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mouvement des femmes Iraniennes

mouvement des femmes Iraniennes

Monday, November 30, 2009

Laissez les femmes en paix

¡Dejen a las mujeres en paz! Lasst die Frauen in Ruhe! Laissez les femmes en paix ! Lasciate in pace le donne! Deixem as mulheres em paz!
MANIFIESTO DE TLAXCALA

Atenea Acevedo
8/3/2009
Les informations sur le retour (ou la recrudescence) de la pratique de l’alimentation forcée de fillettes rurales à partir de 5 ou 6 ans pour les faire engraisser en Mauritanie, après le coup d’État d’août dernier qui a remis au pouvoir une junte militaire, éveillent, pour le moins, un sentiment d’alarme et d’urgence internationale. Elles exigent aussi une réflexion sur le grand thème, toujours actuel, des droits des femmes en tant qu’êtres humains : la propriété de leur corps.

La lutte de libération des femmes s’est organisée principalement à partir de la distinction entre espace public et espace privé. La participation des femmes aux espaces publics est peut-être l’aspect le plus évident des succès du mouvement féministe, bien que l’on tende à ignorer (souvent délibérément) la complexe histoire qui, sur le long terme, a vu augmenter sensiblement le nombre de femmes salariées, en majorité encore dans des emplois précaires et qelques-unes dans des postes de pouvoir et de prise de décision.

Dans les livres d’histoire que nous utilisions au collage, pleins d’images de héros à cheval et en uniforme qui portaient la guerre à travers la planète, Marie Gouze (Olympe de Gouges) et sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne étaient absentes. Dans les salles de classe personne ne nous a parlé des suffragettes ni de la main d’oeuvre féminine qui ne portait pas atteinte à la famille et aux bonnes mœurs, pourvu qu’elle alimentât la machine de guerre en périodes de crise. Mais au-delà de l’iconographie nationaliste qui dépeint la patrie comme une mère frondeuse et courageuse, et des trois ou Quatre figures habituelles, l’histoire officielle laisse les femmes dans l’anonymat et dans l’oubli. La prise de l’espace public par les femmes appartient à l’histoire marginale, dont ne s’occupent que celles qui s’intéressent à l’étude du féminisme. Mais nous en sommes là, certaines avec une consciente de genre et d’autres rétives à toute idéologie, à travailler pour un salaire, à développer des idées, à occuper des ateliers, des tribunes et des bureaux. Néanmoins, l’espace public n’est pas un thème que la réflexion féministe, démocratique et égalitaire a épuisé. La pauvreté, l’exploitation du travail, le harcèlement affectent aujourd’hui en majorité les femmes. Le travail domestique non rémunéré continue à être un pilier du capitalisme en tant que reproducteur de main d’oeuvre et qu’infrastructure de base gratuite indispensable au fonctionnement social.

Il y a sans aucun doute des aspects qui restent non résolus en ce qui concerne la participation des femmes à la vie publique. Cependant, le quid de la question féminine se trouve Dans l’espace privé, concrètement Dans le corps. Bien qu’il ait gagné un vaste terrain Dans le domaine des droits sexuels et reproductifs grâce au moteur de la lutte féministe, le corps des femmes reste aux mains de l’État, du temple, de l’initiative privée, de son couple sentimental et des moeurs. Le cas des fillettes rurales mauritaniennes, gavées de force pour pouvoir trouver un mari et être un digne symbole d’opulence, n’est pas très différent d’autres rites et croyances peut-être moins brutaux, mais qui suivent ou perpétuent des principes analogues.

On ne peut s’empêcher, quand on pense à ces fillettes, d’évoquer les anorexiques et les boulimiques qui vivent à l’intérieur et à l’extérieur du grand écran, de même que l’on ne peut penser aux pieds bandés des Chinoises d’autrefois sans éviter de les rapprocher des oignons des mannequins et des filles occidentales qui utilisent des talons hauts dès la puberté. On ne peut penser aux mutilations génitales sans réfléchir à l’absence totale du clítoris dans nos livres d’anatomie, dans nos conversations avec nos mères, ou, pire, encore, avec nos partenaires sexuels. En effet, la barbarie qui caractérise la violation des droits humains dans d’autres cultures doit motiver nos indignations et nos dénonciations mais elle doit aussi être une occasion de jeter sur los propres cultures un regard autocritique.

Sous toutes les latitudes, nous grandissons, nous autres femmes, avec la conviction qu’il est indispensable de modifier notre corps pour le rendre appétissant, pour plaire à l’autre. Il y a toujours quelque chose en trop (dans ma culture : le duvet, la graisse, les rides, la cellulite) et quelque chose en moins (dans ma culture : une poitrine généreuse et ferme, des parfums délicats, du maquillage, des vêtements à la mode). Et le message sous-jacent ne change pas non plus avec la géographie : personne ne t’aimera comme tu es, personne ne voudra se marier avec toi. Dans ce discours, un discours qui malheureusement est en train de devenir universel, l’amour et le bien-être, sous le déguisement trompeur de la vie en couple, restent conditionnés par l’image.

Toujours plus d’hommes tombent dans ce piège, mais nous autres femmes avons des siècles d’expérience Dans ce domaine et nous connaissons sur le bout des doigts la double morale qui fait de notre anatomie le meilleur cadeau et le pire châtiment. Le corps et son image sont le sauf-conduit ou la condamnation aux diverses étapes de la vie : être mince ou obèse, pudique ou coquette, réservée ou dissolue, discrète ou délurée. Le corps et sa biologie nous marquent aux yeux de la société à travers le tamis de la sexualité : notre état d’esprit, notre tempérament, notre caractère, sont censés s’expliquer par la pure physiologie et n’échappent jamais aux commentaires narquois. Depuis la jeune femme marginalisée qui échoue dans la maquila mexicaine ou dans l’atelier philippin et doit se soumettre mois après mois à un test de grossesse dans l’entreprise sous la menace de perdre son travail si elle s’y refuse ou si elle s’avère être enceinte, jusqu’à la ministre espagnole ou la présidente argentine jugées avant tout sur leur tenue ou sur la manière dont elles s’acquittent de leur rôle d’épouses ou de mères, le critère pour qualifier toute femme, passe d’une manière ou d’une autre par le corps. Par une double perversion, on nous fait croire que nous sommes un corps sans nous enseigner à nos l’approprier, à l’habiter et à le vivre en liberté. Liberté de choisir quand, comment et avec qui l’habiller, en jouir, le dénuder, le partager et l’aimer comme véhicule de nos déplacements et de notre communications avec le monde.

La gauche non plus n’a pas tout à fait compris que nous ne sommes une propriété collective. Combien de révolutions ne réclament-elles pas la récupération et l’usufruit de leurs terres, de leurs ressources et de leurs femmes ? Combien de camarades appellent-ils leurs compagnes ma femme ? Les mots ne sont pas innocents : ils reflètent des cosmovisions, des croyances, des présupposés. L’argument apparemment le plus solide pour affirmer que le féminisme est dépassé se fonde sur la participation des femmes à la vie publique, mais le chemin est long et les idées gardent toute leur pertinence. La rage du féminisme des années 1970 nous manque : ces femmes que la majorité considère toujours avec malveillance comme des folles parce que l’unique image médiatique qu’on en a retenu était celle des soutiens-gorges qu’elles brûlaient, sans reconnaître que tout mouvement social a besoin d’une impulsion radicale pour mettre sur la table ce qui est urgent et important. Nous avons aujourd’hui besoin de celles qui posèrent l’aliénation de leur propre corps comme la racine du contrôle patriarcal et donc, sa conquête comme la voie d’une authentique libération.

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala
http://www.tlaxcala.es/detail_artistes.asp?lg=es&reference=299

Les femmes, la crise financière et économique –

01.11.09
Les femmes, la crise financière et économique –
L'urgence d'une perspective de genre
par Cécile Gréboval

Le Lobby européen des femmes (LEF), la plus grande coalition d'organisations de femmes dans l'Union européenne (UE), demande aux responsables politiques à tous les niveaux de reconnaître que cette récession est un moment de transformation historique, une opportunité pour réaffirmer qu’une autre vision du monde est possible. Dans cette transformation, les valeurs fondamentales de l'Union européenne y compris l'égalité entre les femmes et les hommes doivent occuper une place centrale.

La crise financière et économique est sexuée dans ses caractéristiques et dans ses effets. La crise initiale et les plans de relance qui ont suivi tant au niveau européen, qu’au niveau national et international n’ont pas réussi à reconnaître, à comprendre, à analyser et à remédier à l'impact sexospécifique de la crise. Continuer à occulter cet impact tout en déniant aux femmes la possibilité de participer aux solutions de sortie de crise aura des effets négatifs sur les conditions de vie des femmes, des hommes, des filles et des garçons ainsi que sur notre cadre de vie commun.

La crise mondiale se répercute également sur les femmes dans d'autres régions du monde, avec des conséquences sur les économies qui sont dépendantes du travail et des revenus des femmes, y compris de l’envoi de fonds. L'égalité entre les femmes et les hommes est un objectif de l'Union européenne fortement inscrit dans les traités. Pour l’ensemble des milliers de femmes dans les 30 pays européens représentées au sein du LEF, il est essentiel que les responsables politiques prennent aujourd’hui acte de ces réalités en vue de l’élaboration de politiques adaptées qui associent les femmes dans les réponses apportées tant dans les plans de relance que dans les phases de transition qui s’ensuivent.
Recommandations
À la lumière des considérations qui précèdent, le Lobby européen des femmes demande:
 Une analyse systématiquement par les institutions de l’Union européenne et les gouvernements de l'impact de la crise sur les femmes et les hommes et la mise en œuvre de réponses qui tiennent compte de cette analyse et qui prenne en compte les identités multiples des femmes tout au long de leur cycle de vie.
 L’application progressive mais systématique de la budgétisation selon le genre en tant que méthodologie pour l’élaboration du budget de l’Union européenne et des budgets publics nationaux à tous les niveaux.
 L’adoption par les Etats membres de mesures contraignantes pour la parité dans les organes décisionnels du secteur économique et financier et dans les conseils d’administration des entreprises.
Afin d’éviter le développement d’un système social à deux vitesse et une plus grande paupérisation des femmes, le LEF recommande également :
 L’élimination par les Etats membres des dispositions obsolètes fondées sur le modèle de l’homme chef de ménage dans les textes régissant les droits relatifs à l’emploi et à protection sociale et en particulier les régimes de retraite.
 L'individualisation par les Etats membres des droits en matière de sécurité sociale et de fiscalité, pour rompre la dépendance des femmes envers leur partenaire et / ou l'Etat.
 Des investissements accrus par les Etats membres et par le biais des fonds structurels européens dans l'infrastructure sociale, en particulier dans l'éducation, la santé, la prise en charge des enfants et des personnes dépendantes, qui aurait un double effet : d’une part, créer des emplois dans le secteur public qui comporte un nombre élevé de femmes et, d'autre part, un allègement de la charge des soins aux personnes qui pèse de façon disproportionnée sur les femmes.
 L’adoption par l’Union européenne et les Etats membres de mesures de congés maternité, paternité et parentaux rémunérés et allongés, visant à une répartition plus égalitaire des responsabilités familiales et du travail domestique entre les femmes et les hommes et à une plus grande égalité sur le marché du travail.

La crise économique actuelle est différente des récessions précédentes. Les femmes sont largement étrangères à son origine mais elles sont menacées de façon différente que les hommes d’en subir de manière disproportionnée les effets qui remettent en cause le modèle social européen. L'égalité entre les femmes et les hommes n’est pas un luxe, réservé uniquement aux périodes de croissance économique. Elle est une obligation juridique et morale pour tous les Etats membres. Il est primordial maintenant plus que jamais d’investir et de progresser vers l'égalité entre les femmes et les hommes afin d'éviter un recul dans les gains que les femmes et la société dans son ensemble ont fait au cours des décennies précédentes.


