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mouvement des femmes Iraniennes

mouvement des femmes Iraniennes

Saturday, May 12, 2012

Pourquoi les pauvres ne votent pas en fonction de leur intérêt économique



France : 
par Catherine Bernard,
le 3 mai 2012
Qu'on se le dise : les citoyens économiquement les plus modestes ne sont pas toujours fans des politiques de redistribution. Du moins si l'on en croit leur vote. C'est ce que démontrent depuis plusieurs décennies les études électorales américaines. Et, de plus en plus fréquemment, les études électorales européennes.
Comme le confirme Bruno Cautrès, chercheur au Cevipof (centre de recherches politiques de Science Po),
«Depuis une trentaine d'annéesla sociologie, autrefois déterminante dans l'explication du comportement électoral, n'explique plus qu'en partie le vote
Ainsi Marine Le Pen (moyenne nationale: 17,9%) a réalisé un bon score chez les ouvriers où elle se place au même niveau que François Hollande (autour de 30%) au premier tour, alors que son programme propose plus d'exclure certains des minima sociaux que d'augmenter à proprement parler ces derniers. Une bonne partie de son programme est du reste centrée sur la défense des interêts des artisans, commerçants et PME. Surtout, elle devance largement Jean-Luc Mélenchon, même si celui-ci a réalisé un score plus qu'honorable dans cette catégorie (entre 11et 18% selon les instituts). Comment expliquer ce paradoxe?

Quand les pauvres seront riches

Au fil des ans, les politologues, notamment américains, ont avancé diverses explications: les pauvres, expliquent-ils, par exemple, ont beau être pauvres, ils ne s'en rendraient pas compte. Enfin, pas totalement. La plupart sous-estimeraient ainsi que les riches ne sont pas un peu, mais immensément plus riches qu'eux.
Et de fait, les Américains sont convaincus que les 20% de leurs concitoyens les plus fortunés contrôlent 59% de la richesse du pays alors qu'en réalité, ils en détiennent 85%. Résultat: bercés par le rêve américain, les plus modestes surévalueraient grandement leurs chances de rejoindre cette élite économique. Et se fourvoieraient donc lorsqu'ils soutiennent des mesures fiscales favorables aux plus riches en pensant, qu'un jour, eux-aussi, en profiteront.
Quatre chercheurs américains, Ilyana Kuziemko, Michael I. Norton, Ryan W.Buell et Taly Reich, viennent d'avancer une nouvelle thèse:  pour eux, si les pauvres votent contre leur intérêt, c'est qu'ils ont peur qu'une politique sociale généreuse profite surtout.... à encore plus démuni qu'eux. Les faisant du même coup descendre tout en bas de l'échelle sociale.
Car il y a toujours plus pauvre et donc plus aidé que soi-même. C'est ce que ces chercheurs baptisent la «last place aversion», autrement dit, le dégoût pour la dernière place. Comme aux cartes, l'important est bien d'être celui....qui n'a pas le pouilleux!

Le pouilleux, c'est l'autre

Pour le démontrer, ils n'ont ni plus ni moins procédé à une expérience de laboratoire. Les chercheurs ont distribué à des «cobayes» des sommes d'argent représentant leur revenu théorique, et chacun a pu savoir à quel niveau de richesse il se situait par rapport aux autres participants. Les chercheurs leur ont ensuite donné le choix: préféraient-ils bénéficier d'une augmentation de revenu modeste mais tout à fait certaine, ou participer à une loterie, qui, si par hasard ils la gagnaient, les ferait progresser d'un ou plusieurs rangs par rapport aux autres participants.
La probabilité d'opter pour l'une ou l'autre solution s'est révélée à peu près stable pour tous les participants. Sauf pour les deux moins bien lotis qui optaient plus souvent pour la loterie. Le plus pauvre pour sortir de sa condition, le «deuxième plus pauvre» pour ne pas.... prendre la place du dernier si jamais celui-ci tirait le gros lot.
Dans une autre expérience, où chacun devait choisir de donner un dollar soit à celui qui le précédait (un peu plus riche) ou le suivait (un peu plus pauvre), les «avant derniers» préféraient systématiquement enrichir leur «supérieur» direct plutôt que de voir leur suivant atteindre leur rang.
Autrement dit, l'important pour l'électeur américain ne serait pas d'être pauvre, en valeur absolue, mais bien de ne l'être pas trop, en valeur relative.
D'autres études corroborent cette interprétation, et la précisent encore plus: ainsi les recherches de Alberto Alesina, Edward Glaeser et Bruce Sacerdote trouvent deux raisons principales à la faiblesse d'un soutien populaire à un Etat providence américain:
«Les Américains sont persuadés d'une part qu'ils vivent dans une société ouverte et juste  —et où toute redistribution est donc inutile, NDLR—, […] et de l'autre qu'une plus grande redistribution profiterait surtout aux minorités ethniques, et non à eux-mêmes».
«D'où l'émergence de la notion de ”welfare chauvin”, dont les largesses ne profiteraient qu'aux nationaux, comme le prône en France Marine Le Pen», explique Bruno Cautrès.

