Nous sommes aujourd’hui dans une situation où l’économie est réduite aux jeux de la Bourse , où le développement industriel s’éteint, où l’emploi est détruit méthodiquement laissant à la rue des milliers de gens. Partout en Europe le désespoir grandit.
Pour l’argent, pas de frontières, des lieux paradisiaques lui sont réservés.
Pour les peuples, la récession, l’instabilité, l’accroissement de la misère, avec son cortège d’injustices, une situation de survie et de non-vie.
Pour les femmes la destruction de ce qu’elles ont acquis de dure lutte, le retour à la place domestique qui leur fut assignée, aux rôles ancestraux de « mère ou de putain ».
Les guerres, l’exil, l’immigration forcée sont aussi des circonstances qui augmentent les situations de prostitution.
Face à cette crise, les situations et les formes de prostitution se sont multipliées, la mondialisation et la traite se sont amplifiées.
La pauvreté, la banalisation du sexe tarifé, le virilisme institué comme valeur chez les sportifs et leurs supporters, l’argent comme seul critère, amènent des femmes vers la prostitution.
L’influence des lobbies, l’avancée de la pornographie dans les mentalités, sous couvert d’esthétisme, promeuvent, valorisent et banalisent des images de femmes, objets de consommation masculine.
L’industrie du sexe trouve des candidates pour alimenter les films pornographiques, les sites internet ou autres lieux de commercialisation du corps des femmes au service des phantasmes masculins.
En payant, le client ne s’embarrasse pas d’une relation humaine, il fuit toute responsabilité.
Le système prostitutionnel est au service du plaisir d’hommes déshumanisés ; la personne prostituée est chosifiée, c’est ainsi que sont mises en place la servitude des femmes et la domination des hommes.
Penser résoudre les désirs sexuels des personnes handicapées par la mise en place d’aidants sexuels participe à l’injonction à une sexualité obligatoire et normée. C’est considérer que ces personnes ne sont pas dignes d’amour, ni capables de relations réciproques, hors circuit marchand ou médical.
C’est perpétuer un regard infériorisant sur elles. C’est ignorer et renoncer. Pour tout individu-e, une sexualité autre, hors du système marchand ou médical, une sexualité faite de corps, de désirs et d’amour est possible que l’on soit handicapé-e-s ou pas.
Le plus souvent, les femmes sont encore mineures lorsqu’elles sont prostituées et leur espérance de vie en est nettement diminuée.
Cette violence doit être dénoncée et traitée comme les autres violences.
Le désir des femmes est évacué, nié, piétiné, réduit à l’inexistence. Tout cela pour que dominent les pratiques patriarcales de la sexualité masculine. Là s’enracine le mépris des femmes, là on prend une part active à la dépersonnalisation des individu-e-s, oubliant qu’acheter du sexe est la forme la plus archaïque et occultée des violences : un crime.
Légiférer est nécessaire
Réduire la prostitution à un travail choisi rationnellement et librement dont les seules conséquences négatives seraient les infections sexuellement transmissibles, c’est occulter les énormes bénéfices mondialisés, le rôle des maffias et leur lobby.
L’argument de l’argent gagné est un leurre car cet argent là n’est pas libérateur. Il est plus facilement et vite dépensé qu’il n’a été gagné. Dans la majorité des cas, il donne l’illusion d’occulter les souffrances physiques et morales en orientant vers des pratiques et des dépendances aux drogues et à la surconsommation de marchandises.
Nous rejetons le système prostitutionnel mais nous respectons les personnes en situation de prostitution.
Rien ne changera sans l’interdiction d’acheter un acte sexuel.
Des efforts de sensibilisation envers tout acheteur potentiel de services sexuels et envers toute demande doivent être entrepris pour aboutir à une prise de conscience.
Seule une loi permettra, comme d’autres pays l’ont déjà fait, d’accélérer les changements de mentalité.
Un autre rapport àla sexualité est possible
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