Le Lobby européen des femmes (LEF) est la plus large alliance d’organisations non gouvernementales de femmes dans l’Union européenne, avec plus de 2500 organisations membres dans 30 pays. Notre travail consiste à influencer la politique européenne, en œuvrant ensemble à la réalisation de l’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les domaines de la vie publique et privée ainsi que dans toutes les politiques européennes.
EWL‐ LEF, 18 rue Hydraulique, B‐1210 Bruxelles Tel. +32 2 217 90 20 – Fax: +32 2 219 84 51 ‐ e‐mail: ewl@womenlobby.org
Website: http://www.womenlobby.org

Compte-rendu de Pékin + 15

Compte-rendu de Pékin + 15
Région Europe
Françoise Morvan - Michèle Vianès
1- Rappel de la plate-forme d’action de Pékin
La « région Europe » pour l’Onu est une zone historique, politique et non géographique : 56 Etats membres : pays Européens auxquels sont ajoutés les Etats Unis, le Canada, Israël et les républiques d’Asie centrale.
Zone extrêmement disparate, aussi bien du point de vue des droits humains, sociaux, démographiques, économiques et financiers
Plate-forme d’action de Pékin, comme la plupart des textes internationaux adoptés entre la fin de la 2° guerre mondiale et le début des années 90, ne pourraient plus être adoptées aujourd’hui.
Sous prétexte de relativisme culturel, l’entrée en force des lobbys religieux pour revenir sur les droits universels fondamentaux, à commencer par ceux des femmes, se manifeste à tous les niveaux de décisions.
Lors de l’adoption de la PFA de Pékin, les ONG étaient clairement affichées comme des interlocuteurs formels des Etats. Il était demandé à tous les pays signataires de répondre tous les 5 ans à un questionnaire sur l’état de l’avancement des objectifs définis par la PFA et de demander également leur avis aux ONG. Pour Pékin + 15, lors de la Commission du statut des femmes de 2008, il a été également demandé aux pays et aux ONG de mettre en lumière les bonnes pratiques, les progrès accomplis et les obstacles rencontrés dans la promotion de l’égalité entre les sexes dans la région de la commission économique pour l’Europe (CEE, ECE).
La PFA de Pékin a identifié 12 domaines prioritaires d’action :
• A.La persistance de la pauvreté
• B. Éducation et formation des femmes
• C. Les femmes et la santé
• D. La violence à l’égard des femmes
• E. Les femmes et les conflits armés
• F. Les femmes et l’économie
• G. Les femmes et la prise de décision
• H. Mécanismes institutionnels chargés de favoriser la promotion de la femme
• I. les droits fondamentaux des femmes
• J Les femmes et les médias
• K Les femmes et l’environnement
• L La petite fille

Les mêmes réunions régionales auront lieu en Asie, Afrique, Océanie et nous nous retrouverons toutes et tous à New York les 27 et 28 février 2010 pour Pékin+ 15 qui sera suivi de la 54 ° CSW du 1 au 13 mars
2- Réunion des ONG
Lors de la réunion de préparation le 21 octobre, il a été décidé que la CLEF pour jouer son rôle de coordination francophone réunirait les associations francophones à la pause déjeuner.
Lors de ces rencontres, finalement très attendues par nos amies francophones, les échanges ont été riches sur ce qui se passait et se disait dans les caucus et en plénière.
Le 1° jour, notre déclaration écrite a été distribuée à chacune et discutée. Nous avons ainsi pu mettre en lumière rapidement les droits fondamentaux des femmes sur lesquels nous ne voulions aucun recul ni compromis de la part des Etats membres.
Le message est immédiatement passé, compte tenu du besoin ressentie par toutes de réaffirmer les fondamentaux.
3 séances plénières et des ateliers thématiques ont eu lieu pendant les deux jours.
Une séance a été réservée le 2° jour à la réunion des ONG de l’Union européenne animée par le LEF. Les débats y ont été particulièrement fournis et intéressants dans leur contenu. Le LEF fait autorité auprès de toutes les ONG européennes. Après amendement, la déclaration proposée par le LEF a été adoptée pour être lue devant les Etats.

3- Réunion régionale d’examen
Présidence française
3.1 Examen des progrès accomplis dans la région
Pays par pays 4 mn
Au-delà de la disparité des situations pour les femmes, les réponses données au questionnaire par les Etats membres de la zone Europe convergent sur certains points fondamentaux.
La plupart des pays ont décidé d’agir en priorité dans trois grands domaines : les violences faites aux femmes, en particuliers les actes de violence familiale et la lutte contre la traite ; la place des femmes dans l’économie, notamment les moyens de réconcilier vie professionnelle et vie familiale et de combattre la pauvreté des femmes ; enfin, le développement des dispositifs mis en place dans les pays pour promouvoir l’égalité des sexes et l’émancipation des femmes.
Les progrès de la condition de la femme ont été plus inégaux et plus lents au niveau de la prise de décisions, dans les médias et dans les secteurs sociaux (santé et éducation ). Quant aux activités et politiques de prise en compte des spécificités sexuelles dans le domaine de l’environnement, elles n’ont guère progressé.
Au-delà des deux séances sur l’examen des progrès accomplis dans la région Europe, trois tables rondes ont eu lieu permettant des échanges Etats/ONG
Les thèmes abordés ont été les suivants :
Politiques économiques soucieuse de l’égalité entre les sexes dans le contexte de la crise économique et financière
Egalité entre les sexes et secteur des entreprises
Nouveaux partenariats, réseaux et alliances dans l’optique de l’égalité entre les sexes
Tous les pays ont pris des mesures pour 1 représentation plus égalitaire des sexes au niveau électoral (quota) et de la prise de décision ainsi que des mesures contre les violences envers les femmes dans le cadre de la campagne « Unite to end violence against women », lancée lors de la CSW de 2008.
La phrase dite par tous les représentants des Etats : parité et autonomisation, gender equality and empowerment of women
Le fossé entre les mesures et leur réalisation persiste. Avancée à petits pas dans tous les domaines quota pour atteindre les 30% , seuil critique favorable et nécessité de lois contraignantes
Alerte : USA nécessités de nouveaux alliés : les hommes et les leaders religieux (répétés 3 fois !), Turquie : former les responsables religieux à l’égalité F/H
Quant à Malte, égale à elle-même : contre l’avortement et pour le droit à la vie !
Pays phares : Norvège et Suisse (voir fin du compte-rendu)
L’Ambassadeur de France a rappelé en conclusion que les droits des femmes ne pouvaient être bafoués au nom des traditions ou religions.
Problèmes dans les Républiques d’Asie qui vivent du produit des travailleurs émigrés
ONG : très bonnes recommandations du LEF, qui a bien pris en compte les recommandations de la Clef, en particulier contre le système prostitutionnel et pas de régression des droits des femmes sous prétextes religieux.
3.2 Politiques économiques soucieuses de l’égalité entre les sexes dans le contexte de la crise économique et financière
2 ateliers, Cécile Gréboval du LEF est intervenu dans le second atelier ; Vous trouverez son intervention en pièce jointe.
Hommes plus touchés par le chômage (emplois industriels)
Femmes : Chômage, emploi vulnérable (secteur informel), diminution des aides
Sortie intelligente de la crise : emploi des femmes permettant des rentrées fiscales et des créations d’emplois dans les services à la personne,
3.3 Egalité entre les sexes et secteurs des entreprises
Norvège : système de quotas pour imposer 40% de femmes dans les Conseils d’administration des entreprises norvégiennes.
Pays Bas : seulement incitatif, ce n’est pas efficace,
Suisse : Pour pouvoir répondre aux appels d’offre fédéraux, les entreprises doivent être reconnues comme « paritaires », ce qui se vérifie grâce à un logiciel simple et gratuit, c’est imité par l’Allemagne et le Luxembourg. Cela pourrait aisément se faire en France. Pour répondre aux commissions d’appel d’offre des collectivités, des certifications sont nécessaires. Par ailleurs quand on sait le coût pour obtenir le label égalité, on comprend qu’il n’y a que les très grosses entreprises qui peuvent l’envisager.
En fonction des débats et des interventions des Etats, nous avons rédigé une déclaration écrite pour la CSW et nous préparons nos interventions pour la réunion mondiale fin février à New York.

Tuesday, November 24, 2009

la Journée mondiale lutte contre les violences faites aux femmes

Déclaration à l’occasion de la Journée mondiale lutte contre les violences faites aux femmes :

Lutter oui, mais prévenir aussi



Dés sa création, Le Planning Familial a été confronté aux violences contre les femmes. Beaucoup de celles qui venaient parler contraception, avortement, sexualité, étaient victimes de violences sexistes et sexuelles. Depuis Le Planning a développé des actions d’écoute et d’accompagnement et des partenariats avec les structures dans la prise en charge des victimes. La parole libérée permet de sortir les violences de la sphère privée et d’en faire une question sociale et politique.

Dans son approche des violences, Le Planning Familial considère qu’il faut aller au-delà de la dimension individuelle d’un homme auteur de violence et responsable de ses actes et d’une femme victime. Il y a en effet une responsabilité collective de nos sociétés qui restent fondées sur des relations inégalitaires entre les sexes, sur la domination du masculin sur le féminin. Cette domination d’un sexe sur l’autre n’est pas « naturelle », elle est construite socialement et a des conséquences sur les comportements individuels, sur les rapports sociaux et politiques.

Le Masculin et le Féminin sont définis par des stéréotypes qui enferment les hommes et les femmes dans des rôles normés. Ainsi nos sociétés valorisent les comportements à risques et la violence comme des valeurs fondatrices du Masculin : se battre, boire de l’alcool, conduire vite, être compétitif et agressif notamment dans le travail, le sport, la drague

La lutte contre les violences faites aux femmes implique de remettre en question ces stéréotypes et ces rapports de domination tant au niveau individuel que collectif car ils engendrent et légitiment ces violences. Elle exige aussi un travail avec les auteurs comme partie intégrante de la lutte contre les violences.

Protéger les victimes et punir les auteurs de violences, doit aller de pair avec un questionnement sur ces représentations et assignations du Masculin et du Féminin et sur les réactions violentes que celles-ci peuvent générer : homophobie, contrôle du corps, de la sexualité et de la vie des femmes et des filles, les assignations à la « virilité » pour les garçons et les hommes…

La prévention des violences passe par une intégration systématique dans les actions d’éducation à la sexualité en direction des jeunes d’une réflexion sur la place des hommes et des femmes dans nos sociétés, questionner avec eux les rôles masculins et féminins et les situations de discriminations vécues par les filles et les femmes dans la vie familiale, professionnelle et politique. Des expériences menées notamment en écoles primaires s’appuient sur un apprentissage à dire ses émotions, à écouter l’autre, parce que la violence est souvent le moyen de ceux « qui n’ont pas les mots »…

Pratiquée par des intervenants attentifs à travailler en partant des préoccupations des enfants, formés à conduire un groupe à se forger ses propres opinions, cette approche permet de prévenir les violences en permettant à chacun d’améliorer l’image de soi et ses compétences pour conduire sa vie.