Les plus instruits aussi votent contre leur intérêt

Mais si les plus pauvres ne votent pas toujours «utile», ils ne sont pas les seuls! «A l'inverse, constate Bruno Cautrès, les classes moyennes éduquées votent désormais majoritairement pour la gauche socialiste, alors que celle-ci, bien souvent, augmente leur effort fiscal».
Explication: le vote n'est pas seulement l'expression d'intérêts. Mais aussi celle de valeurs qui parfois transcendent ou contredisent cet aspect purement utilitariste. Lorsque la contradiction est trop forte, des clivages inédits s'instaurent: «coexistent ainsi désormais une gauche, comme une droite, ouvertes sur l'extérieur et une gauche/une droite plus fermées», explique Bruno Cautrès.
Mais on devrait bientôt en savoir plus: en France, le vote a jusqu'à présent souvent été étudié sous l'angle des CSP (catégories socio-professionnelles), qui ne constituent qu'une indication partielle de la situation sur l'échelle sociale du pays. Mais Nonna Mayer, directrice de recherche au CNRS, mène actuellement une recherche sur le vote des personnes les plus pauvres (y compris les personnes sans domicile fixe) qui permettra de bien mieux cerner les motivations et les comportements de cet électorat.
Catherine Bernard

Thursday, May 10, 2012

Esclavage


Comme le rappelle le Comité pour la Mémoire et l’Histoire de 
l’Esclavage, la date du 10 mai – qui ne se substitue pas aux dates 
commémoratives des différents territoires ultramarins - a été retenue 
en tant que date commémorative nationale. Il marque  en effet le  jour 
de 2001 « où les élus de la République adoptèrent à l’unanimité, en 
dernière lecture au Sénat, la loi du 21 mai 2001 par laquelle la France 
est le premier Etat au monde à reconnaitre l’esclavage et la traite 
comme un crime contre l’humanité ». Le MRAP tient à rendre hommage à 
cette Loi de la députée guyannaise Christiane TAUBIRA.

Au plan international, les Nations-Unies ont fixé en 2002 la Journée 
internationale pour l’abolition de l’esclavage au 2 décembre, pour 
marquer la date de l’approbation par l’assemblée générale de l’ONU, en 
1949, de la convention pour la répression et l’abolition de la traite 
des êtres humains et de l’exploitation par la prostitution d’autrui.

De son côté, l’UNESCO a fixé au 23 août sa commémoration de l’esclavage, 
en mémoire de l’insurrection d’esclaves des 22 et 23 août 1791 à 
Saint-Domingue, déterminante dans l’abolition de la traite négrière 
transatlantique, marquée par  les sinistres « Codes Noirs » de Louis XIV 
(1685) et de Louis XV (1723) : ils firent régner sur ces territoires une 
véritable peine de mort « privatisée » à l’encontre d’esclaves réduits à 
l’état de « biens meubles » et de  « cheptel » humain.

L’histoire de l’esclavage, ce sont des siècles de luttes  des esclaves 
eux mêmes pour la liberté. Des centaines de révoltes,  réprimées avec 
une barbarie inouïe, se sont déroulées tout au long des  siècles 
d’esclavage à Haïti, Porto Rico, Saint Domingue, Cuba, à la  Martinique, 
aux Etats-Unis... Elles nous ont légué des noms devenus symboles de 
résistance à l’oppression: Diego de Campo, chef de la révolte cubaine de 
1545 au cours de laquelle  7000 “nègres marrons” se sont organisés en 
république ; un premier grand camp de “nègres marrons” établi en 
Guadeloupe en 1636, dans les hauteurs de Capesterre ; Toussaint 
Louverture qui a proclamé la première république noire en  Haïti et 
meurt en 1803 dans la forteresse française de Joux ;  une insurrection 
d’esclaves en Jamaïque qui réunit en 1831 à 1832 plus de  20 000 insurgés…

En France, comme dans de nombreux pays du monde, est évoquée la question 
des « réparations »,  particulièrement brûlante lors de la conférence 
des Nations Unies contre le Racisme de Durban, en 2001. D’autres 
démarches réparatrices sont également à l’œuvre: en particulier des 
efforts croissants de recherche destinés à l’écriture de cette  histoire 
trop longtemps négligée ou refusée, afin de la faire  reconnaître et 
partager par toutes et tous.

Le MRAP se félicite de toutes les démarches de lutte contre l’oubli et 
de réappropriation de l’Histoire par les générations successives, en 
particulier, dans le cadre scolaire. C’est là un fondement essentiel 
pour la lutte contre le fléau du racisme et  pour veiller à ce que 
l’Histoire ne se répète pas !

Paris 10 mai 2012

Friday, May 04, 2012

Communiqué de presse



Une nouvelle loi sur le harcèlement sexuel est urgente( Marie-George 
Buffet

Le Conseil constitutionnel vient d’abroger la loi sur le harcèlement 
sexuel au prétexte d’une mauvaise définition de cette violence. 
Pourtant, cela reste un délit dont  trop de femmes sont encore victimes 
et cette abrogation est donc une très mauvaise nouvelle. La mauvaise 
définition d’un délit ne le fait pas disparaitre et il ne peut donc 
rester impuni. ET j'ai déposé une proposition de loi qui le clarifie. 
Elle dit :"/tout agissement à connotation sexuelle subi par une personne 
et ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité et de 
créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou 
offensant constitue un agissement de harcèlement sexuel"/. La définition 
existe, la proposition de loi existe : il faut maintenant que la gauche 
l’adopte dès le début de la nouvelle législature.

