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Monday, March 28, 2016

memoire

Sinistre Anouar Haddam : juste pour rappel 

Publié le 12 Février 2015 par Nour in Histoire
Leila Aslaoui
Par Leïla Aslaoui-Hemmadi

Las de pianoter sur le clavier de son ordinateur de sa lointaine Amérique et de diffuser des communiqués et des déclarations qui ne «chauffent» plus les foules, pas même ses partisans d’hier, Anouar Haddam, le sinistre Anouar Haddam, quémande son retour en Algérie. Parfait dans son rôle de demandeur insistant, il se montre humble, voire «humain». Il jure qu’il ne s’est jamais réjoui des assassinats perpétrés durant la décennie noire par ses frères, les terroristes islamistes. Il multiplie les interviews en déclarant haut et fort que «les violences étaient le fait des seuls islamistes» (Voice of America). Que ses propos en 1995 après l’horrible attentat du boulevard Amirouche furent déformés par la presse nationale. Qu’il n’a jamais participé à des actes de terrorisme et qu’il ne fut, depuis plus de vingt ans, (après les élections législatives de décembre 1991) qu’un «opposant politique». En vérité, Anouar Haddam n’est pas en état de repentance, pas plus qu’il n’est amnésique. Il espère surtout tirer profit de l’amnésie collective que l’on tente de nous imposer depuis des années avec «la charte de l’impunité» dite de «Réconciliation nationale».
Anouar Haddam feint le déni parce qu’il est convaincu que nous avons oublié qui il est, ce qu’il a dit, ce qu’il a fait contre son pays : l’Algérie. Son déni trouverait racine dans nos mémoires qu’il imagine biaisées et se transforme peu à peu en une fiction : Anouar Haddam, gardé bien au chaud aux Etats-Unis en activant au centre américain Muslim Council qui avait pignon sur rue à Washington sous couvert d’actions caritatives n’était donc, durant toutes ces années, qu’un opposant politique.
Il est vrai que l’impunité et le pardon des assassins de milliers de victimes du terrorisme islamiste ont fait pousser des ailes à d’autres avant Haddam.
Beaucoup d’autres, qui exultent de voir les bourreaux d’hier privilégiés aux dépens des victimes et de leurs familles. N’a-t-on pas assisté récemment un vendredi après la prière, à une tentative de marche des barbus avec à leur tête celui qui a appelé au meurtre de Kamel Daoud, journaliste et écrivain ? Le prétexte fut une caricature du journal satirique Charlie-Hebdo ; en réalité ce fut surtout une opportunité dont se saisirent les extrémistes islamistes pour dire : «Nous sommes là, nous pouvons encore sévir.» Leurs visages déformés par la haine, le verbe haut, l’écume aux commissures des lèvres, leurs slogans étaient ceux des années 1990, auxquels ils ajoutèrent : «Nous sommes tous Mohamed» ! Incroyable et choquant. Et dire que ce sont les républicains qui sont blasphémateurs ! J’avais cru comprendre jusqu’alors que mon islam à moi, n’avait eu qu’un Prophète : Mohamed. Les voici tous Mohamed ! N’est-on pas en plein délire ? Cet exemple n’est pas une digression, mais la preuve irréfutable que la charte de l’impunité et le pardon étatique ont engendré chez les assassins d’hier et tous leurs soutiens, l’arrogance et la «certitude» qu’on n’a plus rien à leur reprocher puisque leurs consciences en béton ne leur reprochent plus rien. L’eau de leurs ablutions dans laquelle ils plongent leurs mains tachées de sang, ressortent «javellisées». C’est précisément dans cette démarche que se place Anouar Haddam. Profitant ou voulant tirer profit d’une éventuelle amnésie collective en se disant : «Ils ont oublié» ou «ils ne se souviennent plus de moi», le sinistre Anouar Haddam déclare : «Mes propos en 1995 ont été déformés par la presse nationale.» Qu’à cela ne tienne ? Anouar Haddam a besoin qu’on lui rafraîchisse la mémoire. Le 2 février 1995, le journal belge Le Soir reproduisait mot pour mot sa déclaration cautionnant l’attentat du boulevard Amirouche le 30 janvier 1995 :
«La cible était le Commissariat Central», au même moment un bus transportant des civils passait par là», ce que le quotidien El-Watan avait qualifié, commentant cette sinistre déclaration, de «bus de la malchance».
Le 4 février 1995, le Financial Times publiait exactement la même déclaration de Anouar Haddam. Accueilli par les Etats-Uniscomme réfugié politique, ce pays a-t-il déformé sa déclaration ?
La Belgique, décidée aujourd’hui à faire la guerre à ses djihadistes, n’a pas pu mal interpréter, ou mal comprendre, car en 1995, ses sympathies étaient plutôt pour les Haddam et consorts.