Ce n’est qu’en adoptant le triptyque prévention, protection des victimes et punition des auteurs que notre société peut lutter efficacement contre les violences faites aux femmes tout en se ré-interrogeant sur la place qu’elle assigne à chacun des genres. Encore faut-il une réelle volonté politique…



Contacts :

Carine Favier, Présidente / 06 88 52 09 10

Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale / 01 48 07 81 00 / 06 70 19 83 48

Tuesday, November 10, 2009

Les religions n’aiment pas les droits des femmes

TRIBUNE LIBRE - Article paru - le 14 mars 2009
L’HUMANITÉ DES DÉBATS
Les religions n’aiment pas les droits des femmes
PAR GENEVIÈVE FRAISSE , PHILOSOPHE (*).
Comment le Vatican peut-il condamner l’IVG d’une fillette violée ?
Le Vatican a du mal avec l’Holocauste : du mal parce qu’il n’a pas brillé, au XXe siècle, pour le dénoncer ; du
mal parce qu’il est capable de soupeser avec légèreté, au XXIe siècle, le négationnisme d’un de ses prélats. Or
depuis longtemps, nous le savons, les militants anti-avortement dénoncent l’IVG comme un acte similaire à
l’Holocauste. Nous sommes des « survivants », clament les pro-vie, car nous avons survécu à la contraception et
à l’avortement, meurtres de masse. Le Vatican, en 2009, aggrave encore les choses : la négation de
l’Holocauste y semble mieux admise que l’avortement d’une gamine. Oui, face à l’histoire brésilienne
d’excommunications en série pour l’avortement de cette fillette, violée, enceinte de jumeaux à neuf ans, la
question principale vise l’Église, dans sa splendeur vaticane, et par voie de conséquence ceux qu’elle entraîne
avec elle, les catholiques… On les dit malheureux, furieux contre leur hiérarchie… Répétons-le : le lien entre
les deux affaires n’est pas anecdotique, ou simple coïncidence : l’extermination des juifs serait moins grave
que la destruction de cellules vivantes sans visage.
Ensuite, en ce XXIe siècle où les religions sont à l’honneur, réfléchissons à ce qu’elles font aux femmes. Ma
question est simple : quelle religion pense sérieusement le droit des femmes ? Il y a celles qui refusent
l’avortement, l’habeas corpus des femmes, maîtrise de la reproduction, et il y a celles, parfois les mêmes, qui
refusent la prêtrise aux femmes, c’est-à-dire la parité, dont je rappelle la signification : le partage du pouvoir
de décider et d’agir pour le bien commun. Du côté de la liberté individuelle, de la propriété du corps, et du
côté du collectif (comment imaginer et gouverner le monde), les religions préfèrent penser «pour» les femmes
plutôt que de les laisser penser «par» elles-mêmes…
Allons-y sans détour : aucune religion ne pense l’égalité des sexes, aucun des trois monothéismes
notamment. Chrétiens, juifs, musulmans louvoient tous à leur façon pour éviter cette question brutale :
l’égalité, doublée de la liberté, pour tous et toutes. On me répond toujours que tout est dans la nécessaire et
délicieuse « complémentarité » des sexes ; manière de formuler, avec bonne conscience, toutes sortes de
disparités.
Venons-en, enfin, à l’actualité politique : je n’écris pas ces lignes pour pester contre les religions en général, et
leur traitement des femmes en particulier. J’écris pour expliquer que lorsque les féministes s’insurgent contre
telle ou telle obligation liée à la religion musulmane, port du foulard ou polygamie, elles savent que la religion
chrétienne, aujourd’hui l’Église catholique, peut être tout autant discriminante. Elles connaissent évidemment
le soupçon, non négligeable, de bien-pensance colonialiste. Mais elles se savent dans le même bateau,
embarcation si fragile du droit des femmes… Voyez d’ailleurs le peu de considération, pour ne pas dire le
mépris, accordée par notre gouvernement au Planning familial.
Elles se mettent donc dans le même bateau car l’histoire leur enseigne la vigilance. Le droit des femmes ne s
’exporte pas ? Mais il ne se fractionne pas non plus. Et partout, dans le monde, on peut s’en emparer. Ce n’est
pas l’Occident et son universalisme qui nous intéressent, ce sont les principes d’égalité et de liberté.
(*) Derniers livres parus en 2008 : Le privilège de Simone de Beauvoir, Actes Sud et L’Europe des idées, France
Culture/L’Harmattan.

Monday, October 12, 2009

Elle a 29 ans et porte le voile. Elle ne fait plus la bise aux garçons et ne sort jamais sans avoir couvert ses cheveux. Chaque semaine elle se rend à la mosquée de Gennevilliers, vêtue d’un long voile. Elle y prie et s’y recueille de longues heures, puis rentre chez elle accompagnée de son mari Aziz, qu’elle a épousé il y a un mois.

Banal, n’est-ce pas ? Cela ressemble à la vie de tant de jeunes femmes musulmanes… Sauf qu’il ne s’agit pas de n’importe quelle jeune femme, mais de Diam’s, la rappeuse rebelle de la « génération nan nan ». Diam’s, qui s’était fait le porte-parole de la cause des filles de banlieue. On pouvait la voir, la chanteuse qui demandait qu’on la laisse « kiffer la vibe avec son mec », cette semaine en photo dans Paris Match, vêtue d’une abaya et d’un voile.

Rentrée dans le rang ? Même pas. Car Diam’s, contrairement à beaucoup d’autres jeunes femmes, n’a pas cédé à quelque pression familiale que ce soit pour la simple raison que ses parents ne sont pas musulmans. Pas même d’origine maghrébine : son père est chypriote.

Diam’s s’est tout simplement convertie à un Islam auquel rien, ni sa culture, ni son « identité » comme on dit aujourd’hui, ne la reliait. « Mélanie (c’est son prénom) a très mal vécu cet immense succès et tout ce qui va avec : un train de vie délirant, de l’argent en excès. Elle a tout envoyé valser », nous explique Paris-Match. « La religion l’a très probablement aidée à surmonter ses craintes et ses doutes ». Cependant rien ne dit que se convertir à l’Islam induise forcément de porter le voile et de refuser de faire la bise aux garçons. D'où un malaise qui explique sans doute que le reportage photo publié par Paris-Match ait été refusé par la plupart de titres de la presse people auxquels il avait été proposé.

Car enfin, si même le porte-étendard des filles de banlieue s’y met, ce n’est plus que la situation est grave: c’est qu’elle est désespérée.

Lu sur : http://www.marianne2.fr/Diam-s-difficile-de-cacher-ce-voile_a182393.html

C'est quoi l'amour? Diam’s a porté le voile depuis le mois de mars

C’est assez terrible….

Mais pas irréversible. Dans peu de temps, lorsque le mec qui aura suffisamment pesé, elle va divorcer et va se demander dans quel lavage de cerveau elle est rentrée.

Mais les médias ne seront plus là pour en parler…



De toute façon, on est toutes passées par la « maladie d’amour » qui fait qu’on obéit au mec et que « par amour » on veuille lui ressembler.

Il faudrait reprendre avec plus de vigueur la critique de « l’amour »…. Comme cela se pratiquait dans les années 70.

Que « l’amour » ça n’existe pas en soi, mais est l’expression aussi des rapport de domination.

Ca fait des années que je le dis, qu’il faut en parler publiquement des rapports amoureux et pas seulement quand il y a violence avérée.

Mais aussi quand il y a dépendance psychologique, solitude qui nous fait nous agripper au premier venu qui enfin, après des années de sècheresse affective, nous dit « je t’aime ».

Il faut parler des relations consommation, du « je te prends et je te jette » qui est la norme des relations affectives parmi les 15-40 ans.

Du chantage à l’abandon qui est aussi une violence psychologique dans un monde capitaliste si dur.

Alors, on comprendra peut être l’état dans lequel était cette jeune femme quand elle est rentrée dans ce mariage … religieux.



Monika

Saturday, September 05, 2009

Comité des Femmes Contre la Lapidation. Paris



Nous exigeons la libération immédiate de tous les prisonniers
politiques et prisonniers d’opinions et l’abolition de la peine de
mort et la torture en IRAN.
Nous exigeons la séparation de l’Etat et la religion en IRAN.
Nous affirmons notre engagement à ouvrer en un réseau
international de femmes pour la liberté, l’égalité, la justice, la paix,
les droits des femmes et pour un monde libéré de toute violence.
Nous luttons pour l’élimination de toutes les formes de
discrimination à l’égard des femmes.
Nous luttons pour un monde où différence ne signifie pas inégalité,
oppressions ou exclusion.
Nous demandons « Le jugement des responsables et des
commanditaires des crimes contre les peuples d’Iran commis au
cours des 30 dernières années »
Nous engageons à promouvoir l’instauration d’un langage de vérité
et d’espoir reflétant nos droits à la justice, la santé e la sécurité et
fondant les valeurs d’un monde d’égalité et de solidarité.
5 septembre 2009
Comité des Femmes Contre la Lapidation. Paris

Comité des Femmes Contre la Lapidation. Paris


Nous exigeons la libération immédiate de tous les prisonniers
politiques et prisonniers d’opinions et l’abolition de la peine de
mort et la torture en IRAN.
Nous exigeons la séparation de l’Etat et la religion en IRAN.
Nous affirmons notre engagement à ouvrer en un réseau
international de femmes pour la liberté, l’égalité, la justice, la paix,
les droits des femmes et pour un monde libéré de toute violence.
Nous luttons pour l’élimination de toutes les formes de
discrimination à l’égard des femmes.
Nous luttons pour un monde où différence ne signifie pas inégalité,
oppressions ou exclusion.
Nous demandons « Le jugement des responsables et des
commanditaires des crimes contre les peuples d’Iran commis au
cours des 30 dernières années »
Nous engageons à promouvoir l’instauration d’un langage de vérité
et d’espoir reflétant nos droits à la justice, la santé e la sécurité et
fondant les valeurs d’un monde d’égalité et de solidarité.
5 septembre 2009
Comité des Femmes Contre la Lapidation. Paris

Tuesday, September 23, 2008

Commission contre les extrémismes religieux

Commission contre les extrémismes religieux
Avance et régression des droits des femmes à l’ONU face à la montée des extrémismes
Michèle Vianès: 16 septembre 2008

Vous avez reçu Malka qui vous a relaté les attaques contre les droits humains en général et les droits des femmes en particulier à l’ONU.

Je voudrai pour ma part vous rappeler les fondamentaux indispensables, pour pouvoir réagir face aux tentatives de régression et analyser les politiques selon ces principes. Qu’a-t-on oublié pour qu’aujourd’hui de telles régressions soient possibles ?

Lois et règles universelles
Pour vivre ensemble dans le respect mutuel des différences, il est nécessaire de respecter un ensemble de règles de vie communes. En société, aussi bien en public qu’en privé, entre personnes vivant dans un même pays, entre les pays.

L’article 1 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen affirmait: « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. »

Pour Condorcet : « Ou tous les individus ont les mêmes droits ou aucun individu de l’espèce humaine n’a de véritables droits. Celui qui vote contre les droits d’un autre quels que soient sa religion, sa couleur ou son sexe a dès lors abjuré les siens »

Les fondateurs de l’ONU soutenaient cette universalité des droits, tel René Cassin : « C’est l’homme tout entier dont les facultés et les prérogatives indispensables au développement de sa personnalité physique intellectuelle et morale doivent être reconnues et protégées. Tous les hommes de tous les Etats et territoires habités sur la terre. »

Déclaration Universelle des droits humains (10 décembre 1948, signée par les 58 Etats membres)

Préambule « Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde, l'Assemblée générale proclame la présente Déclaration universelle des droits de l'homme comme l'idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l'esprit, s'efforcent, par l'enseignement et l'éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et d'en assurer, par des mesures progressives d'ordre national et international, la reconnaissance et l'application universelles et effectives, tant parmi les populations des Etats Membres eux-mêmes que parmi celles des territoires placés sous leur juridiction. »

Article 1 « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »
Un rappel de la trilogie républicaine. Les trois principes sont interdépendants. La liberté sans l’égalité aboutit à la loi du plus fort. Réciproquement l’égalité absolue est la négation de la liberté. Le couple liberté/égalité a besoin pour atteindre son équilibre de la fraternité, devoir social républicain de chacun envers l’autre. La fraternité empêche la liberté d’engendrer les privilèges et l’égalité d’engendrer l’oppression.
Depuis 191 Etats, l’ont ratifié mais en imposant des réserves, « mascarades de réserves » selon la Marocaine Fatima Mernissi, en fonction de coutumes et traditions.

