Ca date de 2009 et cela n'a pas pris une ride non plus en dépit de nos zélotes actuelles du voileAdresse à celles qui portent volontairement la burqa
le Nouvel Observateur, 9 juillet 2009.Après que les plus hautes autorités religieuses musulmanes ont déclaré que les vêtements qui couvrent la totalité du corps et du visage ne relèvent pas du commandement religieux mais de la tradition, wahhabite (Arabie Saoudite) pour l’un, pachtoune (Afghanistan/Pakistan) pour l’autre, allez-vous continuer à cacher l’intégralité de votre visage ?Ainsi dissimulée au regard d’autrui, vous devez bien vous rendre compte que vous suscitez la défiance et la peur, des enfants comme des adultes. Sommes-nous à ce point méprisables et impurs à vos yeux pour que vous nous refusiez tout contact, toute relation, et jusqu’à la connivence d’un sourire ?Dans une démocratie moderne, où l’on tente d’instaurer transparence et égalité des sexes, vous nous signifiez brutalement que tout ceci n’est pas votre affaire, que les relations avec les autres ne vous concernent pas et que nos combats ne sont pas les vôtres.Alors je m’interroge : pourquoi ne pas gagner les terres saoudiennes ou afghanes où nul ne vous demandera de montrer votre visage, où vos filles seront voilées à leur tour, où votre époux pourra être polygame et vous répudier quand bon lui semble, ce qui fait tant souffrir nombre de femmes là- bas ?En vérité, vous utilisez les libertés démocratiques pour les retourner contre la démocratie. Subversion, provocation ou ignorance, le scandale est moins l’offense de votre rejet que la gifle que vous adressez à toutes vos soeurs opprimées qui, elles, risquent la mort pour jouir enfin des libertés que vous méprisez. C’est aujourd’hui votre choix, mais qui sait si demain vous ne serez pas heureuses de pouvoir en changer. Elles ne le peuvent pas… Pensez-y.Elisabeth Badinter
Comité des Femmes Contre la Lapidation. Nous exigeons la séparation de l’Etat et la religion en IRAN. Nous affirmons notre engagement à ouvrer en un réseau international de femmes pour la liberté, l’égalité, la justice, la paix, les droits des femmes et pour un monde libéré de toute violence. Nous luttons pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Nous luttons pour un monde où différence ne signifie pas inégalité, oppressions ou exclusion.
Monday, March 30, 2015
Burqa
Disparition de la féministe Monique Antoine-Timsit
Monique Antoine-Timsit, avocate, est morte d’un cancer, à l’âge de 82 ans, lundi 23 mars, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Moins de trois mois après le décès de Simone Iff, c’est donc une autre actrice majeure de la lutte des femmes pour la maîtrise de leur corps qui disparaît, dans cette année qui a célébré en janvier le quarantième anniversaire de la loi libéralisant l’interruption volontaire de grossesse (loi Veil).Ce combat en faveur de l’avortement ne fut pas le premier engagement de Monique Antoine, qui, née le 21 juillet 1933 à Paris, a passé son enfance à Montbel, un petit village de l’Ariège, département où ses parents étaient fonctionnaires des Postes. Avec une licence en droit obtenue à Toulouse, c’est à la fin des années 1950 qu’elle « monte » à Paris où elle trouve un emploi de conseillère juridique dans une banque. En 1960, en pleine guerre d’Algérie, les appelés sont nombreux à traverser la Méditerranée, mais il y a aussi des insoumis et des déserteurs qui ne veulent pas de ce combat et qui font le choix politique d’aider les Algériens. Un réseau les soutient, il s’appelle « Jeune résistance ».Défendre des causes et des femmes