J’ai encore en mémoire la lettre remise à l’ambassadeur de Belgique en poste à Alger, M. Maricon, le 7/4/1997 par des femmes algériennes dont je faisais partie, adressée au ministre de l’Intérieur et au premier bourgmestre de la ville de Bruxelles en signe de protestation à une marche de l’ex-Fis prévue pour le 12 avril 1997 qui entendit s’opposer aux élections législatives. Grâce à une forte pression ici et là-bas, la marche fut annulée. Mais l’on nous avait, dans un premier temps, répondu «liberté d’expression». Tout ceci pour dire qu’en ce temps-là, l’empathie était du côté des assassins islamistes, de leurs idéologues et soutiens de toutes sortes. Anouar Haddam et ses semblables ont largement profité de ce contexte international fait d’incompréhension et d’injustice à l’égard des républicains auxquels les pays des «droits de l’Homme» disaient : «La démocratie, ce n’est pas pour vous, vous n’êtes que des sous-développés.» Le processus électoral arrêté pour éviter à notre chère Algérie le chaos, reçut le nom : de «coup d’Etat militaire», les GIA et autres groupes armés, le nom d’«opposition armée» et les républicains «suppôts du pouvoir et des militaires».
Aux Etats européens, aux Etats-Unis, à «l’humanitaire», se joignirent des journalistes qui trempèrent leurs plumes dans du vitriol : Libre Belgique, Le Monde, El Pais, El-Hayyat, Libération dont la haine de José Garçon, ex-journaliste de ce quotidien, pour l’Algérie est parfaitement et clairement expliquée par Houari Achouri (Internet 28 novembre 2014, «Le secret de la haine de José Garçon envers l’Algérie»). Je n’oublie pas évidemment dans ce contexte des années sanglantes tantôt le silence des pays arabes tantôt, plus grave, leur soutien sans ambiguïtés au terrorisme islamiste algérien. Voilà pourquoi Anouar Haddam, qui multiplia en ce temps-là déclarations et interviews est irrecevable aujourd’hui à dire : «Mes propos ont été déformés». Ils ont été reproduits et salués par toute la presse internationale. Et ce n’est pas sans raison que des femmes républicaines décidèrent de déposer plainte en mars 1995 contre Anouar Haddam aux Etats-Unis.
Que des avocates américaines dont Rhonda Copelone (décédée) acceptèrent de plaider leur cause tout en la qualifiant de difficile. En réalité, l’objectif de ces femmes qui est encore d’actualité était d’affirmer qu’un discours qui vise à prendre la défense du terrorisme, qui prononce son éloge et le justifie, a pour nom : l’apologie du terrorisme. Définie juridiquement, celle-ci est toute action de communication présentant sous un jour favorable des actes terroristes et ceux qui les ont commis. Justifier l’attentat du boulevard Amirouche n’est-il pas faire l’éloge de ses auteurs ?
Déclarer que c’était le Commissariat qui était visé ne signifie-t-il pas : «Ils ont bienfait» (les criminels) ? D’ailleurs cette infraction figure bel et bien à l’article 87 bis/4 du code pénal algérien mais je ne me fais pas d’illusions. Bien que A. Haddam se dise lui-même l’objet de plusieurs avis de recherche lancés contre lui par Interpol, il se pourrait fort bien que l’Etat algérien réponde favorablement à sa demande de retour au nom de l’impunité dont ont bénéficié d’autres avant lui.
L’Histoire retiendra qu’après une longue procédure initiée comme dit plus haut par des femmes républicaines en 1995 contre le sinistre personnage, le renouvellement de son visa d’entrée aux Etats-Unis lui fut refusé et il fut conduit dans l’Etat de Virginie. De même que nos mémoires n’oublieront jamais sa joie lorsque le professeur Mahfoud Boucebci et Tahar Djaout furent assassinés. Nos mémoires n’oublieront pas l’une de ses nombreuses déclarations en 1994 : «L’Etat et les militaires doivent disparaître.» Anouar Haddam fut également l’initiateur de «la loi légitime» dans la tristement célèbre plate-forme romaine du 13 janvier 1995. Loi légitime ou Charia dans sa plus rigoureuse application notamment à l’égard des femmes.
Que Anouar Haddam sache que le jour où il foulera le sol algérien je ne l’attendrai pas avec des dattes et du lait comme suggéré par ceux qui entendaient en 2005 vendre leur réconciliation nationale. Je l’attendrai avec une liste de noms — parmi d’autres d’une longue liste — de victimes déchiquetées par la bombe du boulevard Amirouche dont il s’est tant et tant réjoui :
- Rachid Djoudi 20 ans
- Zakia Bouhired 20 ans
- Hakima Bouzaghti 20 ans
- Ryad Dram 21 ans.
Je le ferai pour leur mémoire et pour la mienne aussi. Anouar Haddam ? Un sinistre personnage. Non pas «un opposant politique» mais un homme sans foi et sans honneur. Il fallait le rappeler avant qu’il ne revienne, persuadé que nous avons oublié.
L. A. H.

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