En particulier le principe selon lequel les dispositions ratifiées du droit international ont une primauté sur les législations internes ne figure pas dans les législations nationales. Des pays ont des droits nationaux qui s’opposent aux principes d’égalité des droits et de non-discrimination des Conventions onusiennes. Ce qui fait de la ratification, un simple hommage du vice à la vertu. De même pour la convention Cedaw (Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination envers les femmes).

Dans l’inconscient collectif, les stéréotypes restent prégnants, en particulier la légitimation du pouvoir masculin sur les femmes, avec la violence comme instrument. On admet sous prétexte d’un relativisme culturel ou religieux que des femmes soient privées d’un certain nombre de droits fondamentaux, disposer librement d’elles-mêmes, de leurs corps, de leurs actes et de leurs esprits.

En 2002, 169 pays sur les 191 membres de l’ONU l’ont signé et ratifié. Trois Etats l’ont signé, mais sans la ratifier, dont les Etats- Unis et l’Afghanistan. Parmi ceux qui n’ont ni signé, ni ratifié l’Iran, le Soudan, la Syrie…

L’important pour un certain nombre de pays, c’est d’être présents afin d’empêcher tout accord. Des alliances de pays dans lesquelles les pressions fondamentalistes religieuses entraînent des restrictions du statut légal des femmes, les Etats Islamistes, le Vatican ou la Pologne s’opposent à toute reconnaissance de l’égalité hommes/femmes. Pour preuve, la 48° session de la commission qui travaillait sur le statut des femmes en 2003 n’a pas pu se mettre d’accord sur le paragraphe concernant la condamnation des violences qui ne sauraient être atténuées par l’invocation de coutumes, traditions ou considérations religieuses. (Il s’agissait de « s’abstenir de les invoquer » selon le vocabulaire onusien).

Nous l’avons vu plus récemment concernant le blasphème. Le blasphème n’est pas un délit. Il ne s’agit nullement de racisme, c’est-à-dire de discrimination sur une base d’apparence physique, mais de l’expression d’un désaccord ou d’une critique à l’égard d’une opinion, aux conséquences sociales néfastes. Il s’agit de défense de principes universels, la liberté de conscience

Au nom du relativisme culturel, qui est au minimum du racisme puisque selon cette notion les personnes de confession ou de filiation musulmane seraient incapables de jouir des droits humains fondamentaux, ou carrément de la barbarie dans le cas des mutilations sexuelles féminines, il faudrait laisser les chefs de l’islam politique opprimer tranquillement leurs coreligionnaires à commencer par les femmes.

Lorsque les associations de femmes souhaitent invoquer la notion de « statut le plus favorable », il est répondu qu’il s’agit d’ethnocentrisme ! L’encyclopédie de Diderot dénonçait « cette coupable indifférence qui nous fait voir sous le même aspect toutes les opinions des H. ». Non, tout ne se vaut pas et n’équivaut pas. La tolérance, non réciproque, est le fait du prince. Nous n’avons pas à tolérer l’intolérable.

Diversités culturelles
Aujourd’hui les moyens de communication et d’informations marquent la fin des distances physiques mais révèlent en même temps l’étendu des différences culturelles. Ou bien nous organisons une cohabitation culturelle avec une hiérarchie fondée sur le droit universel ou des affrontements culturels exploseront.

On communique à la vitesse de la lumière, mais on oublie la compréhension du message. Comment communiquer avec des personnes qui ne pensent pas comme nous, si la personne qui reçoit le message n’a pas la même langue, les mêmes idéologies, les mêmes intérêts, les mêmes religions que l’émetteur? Les personnes vivent côte à côte, sans mixité, ni sociale ni sexuée ce qui revient à ériger des murs.

La Coupe du monde de football est comprise partout parce que les règles sont les mêmes.

En étudiant toutes les cultures, l'anthropologie du pouvoir et du politique des sociétés fondées ou non sur un patrimoine juridique et réglementaire consigné par écrit, démontre partout un ensemble dynamique de contraintes. Différents modes de pouvoir sont toujours régis par un ensemble de règles, de normes, de fonctions ou de positions institutionnelles. Elles ont pour objet la régulation de la société: sur les fabricants, dominants et dominés, des pouvoirs.

Deux critères majeurs orientent d'emblée la nature de tout pouvoir: celui de la différence des genres et de la supériorité d'un sexe, dans la quasi-totalité des cas, le masculin; celui de la séniorité, qu'elle soit fondée sur l'expérience, l'âge ou l'appartenance à un groupe ou à une classe d'âge. Mais ils sont encore aujourd'hui le fondement élémentaire de tout pouvoir possible. Tout pouvoir est d'abord pouvoir des hommes sur les femmes, des aînés sur les cadets. Ces pouvoirs ne sont peut-être pas en eux-mêmes politiques et doivent s'appuyer sur des institutions ou des relations particulières d'autorité pour se matérialiser. à l'infanticide préférentiel des filles.

La culture est instrumentalisée pour empêcher le vivre ensemble. Pour certains, la confusion entre culture et tradition permet d’enfermer leur pairs. Le respect de la culture d’origine empêcherait tout échange avec l’autre, ce serait trahison. Le culturalisme s’oppose à l’universalisme « en ouvrant la porte au relativisme intégral ».[1]
La modernité était fondée sur la culture individuelle. L’individu est considéré comme tel lorsqu’il a une conscience de soi. Si l’individu est plus agi qu’acteur, soit plus soumis que maître, le « je pense » remplacé par « je suis pensé », il n’est plus sujet mais objet, interchangeable à merci. Confusion entre nature et culture.
Critique du monde tel qu’il est devient affirmation de l’existence, l’activisme tend à glisser vers l’impassibilité : « l’individu, dans son identité, son sexe, son idéologie, sa profession, ses rapports institutionnels (familiaux, conjugaux, partisans) n’a plus la certitude d’antan mais s’emploie à chercher refuge dans des groupes restreints qui telle une niche vont lui apporter une sûreté que ne lui donne plus son identité ».[2]
« Chaque fois que l’image tend à prévaloir, on assiste à une accentuation de l’idée, ou de l’idéal, communautaire »[3].Objet et image, leur développement conjoint doit être considéré comme les symptômes de la fin de l’individualisme. L’un et l’autre pousse à l’imitation, à la viscosité groupale. Je vous renvoie au voile islamique. On peut rattacher à cet ordre organique tous les mouvements ethniques, la recrudescence des mouvements religieux et plus précisément charismatiques ou fanatiques, sans oublier des phénomènes comme le réveil de l’islam. Ce tribalisme et la religiosité ambiante qu’il impulse, son aspect groupal est essentiellement dû au partage d’objets-images de plusieurs ordres qui confortent le corps social. Primat du groupe sur l’individu

Conclusion

Malgré l’existence de l’égalité devant la loi, dans la plupart des États membres de l’UE, bien que l’égalité femmes-hommes, soit un principe fondamental et pilier de l’Union et de la commission européenne, l’égalité entre les femmes et les hommes n’est pas une réalité en Europe en 2006.

L’accès aux ressources, aux droits et au pouvoir est distribué de manière inégale entre les femmes et les hommes, l’inégalité se fait sentir à tous les niveaux et dans tous les groupes sociaux.

Le but des politiques d’égalité entre les femmes est les hommes est que les femmes et les hommes aient les mêmes possibilités, les mêmes droits et les mêmes responsabilités dans tous les domaines. Que les femmes soient actrices de leur vie, c’est-à-dire autonomes et responsables.

Dans le modèle de société européenne auquel nous aspirons, la réalisation de l’égalité femmes-hommes est non seulement une question de justice sociale par rapport aux femmes, c’est également une question de démocratie et de droits humains, un facteur essentiel du développement humain durable. Tous les experts sont d’accord : la richesse d’un pays dépend de la place qu’occupe les femmes dans ce pays. C’est pour cela que malgré l’immense rente pétrolière, les pays arabo-musulmans ne sortent pas de la misère. Donc les valeurs de l’Union pour la réalisation de l’égalité entre les femmes et les hommes doivent être promues, non seulement à l’intérieur de l’Union, mais aussi à tous les niveaux de ses relations avec le reste du monde.

D’autres phénomènes et tendances politiques internes et internationaux, tels que l’augmentation de la traite des femmes dans un but d’exploitation sexuelle et la croissance des extrémismes religieux, représentent une nouvelle menace pour l’intégrité des femmes et leurs droits humains, en particulier leurs droits sexuels. En outre, les femmes se heurtent à des défis supplémentaires à l’échelle mondiale, comme le taux élevé de VIH/sida parmi les femmes et les petites filles, la prévalence de la violence physique et sexuelle masculine envers les femmes au sein de toutes les sociétés, la violation constante des droits humains des femmes dans les situations de conflit et de guerre ou encore la féminisation de la pauvreté dans le monde entier, en particulier le problème des lois sur l’héritage de la terre.

L’UE est tenue de remplir ses engagements au niveau international et de faire en sorte que l’objectif d’égalité entre les femmes et les hommes et de protection des droits humains des femmes soit complètement intégré dans toutes les politiques externes ainsi que les actions et les programmes européens concernés. En même temps, les transformations et les tendances économiques actuelles (mondialisation, privatisations, libéralisation des échanges commerciaux, etc.) ont des retombées sur les modèles sociaux européens et les services publics, ce qui a des conséquences importantes pour les droits des femmes et leur indépendance économiques.

Les déséquilibres entre les femmes et les hommes influencent tous les domaines de l’existence. Afin de réaliser l’égalité femmes-hommes, il convient donc d’agir sur tous les fronts définis par les objectifs stratégiques de la Plate-forme d’Action de Pékin (ONU, 1995) :
1. Éliminer les rôles et stéréotypes de genre fondés sur un modèle patriarcal
2. Réaliser la justice économique et sociale pour les femmes
3. Promouvoir la position des femmes dans la prise de décision : vers la démocratie paritaire en Europe
4. Éradiquer la violence envers les femmes et mettre en œuvre les droits humains des femmes
5. Rôle de l’Europe dans la promotion des droits des femmes au niveau international
6. Mécanismes institutionnels pour la réalisation de l’égalité femmes-hommes et l’intégration de la dimension de genre.

[1] Pascal Ory, La culture comme aventure, éditions complexes p.19
[2] Michel Maffesoli, La transfuguration du politique la tribalisation du monde, Biblio essais, 1992, p.168
[3] Id p.168/169
Avance et régression des droits des femmes à l’ONU face à la montée des extrémismes
Michèle Vianès, 16 septembre 2008

Vous avez reçu Malka qui vous a relaté les attaques contre les droits humains en général et les droits des femmes en particulier à l’ONU.

Je voudrai pour ma part vous rappeler les fondamentaux indispensables, pour pouvoir réagir face aux tentatives de régression et analyser les politiques selon ces principes. Qu’a-t-on oublié pour qu’aujourd’hui de telles régressions soient possibles ?

Lois et règles universelles
Pour vivre ensemble dans le respect mutuel des différences, il est nécessaire de respecter un ensemble de règles de vie communes. En société, aussi bien en public qu’en privé, entre personnes vivant dans un même pays, entre les pays.

