. Doris Stump déplore toutefois
qu'aucune sanction ne soit prévue pour sanctionner les infractions à la loi.
Dans les hôpitaux,
"tout est strictement contrôlé", assure le ministre albanais de la
Santé, Petrit Vasili. Le ministre assure que la préférence pour des garçons se
manifeste surtout dans les régions rurales, mais qu'elle "n'a influencé en
rien la démographie albanaise".
"Certains de ces
avortements sont pratiqués dans des cliniques privées ou parfois chez des
particuliers qui ne disposent d'aucune autorisation pour le faire",
reconnaît toutefois Rubena Moisiu, directrice de l'hôpital spécialisé dans
l'obstétrique Koço Glozheni à Tirana.
Elle préfèrerait que les
médecins ne révèlent pas aux parents le sexe de l'enfant.
À 15 euros (21$), une
échographie est à la portée de tous, quand un avortement en clinique privée
coûte 150 euros (210$).
Dans une résolution
adoptée à la suite du rapport de Doris Stump, l'APCE a appelé l'Albanie,
l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Géorgie, membres du Conseil de l'Europe, à
enquêter sur "les causes et les raisons" de ce phénomène et à
collecter des "données fiables" pour mieux le cerner.
Doris Stump déplore en
effet que les données soient encore insuffisantes.
Les quatre pays sont
également appelés à sensibiliser l'opinion publique et le corps médical sur la
question.
Selon des experts, le
déséquilibre entre femmes et hommes va affecter la démographie, provoquer un
recul de la natalité, encourager le trafic de femmes et provoquer
insatisfaction et violence chez des hommes qui ne trouvent pas à se marier.
1)Briseida Mema/prof.dr/Journaliste/Correspondante de l’Agence France Presse
à Tirana
[1] Ellen Johnson
Sirleaf est la première femme à avoir été élue présidente d'un Etat africain.
Sa compatriote Leymah Gbowee est récompensée pour son travail de mobilisation
et d'organisation des femmes de toutes ethnies et de toutes religions pour
mettre fin à la guerre civile et garantir la participation des femmes aux
élections.
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