Cela convient à Monique Antoine. Mais elle ne fait pas que soutenir les insoumis et les déserteurs, il lui arrive aussi d’héberger des militants algériens du FLN, ce qui lui vaudra une arrestation en 1961 et un enfermement de plusieurs mois à la prison de femmes « La Petite Roquette » d’où elle ne sortira qu’après la signature des accords d’Evian, en mars 1962. C’est pendant ces mois passés en prison que Monique Antoine comprend l’importance du rôle d’un avocat, métier qui sera le sien pendant près de quarante ans. Avocate, c’est-à-dire défendre des personnes et défendre des causes, inlassablement, au long de ces années, dans un mélange d’engagement, de générosité, d’humour et de modestie.Monique Antoine ne cherchait pas les micros et les caméras, mais elle était là, et bien là. Là pour participer en 1971, avec Michel Foucault et Pierre Vidal-Naquet, à la création du Groupe d’information sur les prisons (GIP) ; là pour faire partie du collectif d’avocats qui, en 1972, défend, lors du procès de Bobigny, la jeune Marie-Claire qui avait avorté après un viol ; là pour cofonder, en 1973, notamment avec Jeannette Laot, alors membre de la direction de la CFDT, et Simone Iff, présidente du Planning familial, le Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (MLAC) et le présider jusqu’en 1975.Après le vote de la loi Veil, Monique Antoine participe à d’autres combats, tandis que son appartement de la rue Vieille-du-Temple à Paris devient un des hauts lieux du Mouvement de libération des femmes (MLF) : combat des prostituées, et surtout combat contre le viol. Autre enjeu, mais toujours la maîtrise par les femmes de leur corps, maîtrise sans laquelle, pour Monique Antoine, il n’y a ni liberté, ni autonomie, ni même subjectivité.Aux côtés de consœurs, en particulier Josyane Moutet et Colette Auger, elle se fait l’avocate de femmes violées, celles qui osent déposer une plainte, dénoncer leur violeur, se porter partie civile. Marque d’audace dans ces années où en France une femme violée est considérée souvent moins comme une victime que comme une coupable.Retournant, à la retraite, vers ces terres ariégeoises qu’elle aimait tant, Monique Antoine a été une conseillère municipale assidue de la petite commune de Montbel, se réjouissant d’avoir obtenu la création d’une « Maison du lac » qu’elle ne pourra hélas pas inaugurer. C’est dans un joli cimetière d’où l’on aperçoit les Pyrénées que Monique Antoine sera inhumée, et qu’elle retrouvera ses parents et son mari, rencontré en 1963 lors d’un voyage dans l’Algérie indépendante, le médecin Daniel Timsit, petit-fils d’un grand rabbin de Constantine et militant du FLN, membre du premier gouvernement de l’Algérie indépendante, exilé en France après le coup d’Etat militaire de 1965.Martine Storti (journaliste et écrivaine)
le Foulard
Un foulard qui suscite d’étranges cécités, par Liliane Kandel
Le Monde, mardi 8 juillet 2003 |
Vers le milieu des années soixante-dix, lorsque les mouvements féministes voulurent dénoncer le viol et demander qu'il soit jugé comme crime, ce fut, surtout à l'extrême-gauche, un véritable tollé : jusque-là soutenues pour leur combat en faveur de l'avortement (et leur défi à la loi de 1920), les féministes étaient du jour au lendemain devenues des alliées, presque des agents de la "répression" et de la justice "bourgeoise".Exhortations, réprimandes et rappels à l'ordre pleuvaient : au lieu de nous en prendre aux violeurs, eux-mêmes souvent des victimes de la société, il eût fallu nous attaquer aux racines du viol : l'injustice sociale, la "misère sexuelle", l'exploitation capitaliste, colonialiste (ou postcolonialiste). Condamner les violeurs, disait-on, n'était certainement pas une solution et c'était, souvent, la pire de toutes.Ce sont les mêmes arguments, la même véhémence, le même refus de la loi (ou de l'éventualité d'une loi) qui resurgissent depuis quelque temps dans le débat sur le port du voile à l'école. A nouveau l'on dénonce une "surenchère" répressive, une "colonisation de tous les espaces de la vie sociale par des logiques punitives " .A nouveau l'on répète que "les principaux problèmes sont socio-économiques et politiques", et l'on énumère, dans la plus classique des langues de bois syndicales, les maux multiples dont souffre l'école : "classes surchargées, manque de personnels et multiplication des statuts précaires, manque de soutien pour les élèves en échec ou en difficulté". Ce sont ceux-ci qu'il faudrait combattre et non pas ce point, de détail finalement, que serait le voile aujourd'hui, qu'était le viol autrefois.On éprouve comme un sentiment d'inquiétante familiarité à