L’article 1 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen affirmait: « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. »

Pour Condorcet : « Ou tous les individus ont les mêmes droits ou aucun individu de l’espèce humaine n’a de véritables droits. Celui qui vote contre les droits d’un autre quels que soient sa religion, sa couleur ou son sexe a dès lors abjuré les siens »

Les fondateurs de l’ONU soutenaient cette universalité des droits, tel René Cassin : « C’est l’homme tout entier dont les facultés et les prérogatives indispensables au développement de sa personnalité physique intellectuelle et morale doivent être reconnues et protégées. Tous les hommes de tous les Etats et territoires habités sur la terre. »

Déclaration Universelle des droits humains (10 décembre 1948, signée par les 58 Etats membres)

Préambule « Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde, l'Assemblée générale proclame la présente Déclaration universelle des droits de l'homme comme l'idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l'esprit, s'efforcent, par l'enseignement et l'éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et d'en assurer, par des mesures progressives d'ordre national et international, la reconnaissance et l'application universelles et effectives, tant parmi les populations des Etats Membres eux-mêmes que parmi celles des territoires placés sous leur juridiction. »

Article 1 « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »
Un rappel de la trilogie républicaine. Les trois principes sont interdépendants. La liberté sans l’égalité aboutit à la loi du plus fort. Réciproquement l’égalité absolue est la négation de la liberté. Le couple liberté/égalité a besoin pour atteindre son équilibre de la fraternité, devoir social républicain de chacun envers l’autre. La fraternité empêche la liberté d’engendrer les privilèges et l’égalité d’engendrer l’oppression.
Depuis 191 Etats, l’ont ratifié mais en imposant des réserves, « mascarades de réserves » selon la Marocaine Fatima Mernissi, en fonction de coutumes et traditions.

En particulier le principe selon lequel les dispositions ratifiées du droit international ont une primauté sur les législations internes ne figure pas dans les législations nationales. Des pays ont des droits nationaux qui s’opposent aux principes d’égalité des droits et de non-discrimination des Conventions onusiennes. Ce qui fait de la ratification, un simple hommage du vice à la vertu. De même pour la convention Cedaw (Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination envers les femmes).

Dans l’inconscient collectif, les stéréotypes restent prégnants, en particulier la légitimation du pouvoir masculin sur les femmes, avec la violence comme instrument. On admet sous prétexte d’un relativisme culturel ou religieux que des femmes soient privées d’un certain nombre de droits fondamentaux, disposer librement d’elles-mêmes, de leurs corps, de leurs actes et de leurs esprits.

En 2002, 169 pays sur les 191 membres de l’ONU l’ont signé et ratifié. Trois Etats l’ont signé, mais sans la ratifier, dont les Etats- Unis et l’Afghanistan. Parmi ceux qui n’ont ni signé, ni ratifié l’Iran, le Soudan, la Syrie…

L’important pour un certain nombre de pays, c’est d’être présents afin d’empêcher tout accord. Des alliances de pays dans lesquelles les pressions fondamentalistes religieuses entraînent des restrictions du statut légal des femmes, les Etats Islamistes, le Vatican ou la Pologne s’opposent à toute reconnaissance de l’égalité hommes/femmes. Pour preuve, la 48° session de la commission qui travaillait sur le statut des femmes en 2003 n’a pas pu se mettre d’accord sur le paragraphe concernant la condamnation des violences qui ne sauraient être atténuées par l’invocation de coutumes, traditions ou considérations religieuses. (Il s’agissait de « s’abstenir de les invoquer » selon le vocabulaire onusien).

Nous l’avons vu plus récemment concernant le blasphème. Le blasphème n’est pas un délit. Il ne s’agit nullement de racisme, c’est-à-dire de discrimination sur une base d’apparence physique, mais de l’expression d’un désaccord ou d’une critique à l’égard d’une opinion, aux conséquences sociales néfastes. Il s’agit de défense de principes universels, la liberté de conscience

Au nom du relativisme culturel, qui est au minimum du racisme puisque selon cette notion les personnes de confession ou de filiation musulmane seraient incapables de jouir des droits humains fondamentaux, ou carrément de la barbarie dans le cas des mutilations sexuelles féminines, il faudrait laisser les chefs de l’islam politique opprimer tranquillement leurs coreligionnaires à commencer par les femmes.

Lorsque les associations de femmes souhaitent invoquer la notion de « statut le plus favorable », il est répondu qu’il s’agit d’ethnocentrisme ! L’encyclopédie de Diderot dénonçait « cette coupable indifférence qui nous fait voir sous le même aspect toutes les opinions des H. ». Non, tout ne se vaut pas et n’équivaut pas. La tolérance, non réciproque, est le fait du prince. Nous n’avons pas à tolérer l’intolérable.

Diversités culturelles
Aujourd’hui les moyens de communication et d’informations marquent la fin des distances physiques mais révèlent en même temps l’étendu des différences culturelles. Ou bien nous organisons une cohabitation culturelle avec une hiérarchie fondée sur le droit universel ou des affrontements culturels exploseront.

On communique à la vitesse de la lumière, mais on oublie la compréhension du message. Comment communiquer avec des personnes qui ne pensent pas comme nous, si la personne qui reçoit le message n’a pas la même langue, les mêmes idéologies, les mêmes intérêts, les mêmes religions que l’émetteur? Les personnes vivent côte à côte, sans mixité, ni sociale ni sexuée ce qui revient à ériger des murs.

La Coupe du monde de football est comprise partout parce que les règles sont les mêmes.

En étudiant toutes les cultures, l'anthropologie du pouvoir et du politique des sociétés fondées ou non sur un patrimoine juridique et réglementaire consigné par écrit, démontre partout un ensemble dynamique de contraintes. Différents modes de pouvoir sont toujours régis par un ensemble de règles, de normes, de fonctions ou de positions institutionnelles. Elles ont pour objet la régulation de la société: sur les fabricants, dominants et dominés, des pouvoirs.

Deux critères majeurs orientent d'emblée la nature de tout pouvoir: celui de la différence des genres et de la supériorité d'un sexe, dans la quasi-totalité des cas, le masculin; celui de la séniorité, qu'elle soit fondée sur l'expérience, l'âge ou l'appartenance à un groupe ou à une classe d'âge. Mais ils sont encore aujourd'hui le fondement élémentaire de tout pouvoir possible. Tout pouvoir est d'abord pouvoir des hommes sur les femmes, des aînés sur les cadets. Ces pouvoirs ne sont peut-être pas en eux-mêmes politiques et doivent s'appuyer sur des institutions ou des relations particulières d'autorité pour se matérialiser. à l'infanticide préférentiel des filles.

La culture est instrumentalisée pour empêcher le vivre ensemble. Pour certains, la confusion entre culture et tradition permet d’enfermer leur pairs. Le respect de la culture d’origine empêcherait tout échange avec l’autre, ce serait trahison. Le culturalisme s’oppose à l’universalisme « en ouvrant la porte au relativisme intégral ».[1]
La modernité était fondée sur la culture individuelle. L’individu est considéré comme tel lorsqu’il a une conscience de soi. Si l’individu est plus agi qu’acteur, soit plus soumis que maître, le « je pense » remplacé par « je suis pensé », il n’est plus sujet mais objet, interchangeable à merci. Confusion entre nature et culture.
Critique du monde tel qu’il est devient affirmation de l’existence, l’activisme tend à glisser vers l’impassibilité : « l’individu, dans son identité, son sexe, son idéologie, sa profession, ses rapports institutionnels (familiaux, conjugaux, partisans) n’a plus la certitude d’antan mais s’emploie à chercher refuge dans des groupes restreints qui telle une niche vont lui apporter une sûreté que ne lui donne plus son identité ».[2]
« Chaque fois que l’image tend à prévaloir, on assiste à une accentuation de l’idée, ou de l’idéal, communautaire »[3].Objet et image, leur développement conjoint doit être considéré comme les symptômes de la fin de l’individualisme. L’un et l’autre pousse à l’imitation, à la viscosité groupale. Je vous renvoie au voile islamique. On peut rattacher à cet ordre organique tous les mouvements ethniques, la recrudescence des mouvements religieux et plus précisément charismatiques ou fanatiques, sans oublier des phénomènes comme le réveil de l’islam. Ce tribalisme et la religiosité ambiante qu’il impulse, son aspect groupal est essentiellement dû au partage d’objets-images de plusieurs ordres qui confortent le corps social. Primat du groupe sur l’individu

Conclusion

Malgré l’existence de l’égalité devant la loi, dans la plupart des États membres de l’UE, bien que l’égalité femmes-hommes, soit un principe fondamental et pilier de l’Union et de la commission européenne, l’égalité entre les femmes et les hommes n’est pas une réalité en Europe en 2006.

L’accès aux ressources, aux droits et au pouvoir est distribué de manière inégale entre les femmes et les hommes, l’inégalité se fait sentir à tous les niveaux et dans tous les groupes sociaux.

Le but des politiques d’égalité entre les femmes est les hommes est que les femmes et les hommes aient les mêmes possibilités, les mêmes droits et les mêmes responsabilités dans tous les domaines. Que les femmes soient actrices de leur vie, c’est-à-dire autonomes et responsables.

Dans le modèle de société européenne auquel nous aspirons, la réalisation de l’égalité femmes-hommes est non seulement une question de justice sociale par rapport aux femmes, c’est également une question de démocratie et de droits humains, un facteur essentiel du développement humain durable. Tous les experts sont d’accord : la richesse d’un pays dépend de la place qu’occupe les femmes dans ce pays. C’est pour cela que malgré l’immense rente pétrolière, les pays arabo-musulmans ne sortent pas de la misère. Donc les valeurs de l’Union pour la réalisation de l’égalité entre les femmes et les hommes doivent être promues, non seulement à l’intérieur de l’Union, mais aussi à tous les niveaux de ses relations avec le reste du monde.

D’autres phénomènes et tendances politiques internes et internationaux, tels que l’augmentation de la traite des femmes dans un but d’exploitation sexuelle et la croissance des extrémismes religieux, représentent une nouvelle menace pour l’intégrité des femmes et leurs droits humains, en particulier leurs droits sexuels. En outre, les femmes se heurtent à des défis supplémentaires à l’échelle mondiale, comme le taux élevé de VIH/sida parmi les femmes et les petites filles, la prévalence de la violence physique et sexuelle masculine envers les femmes au sein de toutes les sociétés, la violation constante des droits humains des femmes dans les situations de conflit et de guerre ou encore la féminisation de la pauvreté dans le monde entier, en particulier le problème des lois sur l’héritage de la terre.

L’UE est tenue de remplir ses engagements au niveau international et de faire en sorte que l’objectif d’égalité entre les femmes et les hommes et de protection des droits humains des femmes soit complètement intégré dans toutes les politiques externes ainsi que les actions et les programmes européens concernés. En même temps, les transformations et les tendances économiques actuelles (mondialisation, privatisations, libéralisation des échanges commerciaux, etc.) ont des retombées sur les modèles sociaux européens et les services publics, ce qui a des conséquences importantes pour les droits des femmes et leur indépendance économiques.

Les déséquilibres entre les femmes et les hommes influencent tous les domaines de l’existence. Afin de réaliser l’égalité femmes-hommes, il convient donc d’agir sur tous les fronts définis par les objectifs stratégiques de la Plate-forme d’Action de Pékin (ONU, 1995) :
1. Éliminer les rôles et stéréotypes de genre fondés sur un modèle patriarcal
2. Réaliser la justice économique et sociale pour les femmes
3. Promouvoir la position des femmes dans la prise de décision : vers la démocratie paritaire en Europe
4. Éradiquer la violence envers les femmes et mettre en œuvre les droits humains des femmes
5. Rôle de l’Europe dans la promotion des droits des femmes au niveau international
6. Mécanismes institutionnels pour la réalisation de l’égalité femmes-hommes et l’intégration de la dimension de genre.