Marie-George Buffet

Députée, ancienne ministre

Stains, le 4 mai 2012

Sunday, April 08, 2012

Comité des femmes Contre la Lapidation


Débat et discussion
Mehri. JAFARI. Militante Féministe
Féminisme réprimée, une caricature nommée " féminisme Islamique"
Film
Sou. Abadi.  Cinéaste
SOS à Téhéran  
A quoi pense l’Iran d’aujourd’hui ? Pour répondre à cette question, la réalisatrice Sou Abadi suit pendant cinq mois la méthode de travail du cinéma-vérité, allant filmer dans des institutions interdites aux réalisateurs iraniens eux-mêmes :
Comité des femmes Contre la Lapidation
13 Avril 2012
19h30 AGECA, 177 rue Charronne Métro: Alexander DUMAS
                                               
   کمیته زنان ضدّ سنگسار « پاریس»
   پاریس . 13 آوریل  2012
AGECA  177 rue de Charonne  Métro : Alexandre DUMA     
ساعت هفت و نیم بعد از ظهر
سخنرانی ، بحث و گفتگو
مهری جعفری
« فمینیسمی که سرکوب میشود و کاریکاتوری به نام "فمینیسم اسلامی»
ساعت هشت و نیم . نمایش فیلم
« اس ئو اس  تهران »  فیلم مستند  ساخته  سو آبادی .  فارسی بازیرنویس فرانسه