entendre ces discours, ces analyses - et ces anathèmes -, que ne semble pouvoir troubler aucun des cataclysmes et bouleversements qui ont marqué le dernier quart de siècle. L'Iran devenu République islamique voile ses femmes, parfois les lapide; le code de la famille est adopté en Algérie, le Mur de Berlin s'écroule, les tours de Manhattan sont réduites en poussière, les attentats-suicide, certains commis par des femmes, se multiplient et se banalisent : imperturbablement une partie de l'extrême-gauche dénonce, en France, "surenchères punitives", discriminations, et répressions.Et on y souscrirait sans réserve si seulement, en dix ou vingt ans, le visage même des dominations et des répressions n'avait changé de scène, d'importance, parfois de nature - et si la question du foulard n'en était aujourd'hui l'illustration exemplaire : d'un côté celui-ci est affaire d'Histoire, de politique - et de géo-politique; de l'autre le voici confiné strictement à la sphère du social, voire du syndical.Tout bien sûr doit être tenté pour éviter l'exclusion, et aider les jeunes filles voilées à mesurer les enjeux de leur décision, et ses conséquences. Mais le discours qu'elles tiennent, fût-il sincère, n'est pas seul en cause, surtout lorsqu'il permet à certains intervenant(e)s de dissimuler - pire, de se dissimuler - d'autres enjeux du débat. Lorsqu'il nous fait oublier que, pour des millions d'êtres humains aujourd'hui, le foulard est d'abord un signe de contrainte, de violence, souvent de terreur.Lorsqu'il permet d'ignorer ces milliers de jeunes filles, elles aussi dans la fleur de l'âge, assassinées en Algérie pour avoir refusé de porter le voile. Lorsqu'il nous empêche de voir qu'à travers le symbole du voile, se jouent de tout autres "discriminations ", "exclusions", et"répressions".Sur ce point les adversaires d'une loi sur le foulard sont catégoriques: "ces violences, disent-ils, sont sans doute réelles, mais elles ne concernent nullement le débat français". C'est refuser obstinément de voir que contrainte et violence se vivent quotidiennement, ici même : de plus en plus souvent, c'est pour se protéger des agressions que nombre de jeunes musulmanes dans l'Hexagone se résignent à porter le foulard. Et c'est aussi parce que les unes s'y soumettent (ou y adhèrent), que celles qui le refusent sont systématiquement harcelées, humiliées, traitées de "putes" - ou violées. La marche des "Ni putes ni soumises" fut là pour le rappeler.Nous voici largement au-delà du (déjà très problématique) "droit à la différence", slogan-fétiche des militants des dernières décennies : comme vient de le rappeler Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris, ce n'est pas - ou pas seulement - d'"intégration" qu'il est question aujourd'hui mais aussi, qu'on le veuille ou non, d'intégrisme, et de fondamentalisme islamique.Seulement voilà : c'est en vain que l'on chercherait ces termes - et ces réalités -, dans l'un quelconque des textes défendant le port du voile : faut-il croire que, pour leurs auteurs, la menace intégriste, telle le nuage de Tchernobyl, s'arrête aux frontières de l'Hexagone ?Cette étrange cécité n'est pas propre aux seuls pourfendeurs d'une loi sur le foulard; elle caractérise nombre de discours "pacifistes", lorsque ceux-ci s'obstinent à nier la réalité d'un conflit, et le danger (parfois même l'existence) d'un adversaire : souvenons-nous des manifestes et pétitions qui, après le 11 septembre 2001, n'avaient de cesse de condamner le terrorisme... des Etats-Unis.Il semble parfois qu'aujourd'hui encore, comme pour les pacifistes des années trente, "dans n'importe quelle guerre, l'ennemi numéro 1 est toujours chez nous". Bush-Sarkozy même combat ? Peut-être - mais où sont donc passés l'UOIF et Ben Laden ?La cécité frise parfois l'indécence lorsque l'un des signataires d'une pétition s'attaque au nom du "féminisme" (ou de ce qu'il considère tel), au mouvement "Ni putes ni soumises" ; lorsqu'il banalise et minimise les violences auxquelles elles sont exposées, au nom de toutes les discriminations machistes qui ont eu et ont encore cours en France.Et