[1] Pascal Ory, La culture comme aventure, éditions complexes p.19
[2] Michel Maffesoli, La transfuguration du politique la tribalisation du monde, Biblio essais, 1992, p.168
[3] Id p.168/169
Commission contre les extrémismes religieux
Avance et régression des droits des femmes à l’ONU face à la montée des extrémismes
Michèle Vianès, 16 septembre 2008

Vous avez reçu Malka qui vous a relaté les attaques contre les droits humains en général et les droits des femmes en particulier à l’ONU.

Je voudrai pour ma part vous rappeler les fondamentaux indispensables, pour pouvoir réagir face aux tentatives de régression et analyser les politiques selon ces principes. Qu’a-t-on oublié pour qu’aujourd’hui de telles régressions soient possibles ?

Lois et règles universelles
Pour vivre ensemble dans le respect mutuel des différences, il est nécessaire de respecter un ensemble de règles de vie communes. En société, aussi bien en public qu’en privé, entre personnes vivant dans un même pays, entre les pays.

L’article 1 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen affirmait: « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. »

Pour Condorcet : « Ou tous les individus ont les mêmes droits ou aucun individu de l’espèce humaine n’a de véritables droits. Celui qui vote contre les droits d’un autre quels que soient sa religion, sa couleur ou son sexe a dès lors abjuré les siens »

Les fondateurs de l’ONU soutenaient cette universalité des droits, tel René Cassin : « C’est l’homme tout entier dont les facultés et les prérogatives indispensables au développement de sa personnalité physique intellectuelle et morale doivent être reconnues et protégées. Tous les hommes de tous les Etats et territoires habités sur la terre. »

Déclaration Universelle des droits humains (10 décembre 1948, signée par les 58 Etats membres)

Préambule « Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde, l'Assemblée générale proclame la présente Déclaration universelle des droits de l'homme comme l'idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l'esprit, s'efforcent, par l'enseignement et l'éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et d'en assurer, par des mesures progressives d'ordre national et international, la reconnaissance et l'application universelles et effectives, tant parmi les populations des Etats Membres eux-mêmes que parmi celles des territoires placés sous leur juridiction. »

Article 1 « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »
Un rappel de la trilogie républicaine. Les trois principes sont interdépendants. La liberté sans l’égalité aboutit à la loi du plus fort. Réciproquement l’égalité absolue est la négation de la liberté. Le couple liberté/égalité a besoin pour atteindre son équilibre de la fraternité, devoir social républicain de chacun envers l’autre. La fraternité empêche la liberté d’engendrer les privilèges et l’égalité d’engendrer l’oppression.
Depuis 191 Etats, l’ont ratifié mais en imposant des réserves, « mascarades de réserves » selon la Marocaine Fatima Mernissi, en fonction de coutumes et traditions.

En particulier le principe selon lequel les dispositions ratifiées du droit international ont une primauté sur les législations internes ne figure pas dans les législations nationales. Des pays ont des droits nationaux qui s’opposent aux principes d’égalité des droits et de non-discrimination des Conventions onusiennes. Ce qui fait de la ratification, un simple hommage du vice à la vertu. De même pour la convention Cedaw (Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination envers les femmes).

Dans l’inconscient collectif, les stéréotypes restent prégnants, en particulier la légitimation du pouvoir masculin sur les femmes, avec la violence comme instrument. On admet sous prétexte d’un relativisme culturel ou religieux que des femmes soient privées d’un certain nombre de droits fondamentaux, disposer librement d’elles-mêmes, de leurs corps, de leurs actes et de leurs esprits.

En 2002, 169 pays sur les 191 membres de l’ONU l’ont signé et ratifié. Trois Etats l’ont signé, mais sans la ratifier, dont les Etats- Unis et l’Afghanistan. Parmi ceux qui n’ont ni signé, ni ratifié l’Iran, le Soudan, la Syrie…

L’important pour un certain nombre de pays, c’est d’être présents afin d’empêcher tout accord. Des alliances de pays dans lesquelles les pressions fondamentalistes religieuses entraînent des restrictions du statut légal des femmes, les Etats Islamistes, le Vatican ou la Pologne s’opposent à toute reconnaissance de l’égalité hommes/femmes. Pour preuve, la 48° session de la commission qui travaillait sur le statut des femmes en 2003 n’a pas pu se mettre d’accord sur le paragraphe concernant la condamnation des violences qui ne sauraient être atténuées par l’invocation de coutumes, traditions ou considérations religieuses. (Il s’agissait de « s’abstenir de les invoquer » selon le vocabulaire onusien).

Nous l’avons vu plus récemment concernant le blasphème. Le blasphème n’est pas un délit. Il ne s’agit nullement de racisme, c’est-à-dire de discrimination sur une base d’apparence physique, mais de l’expression d’un désaccord ou d’une critique à l’égard d’une opinion, aux conséquences sociales néfastes. Il s’agit de défense de principes universels, la liberté de conscience

Au nom du relativisme culturel, qui est au minimum du racisme puisque selon cette notion les personnes de confession ou de filiation musulmane seraient incapables de jouir des droits humains fondamentaux, ou carrément de la barbarie dans le cas des mutilations sexuelles féminines, il faudrait laisser les chefs de l’islam politique opprimer tranquillement leurs coreligionnaires à commencer par les femmes.

Lorsque les associations de femmes souhaitent invoquer la notion de « statut le plus favorable », il est répondu qu’il s’agit d’ethnocentrisme ! L’encyclopédie de Diderot dénonçait « cette coupable indifférence qui nous fait voir sous le même aspect toutes les opinions des H. ». Non, tout ne se vaut pas et n’équivaut pas. La tolérance, non réciproque, est le fait du prince. Nous n’avons pas à tolérer l’intolérable.

Diversités culturelles
Aujourd’hui les moyens de communication et d’informations marquent la fin des distances physiques mais révèlent en même temps l’étendu des différences culturelles. Ou bien nous organisons une cohabitation culturelle avec une hiérarchie fondée sur le droit universel ou des affrontements culturels exploseront.

On communique à la vitesse de la lumière, mais on oublie la compréhension du message. Comment communiquer avec des personnes qui ne pensent pas comme nous, si la personne qui reçoit le message n’a pas la même langue, les mêmes idéologies, les mêmes intérêts, les mêmes religions que l’émetteur? Les personnes vivent côte à côte, sans mixité, ni sociale ni sexuée ce qui revient à ériger des murs.

La Coupe du monde de football est comprise partout parce que les règles sont les mêmes.

En étudiant toutes les cultures, l'anthropologie du pouvoir et du politique des sociétés fondées ou non sur un patrimoine juridique et réglementaire consigné par écrit, démontre partout un ensemble dynamique de contraintes. Différents modes de pouvoir sont toujours régis par un ensemble de règles, de normes, de fonctions ou de positions institutionnelles. Elles ont pour objet la régulation de la société: sur les fabricants, dominants et dominés, des pouvoirs.

Deux critères majeurs orientent d'emblée la nature de tout pouvoir: celui de la différence des genres et de la supériorité d'un sexe, dans la quasi-totalité des cas, le masculin; celui de la séniorité, qu'elle soit fondée sur l'expérience, l'âge ou l'appartenance à un groupe ou à une classe d'âge. Mais ils sont encore aujourd'hui le fondement élémentaire de tout pouvoir possible. Tout pouvoir est d'abord pouvoir des hommes sur les femmes, des aînés sur les cadets. Ces pouvoirs ne sont peut-être pas en eux-mêmes politiques et doivent s'appuyer sur des institutions ou des relations particulières d'autorité pour se matérialiser. à l'infanticide préférentiel des filles.

La culture est instrumentalisée pour empêcher le vivre ensemble. Pour certains, la confusion entre culture et tradition permet d’enfermer leur pairs. Le respect de la culture d’origine empêcherait tout échange avec l’autre, ce serait trahison. Le culturalisme s’oppose à l’universalisme « en ouvrant la porte au relativisme intégral ».[1]
La modernité était fondée sur la culture individuelle. L’individu est considéré comme tel lorsqu’il a une conscience de soi. Si l’individu est plus agi qu’acteur, soit plus soumis que maître, le « je pense » remplacé par « je suis pensé », il n’est plus sujet mais objet, interchangeable à merci. Confusion entre nature et culture.
Critique du monde tel qu’il est devient affirmation de l’existence, l’activisme tend à glisser vers l’impassibilité : « l’individu, dans son identité, son sexe, son idéologie, sa profession, ses rapports institutionnels (familiaux, conjugaux, partisans) n’a plus la certitude d’antan mais s’emploie à chercher refuge dans des groupes restreints qui telle une niche vont lui apporter une sûreté que ne lui donne plus son identité ».[2]
« Chaque fois que l’image tend à prévaloir, on assiste à une accentuation de l’idée, ou de l’idéal, communautaire »[3].Objet et image, leur développement conjoint doit être considéré comme les symptômes de la fin de l’individualisme. L’un et l’autre pousse à l’imitation, à la viscosité groupale. Je vous renvoie au voile islamique. On peut rattacher à cet ordre organique tous les mouvements ethniques, la recrudescence des mouvements religieux et plus précisément charismatiques ou fanatiques, sans oublier des phénomènes comme le réveil de l’islam. Ce tribalisme et la religiosité ambiante qu’il impulse, son aspect groupal est essentiellement dû au partage d’objets-images de plusieurs ordres qui confortent le corps social. Primat du groupe sur l’individu

Conclusion

Malgré l’existence de l’égalité devant la loi, dans la plupart des États membres de l’UE, bien que l’égalité femmes-hommes, soit un principe fondamental et pilier de l’Union et de la commission européenne, l’égalité entre les femmes et les hommes n’est pas une réalité en Europe en 2006.

L’accès aux ressources, aux droits et au pouvoir est distribué de manière inégale entre les femmes et les hommes, l’inégalité se fait sentir à tous les niveaux et dans tous les groupes sociaux.

Le but des politiques d’égalité entre les femmes est les hommes est que les femmes et les hommes aient les mêmes possibilités, les mêmes droits et les mêmes responsabilités dans tous les domaines. Que les femmes soient actrices de leur vie, c’est-à-dire autonomes et responsables.

Dans le modèle de société européenne auquel nous aspirons, la réalisation de l’égalité femmes-hommes est non seulement une question de justice sociale par rapport aux femmes, c’est également une question de démocratie et de droits humains, un facteur essentiel du développement humain durable. Tous les experts sont d’accord : la richesse d’un pays dépend de la place qu’occupe les femmes dans ce pays. C’est pour cela que malgré l’immense rente pétrolière, les pays arabo-musulmans ne sortent pas de la misère. Donc les valeurs de l’Union pour la réalisation de l’égalité entre les femmes et les hommes doivent être promues, non seulement à l’intérieur de l’Union, mais aussi à tous les niveaux de ses relations avec le reste du monde.

D’autres phénomènes et tendances politiques internes et internationaux, tels que l’augmentation de la traite des femmes dans un but d’exploitation sexuelle et la croissance des extrémismes religieux, représentent une nouvelle menace pour l’intégrité des femmes et leurs droits humains, en particulier leurs droits sexuels. En outre, les femmes se heurtent à des défis supplémentaires à l’échelle mondiale, comme le taux élevé de VIH/sida parmi les femmes et les petites filles, la prévalence de la violence physique et sexuelle masculine envers les femmes au sein de toutes les sociétés, la violation constante des droits humains des femmes dans les situations de conflit et de guerre ou encore la féminisation de la pauvreté dans le monde entier, en particulier le problème des lois sur l’héritage de la terre.