Femmes battues


Femmes battues : réquisitoire contre l'indifférence aux assises du Nord
LE MONDE | 24.03.2012 à 09h44 • Mis à jour le 26.03.2012 à 11h33
Par Pascale Robert-Diard
C'est une sale affaire de violence et de misère. Une de celles auxquelles on rechigne à s'intéresser parce que tout cela semble trop loin, trop moche et qu'on en a bien assez comme ça. C'est ce que l'on pensait, au début. Comme sans doute les six jurés - quatre femmes, deux hommes - tirés au sort devant la cour d'assises du Nord pour juger Alexandra Guillemin, 32 ans, qui comparaissait pour le meurtre de son mari, Marcelino.
Un soir de juin 2009, dans la cuisine de leur appartement à Douai, cette mère de quatre enfants a dit à son mari qu'elle voulait le quitter. Il a explosé de fureur, a cherché à l'étrangler, elle a saisi un couteau de cuisine. La plaie dans le cou mesurait 13,5 cm de profondeur. Il est mort sur le coup, "dans une mare de sang", dit le procès-verbal des policiers. Voilà pour les faits.
Le procès s'est ouvert mercredi 21 mars. Alexandra Guillemin comparaissait libre après dix-sept mois de détention provisoire. Elle s'est assise dans le prétoire, le visage légèrement incliné, ses longs cheveux sombres noués sur la nuque, les yeux baissés, les mains posées sur les genoux et elle n'a plus vraiment bougé. Dehors, c'était le printemps, le ciel était bleu tendre. Le soleil inondait les murs clairs de la salle d'audience. C'est là, dans cette lumière si blanche, si crue, qu'une cour et des jurés ont plongé dans la nuit d'une femme.
Alexandra avait 17 ans, elle était en première, au lycée, quand elle a rencontré Marcelino, un Gitan sédentarisé, de quatorze ans son aîné. Elle est tombée amoureuse, a claqué la porte de chez sa mère qui ne l'aimait guère et rompu avec son père qui était en colère. Quelques mois plus tard, elle s'est mariée, le premier des quatre enfants est né et Alexandra Guillemin a renoncé à passer son bac. Le reste est un long calvaire. Une épouse que l'on viole, frappe, insulte et humilie. Que l'on menace lorsqu'elle murmure des confidences à sa sœur au téléphone ou cherche à voir son père. Que l'on épie quand elle tente de se confier à l'assistante sociale. Que l'on écrase et engloutit. Au XXIe siècle, dans une ville française, une ombre dans une caverne.
Pendant trois jours, un homme ne l'a pas quittée des yeux. Luc Frémiot est avocat général. Cela fait plus de dix ans qu'il se bat contre les violences conjugales. Qu'il essaie de secouer les consciences. Qu'il tonne à l'audience, bat les estrades, s'invite dans les colloques. Qu'il donne des instructions écrites aux policiers pour transmettre systématiquement au parquet les "mains courantes" déposées par les femmes, afin de ne pas laisser échapper la moindre chance de briser le silence, d'endiguer la violence dès le premier coup porté. Pour qu'il ne soit pas suivi d'un deuxième, puis d'un troisième, qui fait plus mal, détruit plus profond.
Il l'a regardée, Alexandra Guillemin, lorsqu'à la barre elle triturait son mouchoir, en répondant d'une voix faible aux questions de la présidente, Catherine Schneider. Lorsque des larmes roulaient sur son visage à l'évocation par les voisins, par les rares amis, par les dépositions de ses enfants, de ce qu'avait été sa vie. Lorsqu'elle chassait de la main les images qui l'assaillaient, honteuse de devoir expliquer ce que son corps avait subi et qu'elle avait toujours tu. Luc Frémiot observait tout, aspirait tout. Il a dévisagé aussi ces femmes assises dans le public, dont soudain s'échappait un cri, presque un ordre : "Parle, Alexandra ! Parle !" Il a crucifié du regard cet officier de police judiciaire concédant un "dysfonctionnement" quand on lui a demandé d'expliquer comment et pourquoi son service n'avait pas jugé nécessaire de donner suite à la plainte que voulait déposer Alexandra Guillemin contre son mari. Elle avait l'œil tuméfié, on lui a conseillé une main courante et on l'a renvoyée chez elle parce que "ça ne saignait pas".
Vendredi 23 mars, l'avocat général s'est levé. Ou, plus justement dit, il s'est jeté. Les notes sur le carnet ne disent ni la voix qui enfle et se brise, ni les silences, le souffle qui emporte, les mains tendues qui escortent les paroles jusqu'aux visages concentrés des jurés, le regard suspendu de l'accusée.
"Alexandra Guillemin, nous avions rendez-vous. C'est un rendez-vous inexorable, qui guette toutes les victimes de violences conjugales. Ce procès vous dépasse parce que derrière vous, il y a toutes ces femmes qui vivent la même chose que vous. Qui guettent les ombres de la nuit, le bruit des pas qui leur fait comprendre que c'est l'heure où le danger rentre à la maison. Les enfants qui filent dans la chambre et la mère qui va dans la cuisine, qui fait comme si tout était normal et qui sait que tout à l'heure, la violence explosera.
Elles sont toutes sœurs, ces femmes que personne ne regarde, que personne n'écoute. Parce que, comme on l'a entendu tout au long de cette audience, lorsque la porte est fermée, on ne sait pas ce qui se passe derrière. Mais la vraie question, c'est de savoir si l'on a envie de savoir ce qui se passe. Si l'on a envie d'écouter le bruit des meubles que l'on renverse, des coups qui font mal, des claques qui sonnent et des enfants qui pleurent.
Ici, dans les cours d'assises, on connaît bien les auteurs des violences conjugales. De leurs victimes, on n'a le plus souvent qu'une image, celle d'un corps de femme sur une table d'autopsie. Aujourd'hui, dans cette affaire, nous sommes au pied du mur, nous allons devoir décider.
Mon devoir est de rappeler que l'on n'a pas le droit de tuer. Mais je ne peux pas parler de ce geste homicide sans évoquer ces mots des enfants : 'Papa est mort, on ne sera plus frappés'. 'Papa, il était méchant'. 'Avec nous, il se comportait mal, mais c'était rien comparé à ce qu'il faisait à maman'. On n'a pas le droit de tuer, mais on n'a pas le droit de violer non plus. D'emprisonner une femme et des enfants dans un caveau de souffrances et de douleur.
Je sais la question que vous vous posez. 'Mais pourquoi Alexandra Guillemin n'est-elle pas partie avec ses enfants sous le bras ?' Cette question est celle d'hommes et de femmes de l'extérieur, qui regardent une situation qu'ils ne comprennent pas et qui se disent: 'Mais moi, je serais parti !' En êtes-vous si sûr ? Ce que vivent ces femmes, ce qu'a vécu Alexandra Guillemin, c'est la terreur, l'angoisse, le pouvoir de quelqu'un qui vous coupe le souffle, vous enlève tout courage. C'est sortir faire les courses pendant cinq minutes, parce que celui qui vous envoie a calculé exactement le temps qu'il vous faut pour aller lui acheter ses bouteilles de bière. Et c'est à cette femme-là que l'on voudrait demander pourquoi elle est restée ? Mais c'est la guerre que vous avez vécue, madame, la guerre dans votre corps, dans votre cœur. Et vous, les jurés, vous ne pouvez pas la juger sans savoir les blessures béantes qu'elle a en elle. C'est cela être juge, c'est être capable de se mettre à la place des autres. Alexandra Guillemin, il suffit de l'écouter, de la regarder. De voir son visage ravagé. Mais un visage qui change dès qu'elle parle de ses enfants. On a beaucoup dit qu'elle était 'passive'. Mais c'est une combattante, cette femme ! Ses enfants, elle leur a tenu la tête hors de l'eau, hors du gouffre. Il n'y a pas beaucoup d'amour dans ce dossier, mais il y a le sien pour ses enfants, et ça suffit à tout transfigurer. Sephora, Josué, Saraï, Siméon ont 13, 11, 8 et 6 ans aujourd'hui, ils vous aiment, ils seront votre revanche.
Nous, la question que nous devons nous poser, c'est : 'De quoi êtes-vous responsable, Alexandra Guillemin ?' Quelle serait la crédibilité, la légitimité de l'avocat de la société qui viendrait vous demander la condamnation d'une accusée, s'il oubliait que la société n'a pas su la protéger ? Alors, je vais parler de légitime défense. Est-ce qu'au moment des faits, Alexandra Guillemin a pu penser qu'elle était en danger de mort ? Est-ce qu'en fonction de tout ce qu'elle a vécu, subi, elle a pu imaginer que ce soir-là, Marcelino allait la tuer ? Mais bien sûr ! Cela fait des années que ça dure. Alexandra a toujours été seule. Aujourd'hui, je ne veux pas la laisser seule. C'est l'avocat de la société qui vous le dit : vous n'avez rien à faire dans une cour d'assises, madame. Acquittez-la !"
Vendredi 23 mars, six jurés - responsable de paie, retraitée, techniciens, ingénieur, assistante d'achat - et trois magistrats professionnels l'ont écouté. Et d'une sale affaire de violence et de misère, si loin, si moche, ils ont fait un grand moment de justice, si proche.
Pascale Robert-Diard