d'énumérer : la publicité sexiste, le "harcèlement sexuel dans le monde de la mode", la "violence conjugale dans le milieu politique", le fait que les femmes représentent seulement 24% des cadres dans les entreprises privées, 12% des députés, 4,6% des Préfets, qu'aucune femme n'ait jamais été ministre des finances.... le catalogue continue, et il est bien entendu interminable.Conclusion : "En termes de domination masculine, les halls d'immeuble ne diffèrent pas vraiment des bancs de l'Assemblée ou des fauteuils des conseils d'administration".Et voilà pourquoi votre fille devrait être voilée ! Et voilà comment le malaise des femmes cadres ou préfets sert à faire taire les femmes des cités. Et voilà comment un discours victimaire généralisé est retourné contre les femmes les plus exposées à la violence. Si le machisme et la "domination masculine" sont partout, si les femmes y sont soumises depuis la nuit des temps et sous tous les continents, alors en effet pourquoi s'intéresser aux jeunes filles brûlées dans les caves ou agressées dans les "halls d'immmeubles", plutôt qu'à la féminisation des conseils d'administration ?A l'obligation du foulard (et à ceux qui l'imposent), plutôt qu'à la rareté des femmes-PDG ? Aux systèmes de pensée, de croyance - ou de gouvernement - qui sous-tendent tel type de violence sexiste, plutôt que tel autre ?Le plaidoyer de nos nouveaux "féministes" ressemble fort à ces analyses qui, autrefois, expliquaient que "du point de vue des femmes", le IIIe Reich ne différait guère de la République de Weimar ou des pays démocratiques voisins : la dénonciation vertueuse du machisme et de la "domination masculine" permettait d'oublier, tout simplement, les différences entre totalitarismes et démocraties...Comment se résigner à de telles méprises ? Pour celles et ceux, nous étions nombreux, aux yeux de qui le féminisme était d'abord une exigence de liberté, un désir d'histoire et une passion politique, il est pour le moins ironique de le voir ainsi utilisé au bénéfice de rhétoriques aveugles au politique, à la violence des temps et aux bouleversements de l'histoire. "Mesdemoiselles, mesdemoiselles, disait joliment Brigitte Fontaine, le XIXe siècle est terminé !". Et aussi le XXe. Et même le second millénaire.Souhaitons aux jeunes filles voilées que leurs avocats et avocates improvisés finissent par en prendre conscience.Liliane Kandel est essayiste et a été responsable du Centre d'etudes et de recherches féministes de l'université Paris-VII
Monday, March 23, 2015
Jean GLAVANY
"A priori antimusulman à gauche": Jean Glavany dénonce la position de Jean-Louis Bianco
18 MARS 2015 | PAR LES INVITÉS DE MEDIAPART
Jean Glavany, député des Hautes-Pyrénées et membre du conseil national à la laïcité au PS, réagit à l'interview de Jean-Louis Bianco, président de l'Observatoire de la laïcité, sur la proposition de loi visant à interdire le port du voile dans les crèches privées, adoptée en commission des lois.
Il y a deux mois à peine, la France entière, ou presque, « était Charlie ». Soit.
Cet engagement du peuple français, descendu massivement dans les rues le 11 janvier était-il éphémère ? S’inscrit-il dans la durée ?
Pour répondre à ces questions, souvenons-nous du message des journalistes-survivants de Charlie- Hebdo , dans leur premier numéro post-attentats, à travers l’édito, de Gérard BIARD : « Une question, quand même, nous taraude : est-ce qu’on va enfin faire disparaître du vocabulaire politique et intellectuel ce sale mot de « laïcard intégriste » ? Est-ce qu’on va enfin arrêter d’inventer de savantes circonvolutions sémantiques pour qualifier pareillement les assassins et leurs victimes ? » .
C’est à l’aune de cette injonction que je souhaite répondre à l’interview surprenant du Président de l’Observatoire de la Laïcité dans ces colonnes, selon lequel il existerait un « a priori antimusulman, y compris à gauche ».
Je passe sur l’idée qu’on puisse être de gauche et antimusulman. Pourquoi pas de gauche et raciste ? Remarquez il y a bien un antisémitisme à gauche. Mais ça n’est pas ma gauche, notre gauche, la Gauche...