L’UE est tenue de remplir ses engagements au niveau international et de faire en sorte que l’objectif d’égalité entre les femmes et les hommes et de protection des droits humains des femmes soit complètement intégré dans toutes les politiques externes ainsi que les actions et les programmes européens concernés. En même temps, les transformations et les tendances économiques actuelles (mondialisation, privatisations, libéralisation des échanges commerciaux, etc.) ont des retombées sur les modèles sociaux européens et les services publics, ce qui a des conséquences importantes pour les droits des femmes et leur indépendance économiques.

Les déséquilibres entre les femmes et les hommes influencent tous les domaines de l’existence. Afin de réaliser l’égalité femmes-hommes, il convient donc d’agir sur tous les fronts définis par les objectifs stratégiques de la Plate-forme d’Action de Pékin (ONU, 1995) :
1. Éliminer les rôles et stéréotypes de genre fondés sur un modèle patriarcal
2. Réaliser la justice économique et sociale pour les femmes
3. Promouvoir la position des femmes dans la prise de décision : vers la démocratie paritaire en Europe
4. Éradiquer la violence envers les femmes et mettre en œuvre les droits humains des femmes
5. Rôle de l’Europe dans la promotion des droits des femmes au niveau international
6. Mécanismes institutionnels pour la réalisation de l’égalité femmes-hommes et l’intégration de la dimension de genre.

[1] Pascal Ory, La culture comme aventure, éditions complexes p.19
[2] Michel Maffesoli, La transfuguration du politique la tribalisation du monde, Biblio essais, 1992, p.168
[3] Id p.168/169

Wednesday, September 10, 2008

Burqa

LIGUE DU DROIT INTERNATIONAL DES FEMMES
Association 1901, créée par Simone de Beauvoir
http://www.ldif.asso.fr



COMMUNIQUE DE PRESSE

Le 12 juillet, 2008


Le Conseil d’Etat a su trancher et trouver les mots justes!


La LDIF se félicite de la décision du Conseil d’Etat qui a refusé par un arrêt du 27 juin la nationalité française à une marocaine musulmane, habitant les Yvelines, parce qu’elle portait une burqa.

Un élément essentiel de cet arrêt tient au fait qu’il identifie un excès ( une radicalité ») dans la pratique religieuse dès qu’elle se traduit par « un comportement en société incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française et notamment le principe d’égalité des sexes ».

La formulation de cette décision représente une avancée considérable par rapport à l’affirmation classique de la laïcité qui évite toute interprétation des signes religieux. Enfin, comme le demandent les féministes depuis la première affaire du voile en 1989, le Conseil d’Etat, confronté à un cas extrême d’enfermement et de soumission à travers le voile, ose dire ce que cela signifie.

Le voile n’est pas un signe religieux comme les autres. Il signifie la ségrégation entre les hommes et les femmes et un statut d’infériorité des femmes. Le fait que certaines d’entre elles le revendiquent ne change rien au sens de ce symbole.

En filigrane cet arrêt invite les religions, en l’occurrence la religion musulmane, mais les autres devraient aussi y réfléchir, à toiletter leurs textes et ou leurs pratiques à la lumière de l’évolution des droits et notamment du droit des femmes.


Annie Sugier,

Présidente de la LDIF

Thursday, April 24, 2008

Féministes et Islamistes

La Commission de lutte contre les extrémismes religieux de la Coordination française pour le
Lobby Européen des Femmes (C.L.E.F) s’interroge sur le poids persistant des religions qui créent et qui maintiennent des rapports de hiérarchie patriarcale ainsi que d’assujettissement des femmes.

« Ou aucun individu de l’espèce humaine n’a de véritable droit, ou tous ont les mêmes droits. Et celui qui vote contre le droit d’un autre, quels que soient sa religion, sa couleur ou son sexe, a dès lors abjuré les siens. »
Condorcet – 1794

Soirée-Débat

Féministes et Islamistes

24 janvier 2008
de 18h45 à 22h00
Mairie du IIIème arrondissement
2, rue Eugène Spuller
75003 Paris

Tuesday, March 11, 2008

6 AVRIL 2008

Cette année nous fêtons le 6 Avril2008
8 Mars 2008
Comité des femmes Contre La Lapidationet Association Art en Exil fêtent le 8 MARS 2008(dans le cadre de: sixième Festival international de Cinéma en Exil )All Hell Let Loose un film réalité par SUSAN TASLIMI
35mm , en présence de réalisatrice.
Discussion et débat autour d’un verre avec Susan Taslimi
Les violences faite au femmes au nom de dieu,culture,tradition.
Dimanche 6 AVRIL 2008 à 20h00 Lieu: 21, rue La CLEF (Centre culturel la CLEF)rue Daubenton 75005 ParisM° : Censier- Daubenton / Place Monge (ligne 7)
هشت مارس روز جهانی زن را گرامی میداریم
کمیته ضد سنگسار پاریس و انجمن هنر در تبعید روز یکشنبه 6 آوریل در سینما کله از شما دعوت میکند بعد از نمایش فیلم با سوسن تسلیمی به گفتگو بنشینیم
نام فیلم : جهنم بگذار همه چیز نابود شود

کارگردان: سوسن تسلیمی

صبرانی مرد خانواده هرچه کوشش میکند زن و فرزندانش از او اطاعت نمیکنند.او تصمیم میگیرد یک بار برای همیشه قدرت پدرسالارانه مرد انه اش را نشان دهد. خشم او وقتی به اوج میرسد که مینو دختر سرکش خانواده برای شرکت در عروسی خواهرش از امریکا بر میگردد.

Résumé :
All Hell Let Loose (2002) de Susan Taslimi
Sarbandi chef de famille, essai de se faire respecter à la maison. Hélas, ni sa femme, ni ses enfants .
Il décide de prouver ses pouvoirs patriarche. Mais la situation devient plus en plus grave. Il est ridiculisé et humilié en continu. Surtout quand sa grande fille révoltée rentre de l’Amérique pour le mariage de sa sœur .Sarbandi décide une fois pour tout de corrigé sa fille et l’honneur de la famille



Serbadni gets no respect at home. His wife and daughter ignore him. He tries to be a man and live up to his patriarchal duties, but fails miserably and becomes subject of humiliation and ridicule. The matter becomes worse when his oldest daughter, Minoo, comes from America for her sister's wedding. She's independent, strong and temperamental. Serbadni decides it is up to him to reform her.

Also Known As:
Hus I Helvete


Production Status:
In Production/Awaiting Release


Genres:
Drama


Running Time:
1 hr. 29 min.


Produced in:
Sweden


Saturday, May 19, 2007

Face aux Extrémismes religieux : la Laïcité, une garantie pour les femmes

Face aux Extrémismes religieux : la Laïcité, une garantie pour les femmes

Le principe de la laïcité concerne la séparation totale entre les domaines régis par les églises et ceux des Etats afin de garantir que toutes et tous, croyants de rellgions, athées, agnostiques, puissent vivre ensemble dans un respect réciproque qui interdit tout prosélytisme, toute pression,
« La laïcité n’est pas la destruction des croyances, mais la distinction entre ce qui relève de la croyance et ce qui est du domaine de la connaissance. La laïcité apporte cette libération éthique, garantie par la neutralité de l’Etat, à toutes et à tous. » a expliqué Henri Pena-Ruiz, philosophe français.

La laïcité dans une république fait du peuple entier, sans privilège ni discrimination, la référence de la communauté politique. Chacun y a des droits indépendants des préceptes religieux. Toutes et tous souscrivent à certaines valeurs. L’égalité femmes/hommes est l’une des principales valeurs communes. Aujourd’hui, la laïcité ne peut être conçue sans lien direct avec le principe d’égalité entre les sexes.

Elle ne se réduit pas pourtant à la simple neutralité de l’Etat. Respect, garantie, exigence, vivre ensemble, en sont les principes cardinaux ; ils constituent un ensemble de droits et de devoirs pour l’Etat, les cultes et les personnes.

La laïcité limite certaines manifestations des comportements communautaristes à des moments et des lieux déterminés de façon à ne pas troubler l’ordre public. (Contrairement à ce qui est souvent dit, la laïcité [comme le spécifie l'article 10 de la Déclaration des droits de l'homme et du Citoyen] ne se limite pas aux religions. Les textes traitent de la liberté d'opinion, non de conscience ; c’est bien plus large.)
« Nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi. »

Or l’ordre public est le respect positif des principes du droit. Dans la mesure où le port du hidjab ne respecte pas le principe fondamental de l’égalité entre les femmes et les hommes, il constitue une atteinte à cet ordre public car on n’a pas le droit d’instaurer l’inégalité sexiste.
La France doit rester ce terrain d’une laïcité limitative qui met les droits et les devoirs communs avant les coutumes religieuses ou politiques privées.

La neutralité laïque tolère les expressions religieuses mais en interdit aussi pour prévenir des conflits : entre différentes religions ou positions politiques, entre croyants et athées ; entre élèves et parents ou autres influences. Les valeurs de liberté et d’égalité sont universelles et ne doivent pas faire l’objet de compromis au nom du respect des particularismes.
L’interdiction des signes religieux a précisément pour but de préserver cette neutralité. La laïcité n’est pas à géométrie variable, car il s’agirait d’une tolérance à sens unique ; d’autres devraient accepter un signe ostentatoire, mais les voilées ne toléreraient pas la neutralité de l’école.

Une république laïque œuvre, dans ses écoles, à développer la capacité de jugement autonome en fournissant des références non partisanes.

En fait c’est parce que l’école publique intègre bien les filles que les islamistes veulent imposer la ségrégation des musulmanes pour en garder le contrôle. L’école doit rester un lieu de neutralité et d’émancipation des filles. Personne ne souffre d’une laïcité stricte ; trop de filles souffrent du statut familial et social imposé.

Les parents des élèves voilées qui n’acceptent pas la neutralité religieuse dans l’espace restreint de l’école font preuve d’intolérance. Prétendre que l’on refuse le droit à l’instruction par une condition aussi facile à remplir que le non-port du foulard est hypocrite. Les parents qui refusent cette obligation préfèrent leurs filles voilées plutôt qu’éduquées. Nous ne devons pas accepter la « différence » de ceux pour qui les femmes sont objets de pudeur plutôt que personnes dotées d’esprit.

Luis Cardoso, Professeur à Creil a écrit : « Si un ou une élève s’enferme dans son altérité, je me sens en droit de lui faire remarquer que l’affirmation ostentatoire de sa différence dérange le bon déroulement de la classe ».

Sous prétexte du droit à la différence, on soutient des pratiques totalement contraires aux droits humains et que l’on dit voulues par la coutume ou la religion. La liberté d’expression, la diversité culturelle, sont détournées de leur sens pour justifier la ségrégation et même la mutilation des femmes.

La laïcité a exigé des réformes importantes des religions chrétienne et juive. L'islam doit faire la même chose.
Wassyla Tamzali, avocate algérienne et ancienne responsable à l’UNESCO de L’égalité des chances pour les femmes en Méditerranée, a noté que la France n’avait pas écouté les intégristes catholiques sur l’avortement mais est restée ferme sur sa position.

À la 4ème Conférence Mondiale sur les Femmes, à Pékin en 1995, nous avons organisé une Conférence de presse au cours de laquelle nous avons dit
« Les intégrismes, de quelque religion qu’ils se réclament, sont des idéologies totalitaires qui, sous le couvert de religion, cherchent à s’emparer du pouvoir politique. Ces idéologies visent la soumission des femmes et l’élimination de leurs droits fondamentaux. »
Nous avions vu juste à Pékin et cela n’a fait qu’empirer depuis.

Tous les extrémismes religieux menacent gravement la laïcité ; d’abord l’Islamisme, parce que son fondement s’y oppose diamétralement. La charia veut dicter toutes les lois et gérer la vie publique. Toute manifestation ostentatoire d’appartenance religieuse islamiste a donc une signification politique et une vocation à l’endoctrinement. C’est pourquoi les islamistes appellent la laïcité une « persécution antimusulmane ».