Wednesday, March 14, 2012

Tuesday, March 13, 2012






فاطمه پنج ماهه حامله بود، روی » گهواره » (۱) شکنجه شد . بی‌هوش و در حال خون‌ريزی به دار آويخته شد
" اظهارات يکی از کارکنان سابق قوه قضائيه حکومت اسلامی "

«……اهواز بودم. طلبه ای از اصفهان به نام علی آبادی آمده بود که به جبهه برود. نامه ای از آيت الله طاهری برايم آورده بود. من به آقای طاهری ارادت داشتم و روابط ما بسيار حسنه بود. نامه برای آيت الله جمی ، امام جمعه آبادان بود. من در زندان کارون بودم ، روزی با دو سه تا از بچه های سپاه برای ديدار با امام جمعه آبادان راهی آبادان شديم . امام جمعه آبادان به علت بيماری و ناراحتی ناشی از اعدام پسرش سکته کرده و بر شدت عارضه ی فلج صورت و قسمتی از بدن اش افزوده شده بود. پسر او مجاهد بود که در شيراز دستگير و به دستور حاکم شرع – داود اميری- اعدام شده بود. از اينکه نامه ای از طاهری برای اش برده بودم خوشحال شد. من را هم تا حدودی می شناخت. آقای جمی در اين ديدار نامه ای به من داد که از طرف رئيس جمهور وقت، خامنه ای بود و در خواست شده بود تا هر چه سريع تر زندانی ای به نام فاطمه حسينی ، ۲۸ ساله ، اهل مشهد که يک دختر ۷ ساله و پسری ۳ ساله داشت و زندانی ست ، شناسائی و مشخص شود کدام زندان است. اين زن ۵ يا ۶ ماهه حامله بود و در شيراز در خيابان نادر، ۸ متری جاويد در يک خانه تيمی مجاهدين دستگير شده بود. رئيس جمهور خواسته بود اين زندانی با پرونده ی متشکله اش به تهران فرستاده شود. تلاش برای پيدا کردن اين زندانی به جائی نرسيده بود. آقای جمی از من خواست مسئله را دنبال کنم و اين زندانی را پيدا کنم. من به اهواز و بعد به شيراز برگشتم. حاکم شرع شيراز هم نامه مشابه ای که آقای طاهری برای جمی هم فرستاده بود به من نشان داد ، با اين تفاوت در زير نامه مرقوم شده بود که به من مسؤليت داده می شود اين زندانی را پيدا کنم.
…………………………
من در عرض سه روز ۱۱ زندان و بازداشتگاه علنی شيراز و ۱۷ زندان و بازداشتگاه مخفی را سرکشی کردم ، ردی از اين زندانی پيدا نکردم. حدس می زديم او به نام فاطمه حسينی خودش را معرفی نکرده است . در زندان اطلاعات خيابان زرگری با دختری به نام فاطمه حسينی مواجه شدم که ۱۶ سال داشت و نمی توانست زندانی مورد نظر باشد. من هر شب از ساعت ۶ تا ۱۲ شب به زندان عادل آباد می رفتم و پرونده هايی که بازجوها و بازپرس ها و حکام شرع روی آن ها مسئله داشتند را بررسی می کردم ، و پرونده را تکميل می کردم . پرونده های خودکشی در زندان و قتل و مسائل ديگر را هم من می بايد بررسی می کردم و نظر می دادم . شبی به زندان سپاه ( پلاک۱۰۰) سر زدم و از مسؤل دفتر که ليست اعدامی ها يا کسانی که در نوبت اجرای اعدام بودند را خواستم . اسم اين جوان روستائی مسؤل دفتر برومند بود ( بعدها در جبهه کشته شد). ليست را آورد. به او گفتم دنبال زندانی ای می گردم که حامله است. از هادی آسمانی ( نگهبان داخلی) خواستم جعفر جوانمردی را خبر کند. رفتم نماز خانه ، روزهای سختی را می گذراندم و حسابی مسئله دار شده بودم . تو نماز خانه تو فکر بودم که صدای جعفرجوانمردی افکارم را پاره کرد. گفت : » حاج آقا توعالم ديگه ای بودی، اصلن متوجه آمدن من نشدی» ، چيزی نگفتم ، روبروی من نشست. آدم عجيبی بود، لب های کلفت و برگشته ، چشم های عسلی، با قدی متوسط ، ۲۳ تا ۲۴ ساله ، خيلی تيز هوش بودو حافظه ی خوبی داشت و به همين خاطر هم سراغ او فرستادم ، او به اکثر شکنجه گاه ها هم سر می زد، کار نظامی بلد بود ، خيلی ها را در درگيری ها کشته بود. هفت تير کش ماهری بود.وقتی می خنديد جندش آور می شد ، دهان گشاد و دندان های بزرگ و حالت صورت اش اصلن به دل نمی نشست.