Mais je veux insister surtout sur la rengaine de l’islamophobie opposée à l’esprit même de la philosophie des lumières : alors qu’on vient de se battre tous ensemble pour la liberté d’expression poussée à ses limites, la caricature, voilà qu’il ne serait plus possible de critiquer les religions ?? Il faudrait jeter aux oubliettes le si précieux esprit-critique de nos grands penseurs du 18ème siècle ?
Il faudrait mettre à l’abri de l’analyse critique les religions sous prétexte que ce serait « religiophobe » et, en particulier, la religion musulmane car ça serait « islamophobe » ?
Où va-t-on ?
N’avez-vous donc pas vu que ce terme même, l’islamophobie, a été inventé par des intégristes religieux pour tenter de discréditer les critiques de leur intégrisme en cherchant à coaliser leur religion autour d’eux et de leurs dérives ?
Ne comprenez-vous pas que si vous ne triez pas « le bon grain de l’ivraie » (j’emploie volontairement une image puisée à la source chrétienne... pour sourire), c’est-à-dire en procédant vous-même à l’amalgame entre les religions et leurs intégrismes, vous impuissantez la République ?
Eh quoi, oublierait-on que le combat déjà vieux de la République contre la religion catholique – et elle seule ! – pour s’affranchir de sa domination, n’a pas entraîné pour autant la confusion dans nos têtes, un siècle après, entre le catholicisme et l’inquisition ?!
Ces amalgames abaissent le débat démocratique
Pire : ils préparent et facilitent les plus haïssables réponses. Car si toutes les religions ont généré dans l’histoire et génèrent toujours leurs propres intégrismes, un intégrisme radical menace plus la République que les autres, aujourd’hui. C’est l’intégrisme islamiste. C’est un fait que je crois incontestable. Et si nous, les républicains sincères, ne le reconnaissons pas de peur de paraître islamophobes, alors on nie les problèmes et on fait le lit du Front National qui, lui, ne nie pas les problèmes : il les exploite pour entretenir les peurs !
Quand le Président de l’Observatoire de la Laïcité affirme que « ce serait quand même inouï d’adopter une mesure inscrite dans le programme pour les départementales de Marine Le Pen, tout cela est incohérent », il s’égare car il porte un jugement moral et seulement moral sur le Front National. Et cette méthode échoue depuis des décennies, sous nos yeux.
Quand un problème se pose, il faut le dire, le poser et le traiter sérieusement. « Ne pas nommer les choses, c’est ajouter à la misère du monde » disait CAMUS. Et si nous ne traitons pas les problèmes qu’exploite, par les peurs, Madame LE PEN, alors elle les exploitera encore plus.
Reste l’affaire de la crèche Baby loup et de la proposition de loi des Radicaux de Gauche qui viendra bien en discussion en mai prochain malgré l’ire du Président de l’Observatoire et avec l’aval de l’exécutif qui change moins d’avis qu’on ne veut bien nous le dire.
J’ai critiqué la position de l’Observatoire pour des raisons de forme et de fond : nous n’avions nullement délibéré collectivement de ce communiqué maladroit, l’avis de l’Observatoire d’octobre 2013 n’employait nullement le mot d’opposition à tout projet législatif mais se plaçait dans une logique de recommandation ce qui n’est pas la même chose, et l’Observatoire n’a pas le pouvoir juridique d’émettre des avis sur les initiatives parlementaires. Tout ça fait beaucoup quand même, pour une institution à la recherche de sa crédibilité.
Reste le fond qui est bien plus important. En quoi cette proposition de loi serait-elle « dangereuse parce qu’elle va à l’encontre du principe de laïcité » ?? Vouloir étendre ce principe aux crèches privées fonctionnant sur fonds publics et nécessitant un agrément de l’Etat ce serait aller contre la laïcité ?
Je cherche à comprendre.
« Aller plus loin » ce serait « aller contre » ?? ça n’a pas de sens.
Etre un bon laïc, ce serait avaler – de travers – tous les pas en arrière, tous les reculs assénés depuis des décennies, et s’interdire toute progression, toute avancée ? Le raisonnement est pour le moins paradoxal.