Nous sommes effectivement face à une volonté politique. À une certaine époque, des oulémas ont tenté de moderniser l’Islam. Depuis des décennies au contraire, les islamistes réclament l’islamisation du reste du monde. La question du voile se situe dans ce contexte. Cette stratégie délibérée conduit à une surenchère :

à l’école,
- refus de cours d’éducation physique, de piscine,
- contestation de certains programmes, comme les cours de lettres sur Voltaire ou Diderot, « impies », de « reproduction » dans le programme de quatrième, d’histoire sur l’Affaire Dreyfus et la Shoah de la deuxième Guerre mondiale, de certains cours scientifiques,
- réclamation d’une nourriture communautaire y compris respect des lois d’abattage,
- refus pour les filles de participer à des sorties culturelles mixtes ;

à l’Université,
- remise en cause de la légitimité, pour un professeur de culture occidentale, de juger le travail d’un étudiant musulman,
- d’une professeure de juger le travail d’un étudiant,
- volonté de se présenter à des examens ou concours sans pouvoir être identifié ;

la santé,
- refus de la neutralité du service public hospitalier, parfois au risque de la vie de la malade concernée ;
- quelques 35 000 jeunes filles mutilées ou menacées d’excision (ces chiffres effrayants sont presque passés inaperçus quand le Haut Conseil à l'intégration les a rendus publics en 2003) ;
dans la société,
- recrudescence des mariages forcés et/ou précoces frappant 70.000 Françaises adolescentes, ce qui entraîne souvent de retirer des filles de l’école avant l’âge pourtant obligatoire de 16 ans,
- de jeunes Françaises emmenées de force dans les pays de leurs parents et leurs papiers confisqués,
- un code vestimentaire discriminatoire avec dissimulation totale du corps féminin (le voile est suivi de la burqua),
-polygamie, répudiation.
Ces interdits sur la liberté de disposer de son corps, et la banalisation de toutes les violences qui les accompagnent font partie de la tradition millénaire de domination des hommes sur les femmes. Ils font fi des lois conquises sur l’avortement, le viol, la parité et qui ont gagné du terrain sur la violence et l’obscurantisme.
Tout extrémisme religieux est une menace grave pour les femmes. Il suscite des violences sexistes et racistes, contre les filles et les femmes, contre les juifs et les chrétiens. Cet endoctrinement idéologique est encore plus dangereux à long terme. Le but est d’imposer une société fondée sur l’interprétation la plus rétrograde du Coran, et dont la charia dictera les lois sociales et politiques.

Le hidjab est donc un enjeu politique, signe d’une société qui soumet totalement les femmes aux hommes. Ce n’est pas une simple tenue vestimentaire. Son but réel est d’interdire la mixité, la liberté, l'égalité et de créer une société divisée. Beaucoup d'adolescentes témoignent porter le voile uniquement comme moyen d'échapper au harcèlement des garçons dans les cités.
Et pourtant, que se passe-t-il dans des pays islamisés ? Les femmes voilées échappent-t-elles aux violences ?
Égypte Souvenons-nous des violences inouïes qui se sont produites au Caire lors de la dernière fête d’el Aïd fin 2006. Cet Aïd-là a tourné au cauchemar pour des dizaines de femmes et jeunes filles, accompagnées ou non, voilées ou non, qui ont été attaquées avec une violence sauvage par des centaines de jeunes gens déchaînés arrachant leurs foulards et leurs tchadors, déchirant leurs vêtements, leurs sous-vêtements et tentant de les violer sur place, dans la rue, sous les regards abasourdis de la foule des passants et des commerçants.
Le ministère de l'Intérieur égyptien, sommé par le parlementaire Mustafa Bakri de s'expliquer, rétorqua que l'absence de plaintes reçues par la police prouve que ces actes ne se sont jamais produits.
Un commentateur égyptien a écrit : « ces événements montrent l'échec de l’islamisation de ce pays. On n'a jamais autant parlé de morale et de religion ; or il n'y a jamais eu autant de violence et d'actes immoraux ».

Iran Yakin Ertürk, Rapporteure Spéciale de l’ONU sur la violence contre les femmes, ses causes et conséquences, a accompli sa Mission en République islamique d’Iran du 29 janvier au 6 février 2005. Elle a fait son Rapport à la 62ème session de la Commission des Droits Humains de l’ONU début 2006. Dans l’introduction à ce Rapport, elle écrit :
« La violence contre les femmes dans la République islamique d’Iran est fondée sur l’inégalité de genre qui est maintenue et perpétuée par deux facteurs interconnectés :
(a) les valeurs et les attitudes patriarcales fondées sur la suprématie mâle, et (b) des structures institutionnelles promues par l’Etat et fondées sur des interprétations de principes religieux, interprétations les plus rétrogrades, accompagnées de préjugés de genre. Alors que le premier facteur est un phénomène universel et historiquement enraciné, le deuxième est spécifique à la politique de genre de l’actuelle République islamique d’Iran. Les deux représentent des valeurs, des lois et des pratiques qui accordent tout pouvoir aux hommes, ce qui rend difficile pour les femmes d’échapper à la violence publique et privée. »
Je ne vous détaillerai pas les diverses horreurs de la vie quotidienne pour les femmes en Iran aujourd’hui. Vous les connaissez mieux que moi.
Le 6 mai 2003, LEÏLA BABÈS, Professeure à l'Université catholique de Lille, auteure, avec Tareq Oubrou, du livre « Loi d'Allah, loi des hommes. Liberté, égalité et femmes en Islam » paru en 2002 dit :
« Le voile est une prescription de morale sexuelle. Il n'est pas une observance cultuelle, pas plus qu'il n'est une démarche de foi. Aucun texte religieux (pas même le Coran), aucun exégète classique autorisé n'a jamais qualifié cette «norme » de spirituelle. Le mot d'ordre est : le corps de la femme est objet de désir sexuel, evrait davantage s'inquiéter de l'idéologie sous-jacente au prosélytisme islamiste intégriste. L’acharnement à revendiquer la carte d'identité avec port du voile révèle à quel point les fondamentalistes veulent que les femmes soient d'abord identifiées comme musulmanes avant d'être citoyennes.
Combattons-les fermement. Je préconise… une démarche politique d'intervention et d'éducation populaire. Car la banalisation du discours intégriste dans les banlieues entraîne des effets dramatiques sur l'équilibre mental et identitaire d'une partie de la jeunesse française issue de l'immigration. Donnons-leur des armes pour ne plus se laisser instrumentaliser par les militants intégristes, qui ont su capter leur demande identitaire. »

elle doit donc le voiler pour assurer la tranquillité des hommes. Ni plus ni moins. »

Hanifa Chérifi, Inspectrice Générale et médiatrice à l’Éducation Nationale, va au fond du problème :
« La société d
Les extrémistes utilisent toutes les failles de la démocratie et des droits humains. Plaidant le respect de la différence, ils veulent imposer dans tous les espaces publics des comportements absolument contraires aux valeurs laïques et démocratiques. Ils refusent surtout l'égalité des femmes, égalité issue des sociétés modernes et occidentales, et se concentrent d’abord sur cet aspect, qui leur semble un maillon faible.
Le « dialogue » qu’ils disent souvent vouloir n’est que marchandage pour tenter d’épuiser l’adversaire en profitant de sa moindre faiblesse ou hésitation. Le recours fréquent au procès révèle la volonté délibérée de créer des précédents.

Des groupes fondamentalistes fournissent parfois des services sociaux pour gagner des adhérents. Ils utilisent très efficacement les technologies de la communication. Des cassettes audio bon marché de prêches fondamentalistes avec des diatribes contre l’égalité et l’autonomie des femmes, qualifiées de valeurs « occidentales », se trouvent partout. Dans ces cassettes et lors des prêches, on rappelle aussi aux jeunes filles que le mariage entre musulmanes et non-musulmans est un péché.
Ces groupes gèrent une multitude de sites Web sur l’Internet pour promouvoir leurs vues et pour menacer violemment ceux qui opposent leurs buts.

Les laisser faire, c’est les laisser agir.

Encore une fois, l’Islam ne se limite pas à gérer la vie personnelle ; il est une mode de gestion de la vie publique.

Le 5 mai 2003 dans Marianne, des musulmans de France ont publié un Appel courageux « pour défendre une conception moderne de l'islam, en phase avec son époque et…, en particulier la laïcité et l'égalité de droits absolue entre citoyens quel que soit leur sexe ». Ils invoquaient « la majorité silencieuse des musulmans de France, muselée depuis toujours par les pressions et les intimidations ». Ils dénonçaient « ceux qui veulent imposer un fondamentalisme musulman…et qui souhaitent instrumentaliser l’Islam et les musulmans à des fins politiques ». et appelaient leurs co-religionnaires à se lever enfin pour s'exprimer et faire valoir leur point de vue.

Il faut rappeler que, pas plus que la laïcité, le droit non plus n’est pas à géométrie variable. Pourquoi admettre sur le territoire français des « faits musulmans » en matière de comportement féminin, alors qu’en terre d’Islam on refuse le « fait occidental » ?
En Arabie Saoudite, une femme, quelle que soit son origine, est tenue de se couvrir des pieds à la tête et se voit interdire bon nombre de lieux publics (et même privés). En Iran, une journaliste étrangère, même en tchador, se fait arrêter pour prostitution parce qu’elle a un tube de rouge à lèvres dans son sac.
On impose donc une certaine conception de la femme au Moyen-Orient, hésiterions-nous à imposer la nôtre en France ?

Rappelons que la cour constitutionnelle turque a interdit le port du foulard islamique dans les universités en disant :
« Le foulard constitue une pression, une contrainte, à la fois sur les non-croyants et sur les croyantes qui refuseraient d’arborer le voile. »

En 2002 le Parlement Européen a adopté une résolution sur les femmes et le fondamentalisme (rapport de Mme María IZQUIERDO ROJO-2002) qui interdit :
« d’appliquer sur le territoire de l’Union Européenne des règlements ou des traditions contraires aux droits fondamentaux ».

Plus récemment, le 4 octobre 2005, l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe a adopté un texte qui dit en partie :
Il incombe aux Etats membres du Conseil de l’Europe de protéger les femmes contre les violations de leurs droits au nom de la religion, et de promouvoir et pleinement mettre en œuvre l’égalité entre les sexes. Les Etats ne doivent accepter aucun relativisme culturel ou religieux en matière de droits fondamentaux des femmes… Ils se doivent de lutter contre les stéréotypes sur le rôle des femmes et des hommes motivés par des croyances religieuses, et ce depuis le plus jeune âge, y compris à l’école. »

J’aimerais terminer en citant le Professeur Henri Pena-Ruiz.

« La laïcité, en cherchant à émanciper le droit commun de la tutelle religieuse, rejoint le combat pour l’émancipation des femmes… Cela bénéficie à tous ceux qui sont traités en inférieurs, en premier lieu les femmes qui ont à gagner dans la laïcité la possibilité de s’accomplir selon leur choix. Sur la base de la solidarité et de l’égalité, elle fait sortir la sexualité du cadre de la reproduction. »

« La laïcité est un idéal pour la liberté des êtres humains, liberté de penser et de choisir son éthique de vie. Les droits des femmes font partie de l’égalité de tous les êtres humains, quelles que soient les convictions religieuses individuelles. La vertu de la laïcité a consisté à purger les religions de leur volonté de domination. Elle ne nuit nullement au libre choix de chacun ; par contre, lorsqu’il y a tutelle religieuse sur la loi, cela impose des obligations à tous. »




Bernice Dubois
le 18 mars 2007

Sunday, January 28, 2007

Le male

Celui qui assiste muet au mal, assiste le mal.
victor HUGO
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