خنده ی زشتی داشت. به او گفتم دنبال زن ۲۸ ساله ای هستم که ۵ يا ۶ ماهه حامله است.دو تا بچه کوچک هم دارد ، اهل مشهد است ، همه ی زندان ها را هم زيرورو کردند ، پيدايش نکرده اند. دو تا سيگار گيراندم و يکی را به ا و دادم ، پکی زد و گفت: » … ما يه زن حامله داريم يک ساعت پيش حسن بی بی بردش زير زمين برای تعزير ، مريم مو.سوی و لعبت الهی هم پائين هستند. ، الان توی الف روی » گهواره » (۱) است. سريع رفتم توی » الف» . زنی روی گهواره شکنجه می شد. مريم داشت به قربانی بد و بيراه می گفت. لعبت هم از اينکه قربانی خونريزی داشت و بوی خون و گند می داد عصبانی شده بود. جعفر جوانمردی از مريم و لعبت خواست قربانی از » گهواره» پائين بياورند. لعبت گفت: » امکان نداره بايد جنازه ش بياد پائين و مستقيم بره سرد خونه تو يخچال» . من که به ندرت عصبانی می شدم و داد می زدم، عصبانی شدم و داد زدم که زندانی را بياورند پائين ، و آوردند. روی شکم زندانی که حامله بود يک وزنه ۱۰ تا ۱۵ کيلو ئی گذاشته بودند.زير پای زندانی پرازخون بود.، خون دلمه بسته بود. زندانی نفس نمی کشيد ، خرخر می کرد ، سرش به عقب افتاده بود و موهای اش رها شده بودند ، روسری اش دور گردن اش بود.رگه های خون از گوشه ی دهان اش به طرف گو ش ها ی اش کشيده شده بودند. پرسيدم : » هنوز زنده س؟» ، لعبت گفت:» نمی دانم» . به در مانگاه منتقل شد با چرخ دستی ای که مخصوص حمل غذا بود(۲).نيمه بيهوش بود و تمام بدن اش پر از خون بود ، به دکتر اصداقی و دکتر افنان گفتم اين زندانی بايد زنده بماند. پس از چند دقيقه دکتر اصداقی از اتاق اش بيرون آمد و گفت : » بچه اش را سقط کرد» ، چشم های دکتر اصداقی پر از اشک بود. جوانمردی باحميد بانشی برگشت . بانشی با آن صدای خشن و طلبکارانه اش با طعنه گفت : » حاج آقا بالاخره پيداش کردی » . از بانشی خواستم فورا» آمبولانس خبر کند و زندانی را به بيمارستان منتقل کند. او به جعفر گفت برود آمبولانس خبر کند. من از دکتر اجازه گرفتم و رفتم سراغ قربانی ، خرخر نمی کرد، نفس های اش داشتند عادی می شدند اما بيهوش بود.کنار تخت اش نشستم و زير گوشش گفتم » فاطمه منم، بچه هارو آوردم تو رو ببينن ، می خوان با تو حرف بزنن». جوابی ندا د، وقتی دو باره اسم بچه ها را آوردم چشم های اش را باز کرد که سريع بسته شدند. سعی کردم از او حرفی بکشم و هويت اش را مشخص کنم و مطمئن بشوم همان فاطمه حسينی ست . از اتاق بيرون آمدم . کنجی منتظر آمبولانس ماندم . چند دقيقه بعد جعفر جوانمردی آمد و گفت : » حاج آقا تمام شد» و من فکر کردم زندانی فوت کرده است ، که جعفر بلافاصله ادامه داد :» حاج آقا تو اين فاصله مجيد تراب پور زندانی رو برد پای » ميله ی واليبال» (۳) اونو و مينا سجادی رو، هر دو رو با هم دار زد.» . باورم نمی شد ، گيج وعصبانی شده بودم ، با عصبانيت گفتم می خواهم با مجيد صحبت کنم . مجيد آمد ، پرسيدم چرا زندانی را اعدام کردی؟ او هم با خونسردی حکم اعدام فاطمه را جلوی رويم گذاشت و گفت: » من وظيفه مو انجام دادم حاج آقا، طبق اين حکم که تائيد شده در ديوان عال کشور است ، زندانی بايد ديروز اعدام می شد ، يه روزم تاخير داشتيم ، خودش را فاطمه مشهدی معرفی کرده بود نه فاطمه حسينی» . روزی که فاطمه را اعدام کردند ، چهارشنبه ۱۷ خرداد سال ۱۳۶۲ بود. مينا سجادی که با او اعدام شد ۲۰ ساله بود. مريم موسوی سر شکنجه گر اين دو بود ، لعبت الهی و فاطمه محبی و زينت صابری هم شکنجه گر های اين دو قربانی بودند. اين ها زير نظر فرزاد شکری پور ( شکری) و حسين چابک گل برنجی کار می کردند.
بعدها فهميدم که چرا خامنه ای نامه داد ه بود و به دنبال اين زندانی بود، شنيدم فاطمه حسينی که خودش را فاطمه مشهدی معرفی کرده بود، از بستگان بسيار نزديک خامنه ای بود.