Enfin vient l’argument fatal : « Au P.S., certains défendent une conception laïcarde, punitive de la laïcité ». Nous y voilà : après les « islamophobes » pour disqualifier les critiques de l’intégrisme religieux voilà les «laïcards» pour disqualifier les défenseurs d’une laïcité qui ne soit pas hémiplégique.
«Pas hémiplégique » cela veut dire marcher sur ses deux jambes : celle du RESPECT des différences, de l’antiracisme et de la lutte contre toutes les discriminations ; et celle du DEPASSEMENT de nos différences pour construire ce qui nous est commun, rendre concrètes nos valeurs, être fidèles à notre histoire et préparer l’avenir de nos enfants. Respect et dépassement : on peut aussi dire « droits et devoirs républicains ».
Cher Président de l’Observatoire,
Le mot « laïcard » n’a jamais été employé que par des adversaires de la laïcité, prenez-y garde.
Le mot « laïcard » n’a jamais été employé que par des adversaires de la laïcité, prenez-y garde.
De même que tous ceux qui ont ajouté un qualificatif à la laïcité ont toujours émargé aux rangs de ses adversaires.
Hier Sarkozy parlait de «laïcité positive » comme si la liberté de conscience pouvait être négative.
Aujourd’hui vous nous parlez de laïcité « ouverte » comme si elle pouvait être fermée, ou de laïcité « d’inclusion » comme si elle pouvait être d’exclusion !
Et pour discréditer un peu plus les laïcs, vous parlez de « laïcité punitive » comme si, après 68, il était interdit d’interdire...
Je le répète, à ajouter des mots, on dilue les idées, ou on avoue ses doutes. La laïcité ferme, tranquille et sereine, n’a pas besoin de qualificatif.
Jean GLAVANY
Wednesday, March 18, 2015
Tuesday, March 17, 2015
8 مارس 2015 پاریس
https://marchemondialedesfemmes2015.wordpress.com/8-mars/https://marchemondialedesfemmes2015.wordpress.com/8-mars/
زهره ستوده : معرفی فیلم تظاهرات زنان ایران علیه حجاب اجباری 1357 در تهران درجلسه 7 مارس کمیته ضد سنگسار پاریس به مناسبت روز جهانی زن
با
سلام به دوستان و تشکر از حضور همگی
شاید این
تصور پیش بیاید که پس ازگذشت 36 سال، دیدن این فیلم که به مناسبت های مختلف و به
مناسبت هشت مارس، بارها به نمایش گذاشته شده دیگر تکراری است. ولی انتخاب این فیلم
برای برنامه ما از سه جهت معنی دارد:
1ـ وقایع
دهه اخیرو استفاده ابزاری از دین بعنوان ایدئولوژی سیاسی و سراسری شدن آن در
خاورمیانه و افریقا که رشد آن دامنگیر اروپا نیز شده است، نطفه اش از همان 36 سال
پیش در ایران ریخته شد و ما در این فیلم می بینیم که زنان آزادیخواه ایرانی در
مقابل هجوم به آزادی در کلیت آن، آزادی انتخاب لباس و علیه حجاب اجباری چگونه عکس
العمل نشان می دهند.
2ـ
شعارهائی که در آن روز سر داده شده بود و پلاکاردهای " آزادی، استقلال وخواست
برابری با مردان در جامعه " در دست
زنان، در آن تظاهرات شش روزه، مبین این واقعیت
است که مبارزات بی امان زنان علیه حجاب اسلامی و برای کسب آزادی و
برابری همچنان مساله روز است و دولت ایدئولوژیک و حکومت اسلامی مانع اصلی در سر
راه این مطالبات بر حق زنان است.
3ـ و در
پایان به این مناسبت، که سخنران برنامه
ما،رفیق شهین نوائی است. یکی از فعالین برگزاری این تظاهرات بوده ودر این مدت شش
روز در تمام لحظات حضور داشته ونقش مهمی درسازمان دهی زنان داشته است.
حال از
شما دعوت می کنم که با هم به تماشای فیلم بنشینیم.
Friday, March 13, 2015
Thursday, March 12, 2015
Wednesday, March 04, 2015
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