" مسعود نقره کار "

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زيرنويس:
* سلسله مطالبی که يازدهمين بخش آن را خوانديد، اظهارات يکی از کارکنان سابق قوه قضائيه حکومت اسلامی درشکنجه گاه ها و زندان های اين حکومت، و در جبهه جنگ است. او به عنوان شاهد تجاوزبه دختران و زنان زندانی، شاهد شکنجه واعدام زندانيان سياسی و عقيدتی، از گوشه هايی از جنايت های پنهان مانده ی جنايتی به نام حکومت اسلامی پرده بر می دارد.( با توجه به اينکه در زندان ها حکومت اسلامی، شاغلين در زندان ها از نام های متعدد و مستعار استفاده می کردند – و می کنند- ، نام ها و فاميلی ها می توانند واقعی، و حقيقی، نباشند).(م.ن)
۱- در باره ی شکنجه ی گهواره : قربانی را روی تخت تعزيرات می خوابانند ، مچ های دست و پای او را با مچ بند مخصوص می بندند. مچ بندها به طول حدود ۲۵ و عرض حدود ۱۰ سانتيمتز هستند و از يک لايه داخلی که حالت فلزی و نرم دارد درست شده اند ، و روی اين لايه چند لايه چرم است، که بسيار نرم اند. وسط مچ بند قلابی ست که به همان لايه فلزی وصل است. چهار رشته ی زنجير، که به سقف وصل اند به حلقه های اين قلاب ها وصل می شوند. اين زنجيرها نه عمودی که به حالت مورب به قلاب ها وصل می شوند، بهمين خاطر دست ها و پاها به وقت بالا کشيدن قربانی از بدن قربانی دور می شوند. اين زنجيرها به وسيله ی يک دستگاه برقی که جعبه ی قطع و وصل آن روی ديوار است قربانی را به بالا و پائين می کشد. ( دکمه قرمز قربانی را بالا می کشد، و دکمه آبی قربانی را پائين می آ ورد، چهار دکمه نارنجی برای کشيدن جداگانه دست ها و پاها در جهت های مختلف و جود دارد). شکنجه گر قربانی را بالا می کشد. درد و حالت بدن ابتدا روی تنفس قربانی تاثير می گذارد، تا ارتفاع يک متری قربانی می تواند صداها را بشنود ، از يک متر به بالا عضلات کشيده تر می شوند و سر قربانی به عقب می افتد و حالت آويزان شدگی پيدا می کند و نفس اش تنگ تر می شود. در دو متری ابتدا مفصل دست ها جدا می شوند و در ارتفاع بالاتر دست ها قطع می شوند و پاها آويزان می مانند. اين حالت را » پروانه» می گويند. حتی زندانی ای که تا يک متری کشيده شده باشد ، اگر زنده بماند تا پايان عمر عليل خواهد شد . برخی موارد پاها ساکن و دست ها کشيده می شوند .بدن قربانی مرد به صورت عمودی و حالت ضربدر پيدا می کند، و بيضه های قربانی آويزان می شوند . اين حالت را حالت بيضه کشی می گويند و بيضه قربانی را می کشند. برای بيضه کشی يک گوی چرمی قلاب دار هست که بيضه را درون آن گوی می گذارند و در بالای آلت تناسلی به وسيله قفل اين گوی قفل می شود، و بعد يک وزنه ۵۰۰ گرمی به قلاب آويزان می کنند، کشيدگی بيضه سبب می شود ابتداچربی های بيضه کشيده شده و شروع می کنند به آب شدن. قربانی اگر حرف نزند و مقاومت کند يک وزنه ۱۰ کيلوئی به جای وزنه ۵۰۰ گرمی آويزان می کنند ، وزنه که سنگين تر می شود بيضه ها در وضعيتی قرار می گيرند که به سمت کنده شدن ار بدن می روند. قربانی زرد رنگ می شود و در اين حالت زبان زندانی بيرون می زند و دندان ها چنان روی زبان ودهان فشار می آ ورند که دهان پراز خون می شود، چشم ها بيرون می زنند و تمام بدن سياه می شودو قربانی جان می دهد ، اين شرايطی ست که بيضه ها از جا کنده شده اند. اين وسيله ی شکنجه ( گهواره) از کشو روسيه خريداری شده است ، و عده ای از شکنجه گران برای ديدن دوره ی ياد گيری ِ کار با اين وسيله در کره شمالی دوره ديده اند.
۲- در زندان هابه چرخ دستی حمل غذا می گفتند : » بنز» ، گاهی زندانی ای را که شکنجه می کردند با تمسخر به او می گفتند: » الان برات بنز می آريم تا سواراون بشی و بری بند ، يا درمونگاه » ، که منظورشان از » بنز» اين چرخ دستی بود.
۳- در هواخوری زندان يک تور واليبال بود که ميله های آهنی کلفتی داشت ، تور را برداشته بودند و به جای آن ميله آهنی ای را بالای اين دو ميله ( تير) واليبال جوش داده بودند. زندانی را روی اين ميله دار می زدند.


Saturday, March 10, 2012

Liberation




POLITIQUES Hier à 23h59
Les candidats de gauche sur le gril des féministes
REPORTAGE
Mélenchon, Joly, Hollande et Poutou ont répondu à l'invitation des «féministes en mouvements», lors d'une soirée d'interpellation pour parler précarité, crèche ou prostitution. Les candidats de droite n'étaient pas là...
Par CHARLOTTE ROTMAN
Ah, ce soir, le féminisme était de gauche. Si jamais certains en doutaient, le show organisé par Féministes en mouvements (une coalition de plus de 40 associations) pour interpeller les candidats à la présidentielle l'a démontré. Sifflets et applaudissements à l'appui.
D'abord, aucun candidat de droite engagé dans la course élyséenne n'a répondu à l'invitation des féministes de monter sur la scène de la Cigale, à Paris, ce mercredi 7 mars, veille de la journée internationale des femmes.
Pour souligner leur absence, des militantes ont lu des interpellations à leur endroit. Sarkozy «n'aurait sans doute pas dupé grand monde dans la salle, lit l'une d'elles. Ce candidat disait il y a un an en parlant du 8 mars: "c'est sympathique, il faut le faire, enfin parfois il faut qu'on se concentre sur l'essentiel".»
La droite jugée par contumace!
C'est ça le problème avec les féministes, non seulement elles sont - souvent - de gauche mais en plus, elles ont la mémoire longue. Et elles sont «tenaces». Ce sont elles mêmes qui le disent. La condamnation par contumace se poursuit: «M. Sarkozy, pensez vous que la bataille pour l'égalité femmes-hommes peut aller de pair avec des politiques telles que celles que vous avez menées, d'attaques des libertés individuelles, des protections collectives, des services publics et du vivre ensemble?» Un «Sarkozy dégage» fuse alors d'une rangée. Son sort est fait.
Les autres candidats de gauche qui, eux ont accepté le jeu, se sont donc retrouvés avec un boulevard devant eux. Sur scène, un jeu de questions-réponses, parfois sans concession. Les associations ont épluché les programmes et demandent précisions et clarifications.
Le premier, Jean-Luc Mélenchon, tout sourire, passe sur le grill. Détendu, il déroule une analyse historique très «lutte des classes». Efficace. Le candidat du Front de gauche parle des pauvres, des chômeurs, des smicards, des précaires... qui sont majoritairement des femmes. «Il y a un confort de situation à l'exploitation des femmes», accuse-t-il. Il est ovationné.
Au premier rang, Sylviane Agacinski, Elisabeth Guigou et Yvette Roudy... pas vraiment une brochette de groupies sarkoystes. Elles ne perdent pas une miette du spectacle politique. Et attendent leur candidat.
Eva Joly est la suivante. Elle est plutôt à l'aise et déclare qu'elle a «passé (s)a vie à faire des choses réservées aux hommes»... et salue «la relève» féministe. Dans la salle, c'est vrai, les moins de trente ans sont nombreuses. La candidate écolo n'est pas sur le même registre que Mélenchon. Plus sociétale, elle évoque spontanément les tâches ménagères effectuées à 80% par les femmes, la représentation des femmes en politique. «Pour moi, les listes qui ne sont pas paritaires ne doivent pas être valables.» Elle plaide pour des quotas dans les grandes entreprises ou la haute fonction publique.
L'écologiste se fait houspiller sur la prostitution. Hostile à la loi sur le racolage passif, elle est aussi opposée à la criminalisation des clients. Une onde de mécontentement agite le fond de la salle. Qui crie «Abolition!» «Abolition!»
«Je ne suis pas né féministe, je le suis devenu»
François Hollande se fait attendre. Quand il arrive, il pose des notes devant lui. Du balcon, des tracs pleuvent; on entend «DSK partout, justice nulle part». Le débat se poursuit pourtant. Le socialiste dit «les Français» puis se reprend «les Françaises». Il dit «l'égalité hommes/femmes», et se fait chahuter. La fois d'après, il corrige en souriant: «l'égalité femmes-hommes». Il confie: «je ne suis pas né féministe, je le suis devenu». Et dit quelques phrases pour l'assemblée: «le combat féministe n'est pas derrière nous, il est devant.»
Mais Hollande semble manquer un peu de niaque. Il reprend un peu du poil de la bête en confirmant qu'il veut un gouvernement paritaire, et qu'il y aura autant d'hommes que de femmes dans les plus hautes instances: au conseil constitutionnel, au conseil supérieur de l'audiovisuel.
Interrogé sur le nombre de places en crèches qu'il faudrait créer - les associations en réclament 500 000 -, le candidat PS préfère ne pas faire de promesse chiffrée. Déception dans la salle, il se justifie dans une allusion à la repentance de Sarkozy sur son mandat bling bling: «Je ne peux pas m'engager devant vous sur un tel objectif, ne pas le faire... et revenir dans 5 ans pour m'en excuser...»

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